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Diamant : Le Congo-Brazzaville veut adhérer au processus de Kimberley

Pour le ministère congolais (R.D.C.) des Mines et Hydrocarbures, le Congo-Brazzaville n’étant ni producteur de ces pierres précieuses, ni grand consommateur de celles-ci est mal placé pour prétendre adhérer au processus de Kimberley.

Le Congo-Brazzaville veut adhérer au processus de Kimberley, renseigne une source proche du ministère des Mines et Hydrocarbures de la Rdc. Selon cette source, une requête dans ce sens aurait été adressée par le gouvernement de la République du Congo-Brazzaville aux autorités de ce processus dont le siège est installé à Johannesburg (Afrique du Sud).

La nouvelle sur l’éventuelle adhésion de la République du Congo-Brazzaville au processus de Kimberley, indique la même source, se fonderait sur des informations en provenance du « Conseil supérieur du diamant d’Anvers faisant état de la démarche de la République Congo-Brazzaville pour s’affilier à ce processus ».

Les milieux diamantaires d’Anvers, notamment ceux du Conseil supérieur du Diamant Hrd, auraient été saisis par les autorités de ce pays en vue de soutenir la candidature du Congo-Brazzaville comme membre affilié au système international de certification et de contrôle des diamants.
Dans les milieux proches du ministère des Mines et Hydro-carbures à Kinshasa, la démarche du Congo-Brazzaville apparaît suspecte et est interprétée comme une tentative d’occulter et d’entretenir le trafic illégal de diamant de la Rdc sur son sol.

Les autorités de Kinshasa qui se disent non encore saisies officiellement de cette requête, n’attendent que la confirmation de la demande d’adhésion du Congo-Brazzaville pour protester contre toute affiliation de ce pays au processus de Kimberley. Le gouvernement de Kinshasa, dit la source, ne ménagera aucun effort pour rejeter l’affirmation de Brazzaville à ce processus qui ne regroupe que les pays identifiés comme producteurs de diamant et mondialement « reconnus comme grands consommateurs de pierres précieuses. Or, souligne-t-on au ministère congolais des Mines et Hydrocarbures, le Congo-Brazzaville n’étant ni producteur de ces pierres précieuses, ni grand consommateur de celles-ci, est mal placé pour prétendre adhérer au processus de Kimberley.

Pour certains diamantaires expatriés établis à Kinshasa, la démarche des autorités du Congo-Brazzaville ne s’explique que par le souci des dirigeants de ce pays de maintenir la fraude du diamant en provenance de la Rdc. Car, depuis la mise en marche de ce processus en novembre de l’année dernière, le trafic du diamant congolais vers Brazzaville a commencé à diminuer. Ce trafic est en voie de s’arrêter aujourd’hui depuis que ce processus est devenu effectif en Rdc. Ce qui risque de porter un coup sérieux aux recettes que ce trafic génère pour le compte de quelques caciques du régime d’en face.

Pour rappel, le processus de Kimberley initié par les pays d’Afrique australe producteurs de diamants et réunissant des représentants des gouvernements de ces pays, de l’industrie diamantaire des organisations non gouvernementales intéressées par le négoce de pierres précieuses, a été lancé en 2000 pour lutter contre le trafic illicite de diamants de guerre en Afrique. Il a été approuvé par la 55ème Assemblée générale des Nations Unies à travers une résolution adoptée le 1er décembre 2000. La Rdc y a adhéré à part entière et son système de certification est devenu effectif et opérationnel au début de l’exercice 2003.

L’Analyse du tableau de répartition géographique du commerce belge en diamants bruts en 2000, mis à jour par le gouvernement de Belgique, démontre nettement que sur la liste des pays exportateurs de diamant vers Anvers, la République du Congo-Brazzaville n’y figure pas. Par contre, sur une quinzaine de pays repris sur cette liste, elle est en tête avec plus de treize millions de carats. Nulle part, le nom du Congo-Brazzaville n’apparaît.

Mais par contre, dans les statistiques données par le service belge d’importation de diamant, « Diamant office », le Congo-Brazzaville apparaît comme exportateur de ces pierres précieuses : en 2000 avec plus de trois millions de carats et en 2001 avec plus de 5,5 millions de carats. Les pierres précieuses viennent de la Rdc. Cette situation date de l’année 1999 lorsque, sons la direction de Laurent-Désiré Kabila, le gouvernement d’alors avait pris une série de décisions qui avaient déréglé le système commercial en vigueur.

Le Congo-Brazzaville n’a pu que s’engouffrer dans la brèche non seulement pour profiter de la fraude provoquée par les décisions malencontreuses de janvier 1999, mais pour susciter et encourager le trafic du diamant de la Rdc sur son sol.
Mutombo K. / MMCNews.com

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