De mascarades électorales et en perte de valeur, le Congo est toujours au point de départ. Plus rien ne va dans ce pays. C’est une contrée de bandits. Tout le monde semble avoir fondu un plomb, dépassé par la situation d’un Congo aux mains d’un groupe de kleptomanes déterminés à faire avancer le Congo à reculons. Pis encore, des Congolais d’un certain genre vont se présenter à l’élection présidentielle en 2009 déjà pipée, puisque leurs réclamations de la mise en place d’une Commission Electorale Indépendante ne verront jamais le jour. Ce qui se dégage aux vues de tous, c’est que personne n’y peut quelque chose pour arrêter cette tragédie. Tout ne va pas bien, mais on vous demande de dire le contraire. Les hommes deviennent de plus en plus malhonnêtes et rien ne rassure nos populations : de l’eau du robinet à problème ; électricité à problème ; pas de carburant que de longues files d’attente aux différentes stations ; des hôpitaux redoutés pour leur capacité à vous accompagnez vers la mort ; des avions sans contrôle technique ; des trains du genre « moyen âge » transportant des cabris et des hommes à la hauteur d’une insalubrité jamais égalée. Les maladies existentielles se développent de plus en plus tant le terreau leur est favorable. Ici, la vie devient impossible. Il faut tenir. Mais comment ? Alors que le clan dirigeant a anéanti le pouvoir d’achat, la misère s’est accrue, les maladies sont devenues plus agressives et l’Etat plus indifférent que jamais. Nombreux qui une fois malades, souhaitent que la mort les libère. Faute de mieux, car le Congo est devenu une terre à l’abandon, livrée au pillage des multinationales du crime. L’argent dans les mains d’un clan est utilisé pour entretenir « le clientélisme », avoir les gens par la misère est devenu une tactique. Jeunesse réveille-toi !
Trop, c’est trop ! Il faut que les Congolais fassent valoir leur droit à vivre décemment des richesses de leur pays, luttent pour le bien-être : défendre leur droit à la vie, à la dignité, droit à une couverture médicale, droit au travail, droit à l’éducation. Les gouvernants se fichent d’eux parce que plus résigné que le Congolais d’aujourd’hui, tu meurs !
Un pays où les gens sont incapables de protester, de faire la grogne, de débrayer, parce qu’ils ont faim, parce qu’ils n’ont pas d’électricité, d’eau, n’est pas un pays normal. Il est malade. Comment comprendre qu’il n’y a que la grande majorité de Congolais qui ploie dans la misère ? Là, où le clan au pouvoir et quelques étrangers étalent une richesse insolente ? Ce qui est moralement et humainement inadmissible. Jeunesse réveille-toi !
Le 29 Juin 2008, vous avez dit non à ce pouvoir moribond en boudant les urnes, avec un taux de participation à ces élections de moins de 10%. C’est un premier signal important de la prise de conscience. Vous aviez dit Non à l’imposition ayant comme corollaire l’achat des consciences : Bravo ! Mais pas suffisant pour stopper la tenue de l’élection présidentielle fixer pour 2009.
L’avenir c’est demain, or demain se prépare aujourd’hui et non demain. Mais comment donc préparer demain si le fonctionnement de la démocratie n’est pas tel qu’il permettra de mieux répondre aux besoins et aux préoccupations des citoyens ordinaires, si les populations ne sont pas à même capables de demander des comptes aux décideurs, si l’action publique d’aujourd’hui ne tient pas compte des générations futures. L’idéal démocratique est malheureusement un rêve inaccessible pour le peuple Congolais à qui on applique le principe des dictatures « le chien aboie, la caravane passe ».
La corruption rampante qui ravage notre pays, la déconfiture de notre Etat, la débâcle de l’autorité de l’Etat avec son corollaire l’impunité, sont ici des signes irréfutables de la mort de notre Etat qui n’a d’existence aujourd’hui que le nom. En réalité, que sommes-nous devenus aujourd’hui ? Une communauté nationale dont le tissu social est fortement érodé au sein de laquelle l’unité est mise à mal, plusieurs citoyens se haïssent et attendent des opportunités pour se régler les comptes. Un pays où des individus enrichis narguent le peuple qui vit misérablement. Pis encore, notre pays perd chaque jour ses repères et ressemble à une boussole détraquée qui n’indique ni le Nord, ni le Sud. Jeunesse réveille-toi !
Notre force publique ne rassure plus nos populations. L’uniforme de nos agents de l’ordre au lieu de sécuriser les populations fait souvent peur. Le soldat, le policier, le gendarme d’une force publique peuvent tout semer dans un pays, sauf le désordre. Ce qui n’est pas le cas au Congo.
L’or noir qui constitue notre principale ressource d’exploitation rapporte aujourd’hui des revenus très élevés et même inespérés. Mais l’opacité qui entoure la gestion de ses revenus maintes fois dénoncée par les organisations internationales ne peut laisser indifférent notre « Parlement » et les citoyens mus par le souci du bien-être collectif. Pour garantir la régularité, l’honnêteté et la transparence des élections, une Commission Electorale Indépendante doit être créée pour gérer toutes les opérations préélectorales, du recensement spécial à l’organisation des scrutins jusqu’à la publication des résultats. Car, on ne prépare pas l’avenir dans le désenchantement, le repli sur soi ou le consentement aveugle.
Jeunesse réveille-toi ! Car, quel type de gestion doit-on attendre de ce dispositif qui considère les richesses du pays comme un héritage tribal ?
Les contraintes à lever sont multiples. Elles concernent en plus les rapports socio-économiques et politiques ( construction d’une démocratie véritable et de la paix, redistribution des richesses, meilleur accès à la santé et à l’éducation ), il s’agit principalement de la bonne gouvernance, du développement du pays, du dialogue permanent, de la mise en place d’institutions réellement démocratiques, de la garantie de l’indépendance de la justice, de la protection et de la promotion des droits de l’homme, etc. Tout ceci ne sera possible que si l’on redéfinisse le peuple en tant que projet porté par une vision commune de notre devenir collectif. Pour ce faire, un réel changement de mentalité s’impose à tous les niveaux.
Jeunesse réveille-toi ! N’ayez plus cette attitude insipide et timorée face à la situation dramatique de notre pays, car vous êtes l’avenir du Congo. Enfin, l’inflexibilité devant la tyrannie devrait être désormais notre label de combat.
Jeunesse réveille-toi ! C’est bien là le sens de l’honneur. Soyez incorruptible ! C’est à dire, refuser l’achat des consciences. Car, la corruption est à la base du déclin et de la décadence de notre nation. Elle est la peste sociale contre laquelle il faut livrer une guerre rude et sans merci. Pis encore elle sape le moral, détruit l’initiative, avilit l’individu et le ravale au niveau de la bête ; elle désorganise l’économie et développe les injustices qui sont le plus souvent à l’origine des troubles sociaux. Ce régime est au bout du rouleau, malgré les apparences trompeuses.
Jeunesse réveille-toi ! Car ceux qui prétendent être candidat en 2009, sont des personnes qui ont toujours vécu selon une vision monolithique des relations humaines. Rien de fécond ne sortira d’eux.
Aujourd’hui, les partisans du renouveau ont envoyé des coups de semonce. Ils ont lancé des appels clairs pour la mise d’une Commission Electorale Indépendante. Et exigent d’être entendus. Ils sont dans les partis ou hors des partis. Ils assument, ou non, des responsabilités, notamment électives. Ils sont engagés, ou non dans la vie associative. Tous ont en commun une certaine idée de l’action politique, une certaine idée du service d’autrui et du bien public, une certaine idée du Congo dans le monde et dans l’histoire. Ils veulent un Etat intègre qui, pour avoir perdu son omnipotence, n’en demeurera pas moins le garant de la justice, de la liberté, de la sécurité et de la solidarité.
Jeunesse réveille-toi, pour faire gagner une nouvelle vision de la politique, ouverte et fraternelle. Il s’agit pour nous de bâtir une politique différente ; de jalonner le chemin de la réforme, de prendre en compte les aspirations, de comprendre la réalité d’une époque : complexe, mouvante, et d’en tirer toutes les conséquences pour le mieux être au Congo.
Nous voulons que notre démarche accompagne les mouvements de ce nouveau siècle. Nous voulons, par des propositions précises, ambitieuses, ciblées, permettre à nos compatriotes d’être bien dans leur temps, rassurés dans leur vie quotidienne, confiants dans l’avenir de leurs enfants. Soutenus dans leurs projets. Libérés dans leurs choix. Heureux d’être les citoyens d’un Congo fort et doux, libre et fraternel, débarrassé de ses entraves, plus sûr que jamais de ses valeurs. Le Congo décidé plus que jamais à donner la priorité au bien être des femmes et des hommes, à la santé, à la sécurité, à l’épanouissement personnel du Congolais. Un Congo en mouvement dans un esprit démocratique : Voilà ce qui nous donne la force d’agir et d’agir vite et bien.
Jeunesse réveille-toi ! Notre démarche est ouverte, collective, attentive. Nous souhaitons rassembler et accueillir tous ceux qui se sentent partie prenante de cette aventure, de ce destin ; ceux qui savent ce qu’ils doivent au Congo et ont le désir d’avancer ensemble, de rêver ensemble. Le temps est venu de dessiner pour nos concitoyens une stratégie de victoire et de renouveau. Cette stratégie se fonde sur une aspiration profonde autant que sur une méthode politique remettant l’homme Congolais au centre de tous, et sur la primauté de la qualité de la vie.
Jeunesse réveille-toi, car comme le disait le Général Charles de GAULLE dans un de ces discours du 14 Juillet 1943 ‘’ Soyons fermes, purs et fidèles. Au bout de nos peines, il y a la plus grande gloire du monde, celle des hommes qui n’ont pas cédé ‘’.
A quoi bon d’aller à ces élections présidentielles, si elles ne décident pas de la bonne gouverne du Congo ? Il est donc venu le temps de s’oxygéner les cerveaux pour exiger d’être entendus. Juste et utile, est cette démarche objective.
Joël MAFOUTA
Président du Rassemblement des Libres Bâtisseurs Congolais
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