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Des réfugiés rwandais dans le département de la Sangha veulent être rapatriés

BRAZZAVILLE, le 23 février (IRIN) - Des réfugiés rwandais vivant dans le département de la Sangha, dans le nord de la République du Congo, manifestent le désir d’être rapatriés, a indiqué dimanche à IRIN, Roger Bouka-Owoko, responsable de la communication de l’Observatoire congolais des droits de l’homme (Ocdh) à son retour d’une mission conjointe avec le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR) et des représentants du gouvernement.

"Si à Kabo, une localité située à près de 75 km de Ouesso [au nord du pays], en allant vers la frontière avec la République centrafricaine, les réfugiés ont été réticents [au rapatriement], dans d’autres localités visitées notamment Pokola, Ngombé et Ouesso, les réfugiés ont manifesté l’envie de rentrer au bercail," a indiqué M. Bouka-Owoko.

"A condition que nous - le Hcr, le gouvernement congolais et notre ONG - leur donnons l’information réelle sur la situation sécuritaire et sociopolitique qui prévaut au Rwanda. Toutefois à Pokola, une vingtaine de réfugiés a accepté d’être rapatriés immédiatement," a-t-il ajouté.

Le millier de réfugiés dans ce département a néanmoins demandé à bénéficier de temps avant d’être rapatrié car la plupart d’entre-eux travaille dans les secteurs de l’agriculture et de l’élevage dans leurs localités d’accueil, a précisé M. Bouka-Owoko.

La question de la sécurité des réfugiés rwandais dans cette partie du Congo a été également abordée durant la mission.

Selon Bouka-Owoko, la délégation s’est rendu compte sur le terrain de l’importance de cette question. A chaque fois qu’un sujet rwandais se comportait mal en effet, il plaçait toute la communauté dans une situation d’insécurité rendant la cohabitation entre les nationalités très difficile.

En novembre 2002, un réfugié rwandais avait brûlé vif une congolaise dans la localité de Tala-Tala, entraînant des actes de représailles et menaçant la stabilité de tout le département.

Le 11 février 2004 encore, à Ouesso, chef-lieu du département de la Sangha, Félicien Ntungandhame, chef de la communauté rwandaise et son épouse Gaudace Nyirasafari avaient été assassinés par des inconnus. Une enquête est actuellement en cours.

La délégation avait également discuté avec les autorités départementales du problème relatif aux pièces d’identité à délivrer aux réfugiés.

Dans le département, les réfugiés rwandais doivent en effet obtenir de la gendarmerie, de la police et de la direction de la surveillance du territoire trois cartes distinctes moyennant paiement pour chaque opération.

"Avec les autorités départementales, nous avons trouvé un compromis. Désormais, n’est valable et donc exigée que la carte délivrée par la direction de la surveillance du territoire qui, du reste, est conçue par le ministère de la sécurité et le comité national d’assistance aux réfugiés (Cnar). Son obtention doit être, en outre gratuite," a déclaré M. Bouka-Owoko.

Les gouvernements congolais et rwandais ainsi que le HCR avaient signé un accord tripartite en juin 2003 visant le rapatriement volontaire des réfugiés rwandais.

Dans le cadre de cet accord, des échanges entre les délégations des deux pays avaient eu lieu. La dernière visite au Congo est celle de Charles Muligande, ministre rwandais des affaires étrangères, en décembre 2003.

Par ailleurs, l’Ocdh avait effectué courant décembre 2003, une mission d’information à Kigali au Rwanda en vue de préparer la campagne d’information et de sensibilisation concernant le rapatriement volontaire des réfugiés au Congo.

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