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Emmanuel Yoka a battu Jean-Paul Matsima : incroyable mais vrai

Le duel Matsima/Yoka fut le plus attendu. Son issue allait donner une idée de la sincérité du scrutin. Cependant les observateurs avisés savaient que la transparence n’était pas la qualité de la Conel. Ceux qui étaient dans le secret des Dieux pronostiquaient sans équivoque : "Emmanuel Yoka, malgré son échec au 1er tour à Vindza, face à Jean-Paul Matsima, natif de la localité, avait ses chances de l’emporter au deuxième tour". Voilà, c’est fait. Yoka a obtenu plus de 55 % de voix. Son concurrent, J.P. Matsima, s’est contenté d’un peu plus de 43 %.
Sans commentaires.

Battu au 1er tour, ainsi Emmanuel Yoka, après sa montée au créneau entre les deux compétitions, a réussi l’exploit d’inverser la tendance. On n’osait pas envisager cette hypothèse favorable à un parachuté, tant elle était susceptible de provoquer un casus belli.

Mais c’était mal connaître la fourberie politique de nos amis du Chemin d’Avenir. Voilà Aimé Yoka député de Vindza. Ce statut politique fait de lui le "champion de l’unité nationale". Emporté par son élan patriotique, Me Emmanuel Yoka a promis proposer une loi interdisant à tout natif d’une localité de se présenter dans celle-ci. On verra sans doute Yoka à Boko aux prochaines législatives, tandis que Ntoumi pourra tenter sa chance à Oyo.

Précisons que l’oncle de Sassou a été l’un des rares candidats (sinon le seul) à avoir été élu au 2ème tour après avoir été battu au 1er tour. On ne peut mieux illustrer le proverbe selon lequel : "Qui perd, gagne".

Ntoumi bouffé à la même sauce que Matsima

Frédéric Bitsangou alias Ntoumi a été battu face au candidat Mcddi. Ntoumi n’a obtenu que 49% de voix.
Signalons qu’au soir du 2ème tour, le Pasteur Ntoumi, sans doute anticipant sur les desseins de triche de ses adversaires, avait personnellement procédé au décompte scrupuleux des voix. Selon ses additions des bulletins, il devançait son challenger de quelques voix. Théoriquement, le vainqueur c’était lui. Visiblement les calculatrices de la Conel ont d’autres modes de calculs, plus politiques qu’algébriques. Il vient d’être déclaré battu.

Fera-t-il un recours ? L’avenir immédiat nous le dira. En tout cas Frédéric Bitsangou (ou Bitsamou) n’a pas de pot. Voilà deux fois qu’il se bat pour entrer au parlement. Deux fois le bonhomme n’ a de cesse d’échouer. On ne veut pas de lui à la chambre des députés. Son profil est trop inquiétant. Et dire qu’on l’a taxé de collusion avec le "système" au point de le faire passer pour le cheval de troie de Sassou dans le Pool. Dans ce cas on l’a remercié en monnaie de chimpanzé.

La volonté de Willy respectée

Si Ntoumi a bu la tasse de kinkéliba, ce n’est pas le cas d’Anicet Wilfrid Pandou dit Willy Matsanga. Il vient d’être élu à Makélékélé. Willy a gagné d’autant plus facilement que son adversaire, Hellot Mampouya du Mcddi s’était, prudemment, désisté aux deuxième tour. Ici, illustration du proverbe "La raison du plus fou est toujours la meilleure".

Démocrature

Bref, la victoire d’Emmanuel Yoka a été annoncée ce matin par le Ministre de l’Intérieur, sans rire. Dictature et comédie font généralement bon ménage. A l’heure qu’il est le champagne doit se sabrer à Mpila, lieu de fabrication des listes préétablies puisque, semble-t-il, ce qui s’est passé sur le terrain n’était que poudre aux yeux. Les députés étant connus d’avance, Emmanuel Yoka figurait, pas conséquent, en bonne place sur la liste des vainqueurs. C’est sans doute pour mettre un peu d’adrénaline dans la tragicomédie des législatives qu’on a simulé les éléctions. D’ailleurs, les mauvaises langues disent que Yoka a fait semblant de se laisser battre au 1er tour pour mieux triompher au 2ème tour. C’est ce qui s’appelle également "jouer avec des allumettes au bord d’une citerne de kérosène."

On attend désormais que Yoka réalise son projet de société martelé lors de son iconoclate campagne, à savoir : réhabiliter les pistes, doter la localité d’une radio rurale. C’est pas beau ça ?

En vérité, ce à quoi on assiste actuellement dans ces législatives-maison, ce n’est même plus de la démocrature, c’est de la démocrassure.

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