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L’Afrique fournisseur des USA

L’Afrique va devenir un fournisseur important des Etats-Unis selon le Département d’Etat

L’ensemble de l’Afrique produit actuellement près de 9 millions de barils de pétrole par jour, dont quelque 4,7 millions proviennent de l’Afrique de l’Ouest. La production africaine de pétrole représente environ 11 % de la production mondiale.

(21/07/2004)

A l’heure actuelle, l’Afrique fournit quelque 18 % du pétrole importé par les Etats-Unis. Le Nigeria et l’Angola figurent parmi les 10 principaux fournisseurs de pétrole des Etats-Unis. On prévoit que la dépendance des Etats-Unis envers le pétrole africain continuera de s’accroître au fur et à mesure de la mise en exploitation de nouveaux gisements.

Les estimations de réserves prouvées de pétrole en Afrique varient considérablement d’une source à une autre, mais la plupart des sources indiquent que les réserves prouvées de l’Afrique représentent environ 7 à 9 % des réserves mondiales, soit 80 à 100 milliards de barils. Les estimations relatives aux gisements pétroliers non découverts de l’Afrique et aux réserves non découvertes susceptibles d’être exploitées varient encore plus, mais la plupart de ces estimations laissent penser que l’Afrique en général, et l’Afrique de l’Ouest en particulier, a des réserves qui permettront d’accroître la production pétrolière pendant de nombreuses années.

Selon plusieurs études récentes réalisées par le ministère de l’énergie des Etats-Unis et par d’autres organismes, de nombreux pays africains et notamment ouest-africains auraient des possibilités non vérifiées de grande ampleur dans ce domaine. Grâce à la poursuite des découvertes effectuées en eau profonde et en eau extrêmement profonde, à l’optimisation de la mise en exploitation et de la production, à des investissements suffisants en matière d’exploration et de mise en production ainsi qu’au maintien de l’exploitation de champs pétrolifères parvenus à maturité, la production africaine de pétrole pourrait augmenter de 4 à 6 millions de barils par jour dans les 10 à 15 ans à venir.

Les 5 grands producteurs de l’Afrique de l’Ouest (Nigeria, Angola, Gabon, République du Congo et Guinée équatoriale) pourraient voir l’ensemble de leur production augmenter de 2 à 3 millions de barils par jour au cours des 5 à 10 prochaines années et de 3 à 5 millions de barils par jour au cours des 10 à 15 prochaines années. D’autres pays de l’Afrique de l’Ouest, tels que le Sénégal, la Sierra Leone et Sao Tomé-et-Principe dans la zone commune de développement, pourraient aussi devenir des zones importantes d’exploration dans les dix ans à venir. Même si leur potentiel est très prometteur, il est trop tôt pour indiquer avec certitude le calendrier et l’ampleur de la production éventuelle de ces pays.

Si dans tous les cas ou presque, l’Afrique deviendra un fournisseur de plus en plus important dans le monde au cours des dix prochaines années, le maintien de sa réussite dépendra fortement des possibilités d’exploitation en eau profonde et de la poursuite des investissements.

Ces investissements dépendront de la stabilité politique et économique ainsi que de l’existence d’une réglementation transparente et d’une fiscalité susceptible d’attirer les capitaux étrangers.

Le gaz naturel peut aussi jouer un plus grand rôle dans le développement économique au fur et à mesure qu’il sera exploité en Afrique et, en particulier, en Afrique de l’Ouest. A l’heure actuelle, l’Afrique détient quelque 8 % des réserves mondiales prouvées de gaz naturel, et sa production représente un peu plus de 5 % de la production mondiale de gaz (ce pourcentage ne comprend pas le gaz brûlé ou réinjecté). De nombreux pays africains et ouest-africains ont d’importantes possibilités de production et d’exportation inexploitées, et, vu l’augmentation de la demande mondiale de gaz naturel, de grandes sociétés internationales accroissent rapidement leurs investissements dans ce domaine en Afrique.

L’exploitation du gaz naturel progresse bien dans plusieurs pays, mais de nombreux pays sont encore aux prises avec les principes fondamentaux de la commercialisation du gaz et avec les liens économiques et réglementaires qui existent entre ce secteur et notamment le secteur de l’électricité.

L’Afrique de l’Ouest fait partie du bassin Atlantique et est relativement proche du marché des Etats-Unis. Elle est la source d’un pétrole brut léger et peu sulfuré qui est essentiel au secteur du raffinage des Etats-Unis. En outre, elle constitue une source importante de remplacement du pétrole de la mer du Nord, dont la production est en baisse.

Les Etats-Unis consomment plus de 800 milliards de m3 de gaz naturel par an. Leur dépendance à l’égard du gaz naturel et des importations de gaz naturel liquéfié, notamment en provenance d’Afrique de l’Ouest, devrait augmenter.

Vu ses réserves, il est peu probable que l’Afrique, ou l’Afrique de l’Ouest, prenne un jour la place du Moyen-Orient sur le marché mondial du pétrole et du gaz naturel, mais elle continuera d’être une source importante d’énergie pour les Etats-Unis et pour d’autres pays.

L’expérience nous montre que des quantités supplémentaires ou marginales de barils peuvent avoir une incidence importante sur l’évolution du marché mondial, et l’Afrique peut devenir une source importante de barils supplémentaires pendant de nombreuses années.

L’Afrique de l’Ouest est l’une des parties du monde où la production de pétrole et de gaz naturel augmente le plus rapidement. De nombreuses grandes sociétés pétrolières des Etats-Unis et d’autres pays y font actuellement des investissements importants. L’aperçu ci-après d’activités récentes par pays donne une idée du dynamisme de ce secteur.

Le Tchad a commencé à produire du pétrole pour la première fois en juillet 2003 et produit actuellement 110.000 barils par jour. Les Etats-Unis, qui n’importaient guère de pétrole de ce pays l’an dernier, en reçoivent environ 34.000 barils par jour. La production et l’exportation de pétrole du Tchad ont été rendues possibles grâce à la construction de l’oléoduc long d’un millier de kilomètres qui relie le Tchad au Cameroun et dont la construction (3,7 milliards de dollars) a été réalisée sous la direction de la société ExxonMobil.

Le Nigeria, qui est membre de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), a des réserves prouvées de pétrole de l’ordre de 40 milliards de barils et produit actuellement quelque 2,5 millions de barils de pétrole par jour. Il vise à augmenter sa capacité de production pour la faire passer à 4 millions de barils par jour en 2010. Il est aussi un grand exportateur de gaz naturel liquéfié depuis quelques années (c’est maintenant le deuxième exportateur de gaz naturel liquéfié en Afrique et le cinquième du monde). Il se place au 9e rang dans le monde pour ses réserves de gaz naturel et il possède les plus grandes réserves de l’Afrique subsaharienne.

L’Angola, qui ne fait pas partie de l’OPEP, est le deuxième pays exportateur de pétrole de l’Afrique subsaharienne et produit actuellement 1,07 million de barils par jour. On estime que les réserves prouvées de pétrole de l’Angola se situent entre 5 et 9 milliards de barils, et elles continuent d’augmenter au fur et à mesure que l’on fait de nouvelles découvertes. L’Angola a déclaré vouloir augmenter sa production de pétrole pour la faire passer à 2 millions de barils par jour en 2008. Il envisage également la mise en place d’installations de liquéfaction de gaz naturel aux fins d’exportation.

Les sociétés Sonangol (société pétrolière nationale de l’Angola), ChevronTexaco, Total et ENI ont signé, le 13 mai à l’ambassade de l’Angola à Washington, un accord de prolongation pour l’exploitation d’une des zones de production de pétrole en mer les plus riches de l’Angola ("Block 0"). Cet accord a été négocié d’une façon transparente (...)

La production de pétrole de la Guinée équatoriale atteint actuellement quelque 360.000 barils par jour. Ce pays ne fait pas partie de l’OPEP, et ses réserves prouvées sont estimées au minimum à 1,2 milliard de barils. Les grandes sociétés pétrolières implantées en Guinée équatoriale comprennent Marathon Oil, ExxonMobil, AmeradaHess et ChevronTexaco. Les Etats-Unis ont rouvert leur ambassade en Guinée équatoriale en octobre 2003. Le président Obiang est récemment venu aux Etats-Unis, où il s’est entretenu avec M. Abraham, du département d’Etat, de questions bilatérales relatives à l’énergie. La Guinée équatoriale, dont le potentiel gazier est considérable, envisage aussi de mettre en place des installations de liquéfaction du gaz naturel aux fins d’exportation.

Le Gabon est le quatrième grand producteur de pétrole de l’Afrique de l’Ouest. Il produit environ 250.000 barils par jour. Si sa production pétrolière a diminué quelque peu ces dernières années, il a récemment pris des mesures en vue de créer un climat plus propice aux investissements. Par ailleurs, il a récemment réglé avec la Guinée équatoriale le litige territorial qui les opposait, ce qui permettra l’exploration et la mise en exploitation de la zone située en mer qui faisait l’objet de ce litige.

La République du Congo (Brazzaville) produit actuellement 243.000 barils par jour. La plus grande partie de sa production de pétrole brut est située en mer, et on estime qu’elle pourrait être importante.

Sao Tomé-et-Principe - Depuis la tentative de coup d’Etat dans ce pays il y a un an, un processus de réconciliation est en cours, et le pays est donc resté calme jusqu’ici. Dans le cadre de ce processus, des réunions publiques ont permis à des habitants de toutes tendances de débattre la direction à suivre par le pays et de son ordre de priorité en ce qui concerne les futures recettes pétrolières. Les gouvernements de Sao Tomé-et-Principe et du Nigeria ont pris des engagements pour garantir la transparence lors de l’adjudication des sites pétroliers dans la zone d’exploitation en mer commune aux deux pays.

Par M. Brodman

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