email
Côte-d’ivoire

Dominique de Villepin en Afrique de l`ouest pour la crise ivoirienne

Le ministre français des Affaires étrangères, Dominique de Villepin, doit entamer mardi une visite en Côte d’Ivoire et des pays voisins pour aider à résoudre la crise, les pourparlers de paix à Lomé achoppant toujours lundi sur les différends politiques entre les belligérants.

M. Villepin doit quitter Paris mardi après-midi pour se rendre en Afrique de l’ouest, et devait passer la nuit à Lomé avant de se rendre mercredi à Abidjan "dans le cadre de la recherche d’une solution à la crise ivoirienne", selon des sources diplomatiques concordantes.

Lundi, les négociations entre le gouvernement d’Abidjan et la rébellion sont restées au point mort dans la capitale togolaise, où la médiation de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’ouest (CEDEAO) attendait toujours une réponse des rebelles sur ses propositions d’accord.

Le secrétaire général du Mouvement patriotique de Côte d’Ivoirebranche politique de la rébellion), Guillaume Soro, a affirmé dimanche soir dans la capitale togolaise que le Ghana avait accepté que l’armée régulière ivoirienne transite par son territoire pour attaquer les positions rebelles dans le nord-est de la Côte d’Ivoire.

M. Soro a également accusé le président ghanéen, John Kufuor, d’avoir mis à la disposition de son homologue ivoirien Laurent Gbagbo "70 à 100 militaires ghanéens" pour "combattre le MPCI".

Le ministre ghanéen des Affaires étrangères, Hackman Owusu Agyeman, a démenti lundi matin tout soutien du Ghana au gouvernement de Côte d’Ivoire, confronté depuis le 19 septembre à une rébellion militaire.

"C’est une allégation des plus scandaleuses", a déclaré à l’AFP M. Agyeman.

Selon le ministre de la Défense, Kwame Addo-Kufuor, des troupes ghanéennes sont bien positionnées près de la frontière avec la Côte d’Ivoire mais il s’agit uniquement de troupes devant participer à la force d’interposition ouest-africaine en Côte d’Ivoire et qui attendent de pouvoir s’y déployer.

Le Ghana doit envoyer quelque 250 hommes en Côte d’Ivoire pour participer à cette force de contrôle du cessez-le-feu, sur un total prévu à terme de 1.264 soldats.

A Abidjan, le ministre ivoirien des Transports, Marcel Amon Tanoh, a démissionné lundi soir, quelques heures après que son parti, le Rassemblement des républicains (RDR, opposition) d’Alassane Ouattara, ait demandé le retrait de tous les ministres RDR du gouvernement.

"J’ai décidé, deux mois après le début des évènements du 19 septembre 2002, de démissionner de ma fonction de ministre des Transports de la République de Côte d’Ivoire", écrit M. Amon-Tanoh dans un communiqué adressé à l’AFP à Paris.

"Ma conscience ne peut assumer plus longtemps toutes ces exactions, viols, exécutions sommaires, assassinats, perpétrés par l’escadron de la mort, contre d’innocentes victimes, en toute impunité", a ajouté le ministre.

M. Amon-Tanoh justifie sa démission par "l’incapacité du gouvernement à apporter des réponses adéquates à la résolution de cette crise, malgré toutes les initiatives que j’ai personnellement proposées au président de la République, mais en vain".

Depuis le 19 septembre, le président du RDR, Alassane Ouattara, est réfugié à la résidence de l’ambassadeur de France en Côte d’Ivoire, à la demande du gouvernement ivoirien. Il est quasi quotidiennement accusé par des médias pro-gouvernementaux d’être mêlé à la crise ivoirienne.

L’ambassadeur de France en Côte d’Ivoire, Renaud Vignal, fréquemment pris à partie par ces mêmes médias, a subi lundi une nouvelle attaque en règle du quotidien Notre Voie, journal quasi-officiel du parti au pouvoir qui l’accuse de soutenir M. Ouattara, "commanditaire" de la rébellion, et le traite notamment de "névrosé".

Laissez un commentaire
Les commentaires sont ouverts à tous. Ils font l'objet d'une modération après publication. Ils seront publiés dans leur intégralité ou supprimés s'ils sont jugés non conformes à la charte.