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Gouvernement VS CNR : statu quo

Le bras de fer entre le gouvernement congolais et le Comité National de Résistance (CNR) a été lancé ce 12 mars 2006 à Kampa, localité située dans le département du Pool, à environ 70 kilomètres de Brazzaville. C’est là que le Pasteur Ntumi a établi ses nouveaux quartiers. C’est aussi là que le leader du CNR a fait sa dernière déclaration en présence de la presse tant nationale qu’internationale.

Pour le CNR qui observe une trêve avec l’armée gouvernementale depuis exactement 3 ans, le dépôt définitif des armes détenues par ses miliciens est conditionné à l’octroi par le gouvernement d’un nouveau statut à M. Frédéric Bitsindou, dit Pasteur Ntumi, son leader, et la mise en place d’un conseil des ministres de large union nationale. Le gouvernement congolais de son côté qualifie les récents propos du CNR de chantage et d’une fuite en avant du chef rebelle.

« Je suis prêt à faire route avec tout le monde pour aller vers la paix (...). Nous avons adressé une correspondance au Chef de l’Etat, M. Denis Sassou Nguesso, dans laquelle nous avons dit qu’il faudrait que ce dernier mette en place un gouvernement de large union nationale où le CNR doit prendre part avec les autres Congolais (...). Notre préoccupation majeure est d’être avec eux afin de travailler ensemble. » a déclaré le Pasteur Ntumi pendant la conférence de presse qu’il a tenue.

Le gouvernement congolais, par son porte-parole, Monsieur Alain Akouala, pense que les déclarations de Ntumi sont une surprenantes et incohérentes par rapport aux engagements pris par son mouvement qui veut, selon toute vraisemblance, se transformer en parti politique.

Le ministre de la communication, le 13 mars dernier, a laissé entendre qu’en dépit des engagements qu’il avait pris, le CNR, qui est représenté au sein des organes de pacification du Pool comme le Haut Commissariat à la Réinsertion des Ex combattants et la commission ad hoc pour le suivi des accords croisés des 16 et 17 mars 2003, n’est jamais parvenu à réaliser le ramassage des armes de guerre dans ce département du sud du Congo où l’insécurité persiste depuis 1998. Aucun rapport à cet effet n’a jamais été envoyé au gouvernement par le CNR.

Cette opération, sous la direction du CNR, devait durer une année et a été en 2004 financée à hauteur de 45 millions de FCFA par le gouvernement congolais a sous-entendu ce 14 mars le Colonel Michel Ngakala, l’un des coordinateur du Programme national pour le désarmement, la démobilisation et la réinsertion des anciens miliciens (PNDDR).

Pour le gouvernement congolais, M. Ntumi doit honorer ses engagements de désarmement de ses miliciens vis-à-vis de la communauté nationale et internationale, avant qu’il ne soit envisageable de poursuivre avec lui toute autre forme de dialogue.

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