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Hausse des prix de la farine et du ciment importés au Congo

Brazzaville, 16/01/2005 - Le gouvernement congolais vient de prendre de nouvelles mesures visant à revoir à la hausse, les prix de la farine et du ciment importés en 2005, a appris la PANA ce samedi à Brazzaville, de source proche du ministère congolais de l’Economie, des Finances et du Budget.

La note du ministère en charge de l’Economie, porte notamment, sur une majoration sur le sac de farine de l’ordre de 2.000 F cfa (6.000 Fcfa avec la TVA), soit 40.000 Fcfa la tonne.

Le gouvernement tient à ces mesures dont les effets bénéfiques devront contribuer au budget 2005. Lors de la présentation du projet du budget à l’Assemblée nationale, l’ancien ministre des Finances, Rigobert Roger Andely, avait évoqué ces nouvelles dispositions fiscalo-douanières prises sur ces deux produits.

La TVA sur la farine importée a été rétablie au taux de 18%, sans impact cependant, a précisé Rigobert Roger Andely, sur le prix de vente de la farine aux boulangers et le prix du pain aux consommateurs ; ce qui sous entend que l’arrêté de 2002 restera en vigueur.

« En fait, c’est la marge de l’importateur qui sera réduite par ce rétablissement de la TVA », est-il indiqué dans le projet de budget. Toutefois, ces mesures sont contestées par les associations des consommateurs.

Lors d’une conférence de presse qu’il a animée récemment à Pointe-Noire, dans la capitale économique et principal centre industriel du pays, le vice-président du syndicat patronal des boulangers et pâtissiers du Congo, M. Adrien Bemba, a souhaité que le gouvernement revienne sur la décision du ministère de l’Economie, des finances et du budget, qui autorise l’augmentation du prix à l’importation de la farine et du ciment.

Pour M. Bemba, « cette mesure vient guillotiner la filière boulangerie et pâtisserie, ne laissant entrevoir aucune perspective à l’orée de 2005, pour le syndicat qui ne dispose d’aucune marge de manoeuvre pour entrer en pourparlers avec les pouvoirs publics, sur le devenir de ce secteur ».

Par ailleurs, le Tarif extérieur commun (TEC) a été rétabli sur le ciment importé, en sac normal de 20%.

On estime à Brazzaville, que la production de la Société nationale des ciments du Congo (SONOCC) à Loutété (sud), aiderait à stabiliser le prix du ciment.

Le rétablissement du TEC sur le ciment importé en vrac est fixé au taux préférentiel de 5%.

De l’avis des boulangers, ces nouvelles dispositions ne sont pas de nature à favoriser l’évolution de ce secteur qui, en 2002, comptait 200 boulangers, avec une moyenne de 150 millions d’actifs.

« La filière apporte également 25 milliards d’investissements en actifs incorporels », a révélé M. Bemba.

Dans l’ensemble, les boulangers consomment 120.000 tonnes de farine par an, soit 2.500.000 sacs pour une dépense de 37,5 milliards de Fcfa.

A cette consommation, il faut ajouter 625 tonnes de levure pour un coût global de 1 milliard 375 millions de Fcfa et 625 tonnes de sel pour 375 millions, 800.000 litres de gas-oil soit 10.800 m3 pour près de 3 milliards 185 millions de Fcfa...

Officiellement, l’industrie du pain rapporte quelque 70 milliards de Fcfa à l’économie congolaise qui repose essentiellement sur le pétrole.

La masse monétaire engendrée par ce secteur représenterait environ 10% du budget national.

M. Bemba a affirmé que le syndicat rencontrait des difficultés pour aboutir, ensemble avec le ministère de tutelle, à un consensus sur la réactualisation des textes juridiques datant de 10 ans sur l’homologation et le fonctionnement de la filière.

M. Bemba a invité le ministère de tutelle à prendre en main le dossier qui fait l’objet de discussions. Il a ensuite stigmatisé le mépris affiché envers ce secteur, par les pouvoirs publics et leurs partenaires, notamment les fournisseurs.

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