La Convergence pour la démocratie sociale (CPDS), seul véritable parti d’opposition intérieure en Guinée Equatoriale, a contesté mercredi le résultat des législatives et municipales du 25 avril, remportées de façon écrasante par le camp présidentiel, et dénoncé des irrégularités.
La CPDS, qui a obtenu 5,80% des voix aux législatives, se réunira prochainement pour décider si elle occupera ou boycottera les deux sièges qu’elle a remportés dans le nouveau Parlement. Elle boycottait l’unique siège qu’elle détenait depuis 1999 dans le Parlement sortant.
"Nous manifestons notre désaccord avec ces résultats qui ne correspondent en aucun cas à la volonté de la population", a déclaré le secrétaire général de la CPDS, Placido Mico Abogo, joint à Malabo depuis Libreville. "Les conditions n’étaient pas réunies" pour que la population s’exprime de manière transparente, a-t-il expliqué, dénonçant un "processus électoral frauduleux, illégal et irrégulier, dans toutes ses étapes".
Selon lui, la convocation des élections a été faite en violation de la loi électorale, car elle a eu lieu avant la fin du processus d’inscription sur les listes électorales et la distribution des cartes aux 210.000 électeurs. La campagne a ensuite été amputée de trois jours sur les 15 prévus par la loi, et marquée par "l’intimidation de la population" selon M. Mico Abogo rappelant des déclarations de campagne du président Teodoro Obiang Nguema qui avait appelé les citoyens à la "prudence" lors du vote" et souligné que "la paix est très fragile".
Cette "campagne d’intimidation" s’est poursuivi dans les bureaux de vote où le "vote public (sans passer par l’isoloir) est défini comme la norme", a affirmé le secrétaire général de la CPDS. Selon lui, dans certaines circonscriptions, des autorités locales ont fait disparaître les bulletins de l’opposition, et dans d’autres, il y a eu "plus de votes que d’électeurs" inscrits.
Le Parti démocratique de Guinée Equatoriale (PDGE), ex-parti unique toujours au pouvoir, a recueilli 47,45% des voix et 68 des 100 sièges du Parlement. Dans certaines circonscriptions, le PDGE se présentait au sein d’une "Coalition électorale" avec des partis de "l’opposition démocratique", en réalité proche du pouvoir, qui a recueilli 40,47% des voix et 30 sièges.
M. Mico Abogo a qualifié cette coalition d’"artificielle" estimant que la quasi-totalité des candidats étaient membres du PDGE et que les petits partis de cette coalition ne vont pas récupérer plus de trois sièges au Parlement. Le camp présidentiel, PDGE et coalition, a également remporté 237 postes de conseillers municipaux contre 7 à la CPDS dans les 30 circonscriptions de ce petit pays pétrolier d’Afrique centrale d’environ un million d’habitants.
Proposé par : niaou
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