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Entrée en vigueur du nouvel accord de partenariat ACP-UE

BRAZZAVILLE, 1er avr (AFP) - 12h03 - Le nouvel accord de partenariat entre les 78 pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP) et les 15 de l’Union européenne, est entré en vigueur ce 1er avril, trois ans après sa signature en juin 2000 à Cotonou.
"L’accord de Cotonou entre dans sa nouvelle période", a lancé Glenys Kinnock, co-présidente de l’assemblée parlementaire paritaire ACP-UE à l’ouverture de la 5ème session de cette assemblée qui a démarré ses travaux lundi à Brazzaville.

L’entrée en vigueur de cet accord fait suite à sa ratification par la totalité des Etats de l’UE et par la plupart des pays ACP.

L’assemblée paritaire doit faire le point des négociations des accords de partenariat économiques entre les Etats ACP et l’UE.

Ouvertes en septembre dernier, ces négociations devaient se dérouler en deux phases. D’un côté, des négociations globales regroupant tous les ACP et l’UE, puis des négociations régionales entre chaque région ou sous-région et l’UE.

"Ces négociations sont très difficiles", admet le secrétariat général des ACP dans un document distribué à la presse.

"Des divergences profondes opposent les ACP à l’UE sur des questions de substance comme la finalité de la première phase des négociations qui doit regrouper tous les ACP", ajoute le document.

"Pour nous, il est important que cette première phase regroupe tous les ACP et que l’UE prenne des engagements fermes pour la suite des négociations avec chacune des régions ACP. L’UE estime qu’à cette étape, il ne s’agira que de la clarification", précise Hegel Goutier, porte-parole des ACP.

Les autres divergences portent sur le renforcement des capacités des ACP appelés à devenir compétitifs pour leur "entrée progressive dans le marché international", dit M. Goutier interrogé par l’AFP.

"Comme il est prévu que les préférences commerciales non réciproques dont nous bénéficions vont être supprimées, il faut que les pays ACP aient des compensations sur leurs produits à l’exportation", souligne M. Goutier.

Ces préférences permettaient une entrée libre sans taxes douanières des produits ACP dans l’UE, tels que le sucre et la banane. L’accord de Cotonou met fin à ces préférences commerciales et autorise les exportations tierces dans l’Union.

Les pays ACP réclament aussi la réforme des règles commerciales de l’Organisation mondiale du Commerce (OMC).

"Pour nous, les règles de l’OMC ne sont pas justes et transparentes. Elles doivent être réformées. Nos partenaires de l’UE estiment que ces règles sont flexibles", affirme encore Goutier.

"Sur toutes ces questions, nos partenaires de l’UE ne se montrent pas flexibles" déplore M. Goutier.

Pour le président congolais, Denis Sassou Nguesso, les négociations doivent se "conclure positivement dans l’intérêt de chaque partie", ajoutant qu’il s’agit "de renforcer l’accès au marché des produits ACP pour que les ACP et l’UE influent sur les règles de l’OMC".

Conclu pour 2O ans et révisable tous les cinq ans, l’accord de Cotonou a remplacé les conventions de Lomé qui ont régi jusqu’en 2000 la coopération entre les Etats ACP et l’UE.

Celle-ci a prévu une première enveloppe de 20 milliards d’Euros pour les cinq premières années d’exécution de l’accord. Ces fonds comprennent les reliquats des protocoles financiers des conventions de Lomé.

L’accord met l’accent sur le dialogue politique entre les pays ACP et l’UE, la prévention et la résolution des conflits, le respect des droits de l’Homme, la transparence et la bonne gestion des affaires publiques ainsi que la participation de la société civile aux projets et programmes économiques.

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