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Entretien avec Mossa et Nkounkou, joueurs congolais de l’USM

Le championnat marocain tremplin pour la sélection nationale

Mohammédia,25/04(LEC)-Les deux Congolais, footballeurs professionnels de l’U.S.M (Union sportive de Mohammédia), club du GNF II et considéré comme l’un des meilleurs clubs du football marocain, se sont déclarés prêts à défendre les couleurs des Diables rouges, de l’Équipe nationale du Congo.

Josselin Kombo : Pourriez-vous vous présenter ?

Guy Mossa : Je m’appelle Guy Mossa, je suis célibataire âgé de 23 ans. J’évolue comme milieu de terrain à l’USM. Je n’ai aucune sélection à mon actif, mais j’ai joué successivement à l’AS Cheminots et au F.C. La Mancha, à Pointe-noire, en D1 congolaise ; puis à la Jeunesse sportive du Ténneré (JST), 1ère division au Niger, avant d’atterrir à l’U.S.M, club de D2 au Maroc.

Ghyslain Nkounkou (alias Lukongolo) : Je suis attaquant, célibataire et j’ai 22 ans. Je compte à mon actif plusieurs sélections avec les Cadets, les Juniors et les Espoirs des Diables rouges du Congo. J’ai évolué en D1 successivement au sein des clubs suivants : Niconicoye et A. S. Cheminots, à Pointe-noire, au Congo et à U.S.G.N (Union sportive de la Gendarmerie nationale) du Niger.

J.K. : Comment expliquez-vous cette régression, en D1 au Congo et au Niger et maintenant en D2 au Maroc ?

G.M. : Nous avons été victimes d’une arnaque de management. Le manager qui a négocié nos contrats, nous a fait croire que nous devions jouer en D1 au Maroc. Mais, à notre grande surprise, nous nous sommes retrouvés en D3 division amateurs à l’U.S.M.
Nous avons donc été escroqués sur deux points : le côté financier et le côté sportif, car j’estime que nous méritons mieux puisque nous évoluons en deçà de nos vraies capacités footballistiques.

G.NK. : Pour ma part, je déplore le fait qu’il n’ait pas de personnes sérieuses dans la gestion des contrats des joueurs congolais. Peut-être faut-il que des privés s’investissent aussi dans ce domaine.

J.K. : Avez-vous eu des difficultés à vous intégrer au Maroc ?

G.M. : Au départ nous étions très chagrinés, puis l’accueil fraternel de nos coéquipiers et des dirigeants de l’U.S.M nous ont aidés à surmonter cet handicap. Grâce à cela, nous avons repris plaisir à jouer et avions ainsi contribué à faire accéder l’équipe en D2. Evidemment notre souhait est de nous hisser en D1 pour mieux exprimer notre talent.

J.K. : Pourquoi souhaitez-vous rejoindre l’élite ?

G.M. : La nécessité pour nous d’évoluer en D1, c’est d’être compétitif en vue d’une éventuelle sélection en équipe nationale. Nous sommes conscients que le fait de jouer en D2 en Afrique, attire peu les sélectionneurs nationaux. Or, nous croyons en nos chances, car le niveau suffisamment élevé du football marocain peut nous permettre d’envisager une éventuelle sélection nationale.

G.NK. : Le fait d’évoluer en D2 est un handicap pour les professionnels congolais évoluant en Afrique. Du fait que ceux recrutés en Europe sont favorisés. C’est pourquoi, c’est déterminant pour nous d’évoluer dans l’élite. Nous avons plusieurs propositions, mais nos dirigeants ne veulent pas vraiment nous libérer. Toutefois, nous espérons trouver prochainement un terrain d’entente.

J.K. : Somme toute, votre objectif principal reste les "Diables rouges"congolais ?

G.M. : Bien sûr que oui ! Nous sommes à la disposition de l’équipe nationale. Nous tenons absolument à défendre les couleurs du Congo et sommes disposés à prouver que nous serons à la hauteur pour mieux présenter notre football national.

J.K. : Pourquoi le Congo peine-t-il à retrouver sa place parmi l’élite du football africain ?

G.M. : Le vrai problème du Congo, ce n’est pas l’absence des talents, mais le manque d’infrastructures sportives adéquates sur l’ensemble du pays. Au Niger, par exemple, où il n’y a pas autant de joueurs talentueux que chez nous, les stades sont nombreux et pratiquement dans toutes les villes du pays. Ce qui n’est pas le cas chez nous, au Congo, où il n’existe des stades qu’à Brazzaville et à Pointe-noire. En plus, il n’y a pas de managers sportifs capables de placer les meilleurs joueurs dans de grands clubs.
Vous devez savoir que si le groupe musical Extra-musica n’avait pas été managé comme il se doit, il ne serait pas aujourd’hui considéré parmi les grands groupes musicaux d’Afrique. C’est pareil pour le football. Nous avons assez perdu de temps, il faut maintenant faire vite, car les éliminatoires du Mondial s’approchent et malgré les nombreux problèmes inhérents au football national, les chances du Congo d’être qualifié demeurent encore intactes. Nous pouvons faire la différence face à nos futurs adversaires qui sont, entre autres, le Sénégal et le Mali.

J.K. : Que conseillez-vous aux responsables sportifs congolais ?

G.M. et G.NK : Nous voulons simplement dire que nous sommes disposés pour défendre les couleurs de notre équipe nationale.

Propos recueillis par Josselin Kombo

Source : www.letudiantc.uni.cc


Proposé par : Kambissi
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