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L’Afrique est importante pour les USA

L’importance croissante de l’Afrique dans la politique étrangère des Etats-Unis

L’Afrique subsaharienne revêt une grande importance pour les Etats-Unis, a souligné Mme Constance Newman, que le président Bush
a nommée aux fonctions de secrétaire d’Etat adjointe aux affaires africaines, actuellement membre du conseil de direction de la Fondation pour le développement en Afrique (African Development Foundation, ADF)

Le 28 avril, à l’occasion d’une déposition devant la commission sénatoriale des relations étrangères, Mme Newman a réitéré les propos du secrétaire d’Etat Colin Powell au sujet de l’Afrique, déclarant :
"L’Afrique compte. L’Afrique est un continent au potentiel illimité, et nous continuerons à faire tout ce qui est en notre pouvoir pour aider les Américains à réaliser ce potentiel, à aider les Africains à réaliser ce potentiel et à créer, ensemble, un avenir plus prometteur."

"Les Etats-Unis ont à la fois une responsabilité et une occasion d’aider à faire en sorte que l’Afrique subsaharienne améliore le sort des peuples du continent. Ceci est important, car l’une des valeurs
fondamentalement américaines est d’aider les peuples du monde à améliorer leur sort", a-t-elle dit, ajoutant que de nombreux pays africains avaient de l’importance pour les intérêts américains.

Premièrement, a-t-elle souligné, "de nombreux pays d’Afrique subsaharienne sont des acteurs de premier plan sur la scène politique internationale, notamment auprès de l’Assemblée générale des Nations unies, et les Etats-Unis devraient songer à s’allier à l’Afrique en ce qui concerne des questions politiques clés.

"Deuxièmement, l’Afrique subsaharienne joue un rôle important dans la lutte contre le terrorisme, et le fait que les Etats-Unis s’intéressent à l’Afrique subsaharienne fait nettement avancer les
intérêts des Etats-Unis et améliore leur capacité à lutter contre le terrorisme."

Elle s’est engagée à mettre en oeuvre les initiatives du gouvernement Bush, notamment l’initiative de lutte contre le terrorisme en Afrique orientale, à bâtir de nouveaux liens et de nouveaux partenariats avec les pays africains et à appuyer la conclusion d’accords, soulignant cependant la fragilité de ces pays même lorsqu’ils sont en paix.

Elle a aussi promis de soutenir les efforts visant le maintien de la paix afin de garantir que la paix continue à régner dans les pays récemment sortis d’un conflit, tels que l’Angola, le Burundi, le
Congo, le Liberia, la Sierra Leone et, "espérons-le, le Soudan", offrant d’apporter son aide au règlement de conflits dans les pays qui y sont en proie, notamment l’Erythrée, l’Ethiopie et le nord de
l’Ouganda et d’essayer de trouver une solution en ce qui concerne le Zimbabwe.

"Le Zimbabwe est un exemple de pays qui ne se préoccupe pas du tout de son peuple. La situation déplorable qui y prévaut exige que la région
et le monde s’y intéressent de près de façon que la population de ce pays jadis productif mais aujourd’hui handicapé au plan économique
puisse participer à son gouvernement et y instituer des changements positifs", a-t-elle dit aux parlementaires.

De l’avis de Mme Newman, l’Afrique subsaharienne est une région présentant un vrai potentiel de croissance pour le commerce et l’investissement américains, notamment en vertu de la Loi sur la
croissance et les possibilités en Afrique (AGOA).

Elle a regretté que, trop souvent, les médias ne couvrent pas "les bonnes nouvelles en ce qui concerne l’Afrique", bonnes nouvelles dont
font partie l’AGOA et le nouveau partenariat pour le développement en Afrique (NEPAD).

De nombreux chefs de file africains, a-t-elle fait remarquer, considèrent qu’il est de leur devoir d’éradiquer la pauvreté et de placer leurs pays, tant individuellement que collectivement, sur la
voie d’une croissance durable. Le gouvernement Bush "appuie les principes du NEPAD et le fait que les dirigeants africains assument la responsabilité du bien-être de leur continent".

Dans l’ensemble, la tendance visant l’élaboration d’une société libre et démocratique en Afrique est "très positive".

"Si l’on examine les chiffres de "Freedom House", il est facile de constater une amélioration par rapport à 1972. Aujourd’hui, onze pays sont libres et vingt et un le sont en partie. Certains pays, notamment
le Kenya, le Ghana et le Sénégal font des progrès sur la voie de la démocratie, a précisé Mme Newman qui a félicité l’Afrique du Sud pour
ses récentes élections et rendu hommage au Botswana, un pays qui, selon elle, "continue à bien refléter les possibilités qui existent lorsque des pratiques démocratiques sont bien ancrées".

Les nouvelles sont bonnes également dans le domaine de l’éducation, le taux d’alphabétisme augmentant régulièrement, et dans le domaine de la protection de l’environnement, de plus en plus de pays africains s’efforçant de protéger les énormes ressources du continent.

Nombreux sont aussi les pays africains qui commencent à se pencher sur le rôle important que jouent les femmes au sein de leur société.
"C’est là un changement. On reconnaît désormais qu’un retournement de la situation dans les pays repose sur l’implication des femmes, et cette constatation a conduit à accorder plus d’importance à l’éducation des filles", a-t-elle expliqué.

Le VIH/sida n’affecte pas de la même façon tous les pays d’Afrique subsaharienne. "Dans beaucoup de pays, le taux d’infection se situe à moins de 3 % de la population adulte (de 15 à 49 ans). Il faut aussi noter l’exceptionnelle expérience de l’Ouganda, où grâce à la perspicacité de dirigeants solides et novateurs ayant adopté une stratégie sur trois volets - continence, fidélité et port du
préservatif - une forte réduction du taux d’infection a été enregistrée, passant de 18 % dans les années 1990 à 6 % en 2002", a-t-elle déclaré.

Il n’en demeure pas moins que les défis demeurent. Si certains de ces défis sont imputables au sort, telle la sécheresse qui a sévi en Afrique orientale en 1984, certains des problèmes, tels que la corruption et les conflits entraînant la mort de millions de personnes, sont dus à l’homme.

"Les statistiques en matière de taux de mortalité, d’alphabétisme, d’inscriptions scolaires, placent l’Afrique derrière tous les autres continents (...) et les objectifs du millénaire ne pourront être
réalisés", a-t-elle fait remarquer.

Elle a rappelé que 29,4 millions de personnes étaient touchées par le VIH en Afrique subsaharienne, que l’Afrique comptait les deux tiers de la totalité mondiale des cas de sida et que 13 millions d’enfants africains sont aujourd’hui orphelins parce que leurs parents sont morts du sida.

Il est essentiel, a-t-elle fait remarquer, "que des gens sages et humains cherchent à résoudre les problèmes de l’Afrique subsaharienne et à donner de l’espoir en améliorant le niveau de vie des enfants et de leur famille aux quatre coins du continent" et, à cet égard, les actions mises en oeuvre par le gouvernement Bush ont déjà porté des fruits.

Elle a donné les grandes lignes des piliers de la politique du gouvernement des Etats-Unis à l’égard de l’Afrique : une approche stratégique qui exige un rapprochement avec les pays africains clés ;
une priorité sans ambiguïté lorsqu’il s’agit de lutter contre le VIH/sida, faire progresser la réforme politique et économique et promouvoir la paix et la stabilité régionale ; un renforcement des principes sous-tendant un engagement bilatéral : bonne gestion des affaires gouvernementales, réforme économique et promotion de la santé et de l’éducation.

Les Etats-Unis, a indiqué Mme Newman, continueront à collaborer avec les organisations régionales africaines afin de réduire le nombre de
conflits et de trouver des solutions, d’appuyer les principes du NEPAD et de financer les programmes d’aide d’urgence à la lutte contre le VIH/sida. Ils vont doubler les fonds réservés à l’appui de
l’éducation, feront fond sur les succès de l’AGOA et appuieront une initiative visant à juguler la faim en Afrique.

Selon Mme Newman, l’expérience qu’elle a acquise tant dans le service public qu’auprès de sociétés privées lui sera utile dans ses nouvelles fonctions.

"La position que j’avais à l’USAID, sous la direction d’Andrew Natsios, ( en qualité d’administratrice adjointe pour l’Afrique) a renforcé mon opinion que le développement ne pourra être durable que
lorsque les chefs de file africains prendront les choses en main. Il sera possible de faire face aux défis de l’Afrique, mais seulement avec le soutien des organisations internationales.

"Lorsque j’ai travaillé au Lesotho (en qualité de consultante pour un projet de la Banque mondiale), s’est-elle souvenue, j’ai fait mienne la théorie selon laquelle les gens de l’extérieur sont efficaces
lorsqu’ils travaillent avec - et je souligne avec - les gens qui connaissent leur pays, ont conscience des besoins et savent quelle est la meilleure stratégie pour obtenir des résultats.

"J’ai confirmé le fait que les gens du monde entier sont tous les mêmes : ils veulent que les choses soient meilleures pour leurs enfants ; ils veulent un niveau de vie adéquat ; ils veulent la paix et la liberté, y compris pas de corruption et pas de conflits ; ils ne veulent pas être laissés pour compte. Ils veulent avoir de l’espoir.
Qu’y a-t-il de différent à cela de ce que nous voulons aux Etats-Unis ? Rien du tout."

Si le Sénat confirme Mme Newman à son poste, elle prendra la succession de M. Walter Kansteiner qui est retourné dans le secteur privé.

Source : www.amadoo.com


Proposé par : niaou

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