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Élections locales entachées par des problèmes techniques

BRAZZAVILLE (AFP), le 30-06-2002
Les Congolais votent aujourd’hui à l’occasion des élections locales et municipales qui ont provoqué un profond malaise au sein du principal groupement de l’opposition, la Convention pour la démocratie et le salut (CODESA).

Toutefois des problèmes techniques ont entaché le démarrage des opérations de vote pour les élections locales et municipales dans plusieurs des dix régions et six communes que compte le Congo. Dimanche matin les imprimeries poursuivaient l’impression des listes des candidats en lice dans les circonscriptions de Brazzaville.

"Nous avons eu des partis dont les candidats se sont retrouvés deux fois sur des listes différentes dans une même circonscription. Nous nous attelons à remédier à ces situations. Mais si cela a des répercussions sur le vote, nous pourrons reporter à lundi les opérations dans certaines circonscriptions", a ajouté M. Bowao.

Par ailleurs, samedi soir, la direction de l’Union pour la démocratie et la république (UDR-Mwinda de André Milongo) a fait volte-face en demandant à ses électeurs de ne pas observer l’appel au boycott lancé par la CODESA, dont elle est une des composantes. La CODESA avait indiqué jeudi qu’elle retirait ses candidats des élections locales et municipales pour protester contre des "fraudes généralisées et massives" organisées, selon elle, par le pouvoir, lors des législatives de mai et juin.

"Le bureau exécutif de l’UDR-Mwinda s’est désolidarisé de la CODESA. Il a décidé que le parti allait maintenir ses candidats aux élections locales et municipales. Je respecte la décision de mon parti. Je demande aux électeurs de l’UDR-Mwinda de se rendre aux urnes ce dimanche", a lancé M. Milongo samedi soir. Créée après l’élection présidentielle de mars 2002, la CODESA compte 15 partis et associations politiques.

Le revirement de M. Milongo, s’explique, d’après son entourage par les faibles résultats réalisés par la CODESA aux législatives et la percée de l’UDR-Mwinda. Sur 137 députés de la future assemblée nationale, la CODESA n’a été créditée que de huit sièges dont six pour l’UDR-Mwinda qui devient par conséquent la première formation politique de l’opposition. 83 sièges ont été remportés par les partisans du pouvoir. Le reste est revenu aux indépendants, à de petites formations politiques et l’Union pour la démocratie sociale (UPADS de l’ancien président déchu Pascal Lissouba).

Les autres partis de la CODESA ont maintenu le retrait de leurs candidats des élections locales et municipales, a affirmé à l’AFP, Jean-Michel Bokamba Yangouma, vice-président de la CODESA, également dirigeant de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS). "La décision de l’UDR-Mwinda est politique. Nous nous retrouverons pour analyser cette situation après les élections locales et municipales. Il n’est pas question d’exclure l’UDR-Mwinda de la CODESA", a ajouté M. Bokamba.

Les 4.000 bureaux de vote dans les dix régions, 83 districts et six communes que compte le Congo s’ouvrent à 7 heures locales (06H00 GMT), puis fermeront à 18 heures locales. Comme ce fut le cas lors du référendum sur le projet de la nouvelle constitution - largement approuvée en janvier par les électeurs - à la présidentielle remportée par Sassou Nguesso et aux législatives, les frontières terrestre, fluviale et maritime seront fermées durant les opérations de vote de dimanche. Le transport routier, aérien et ferroviaire sera également bloqué sauf pour les véhicules munis de laissez-passer. Les commerces et les marchés seront fermés.

La campagne électorale s’est achevée vendredi soir dans une atmosphère morose en raison du peu d’engouement suscité chez les électeurs par les candidats. Au total, 8.000 candidats des partis politiques et de la société civile briguent près de 1.000 sièges des conseils locaux et municipaux.

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