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L’annulation de la dette de l’Afrique permettrait de corriger une partie des ravages de la traite

L’Afrique, sa dette et la traite

18/06/2004 )

Que restera-t-’il du sommet du G8 qui s’est tenu aux Etats-Unis (à Sea Island) il y a quelques jours ? Pas grand-chose. Six dirigeants africains avaient été invités à palabrer autour d’un sujet que les Africains connaissent bien : La pauvreté.

Pour Bush, l’essentiel des discussions des huit grands devait tourner autour de la reconstruction de l’Irak. Trente minutes avaient donc été prévues pour ce sujet qui concerne essentiellement un continent dont le président Texan n’a cure.

Le groupe des huit pays les plus riches de la planète a réussit à faire des promesses floues et des voeux pieux en faveur des pauvres petits Africains et nos six représentants n’ont rien pu dire. Une situation d’autant plus rageante que le président américain George Bush a fait le forcing durant tout le week-end pour tenter d’arracher une annulation massive des 120 millions de dette irakienne.

La plupart d’entre nous avons l’habitude de critiquer la France, mais il faut reconnaître que sur ce dossier, Jacques Chirac est (presque) irréprochable. Durant ce sommet, Chirac, l’ami des africains a refusé le « deux poids - deux mesures » du président Bush. Selon le président français ne voit pas pourquoi l’Irak verrait sa dette annulée alors que 37 états africains attendent depuis dix ans.

Bush était pourtant totalement enclin à effacer d’un coup l’énorme dette de 120 milliards de dollars de l’Irak, pays producteur de pétrole (deuxième réserves mondiales), alors qu’il ne veut pas prendre en considération le cas de pays producteurs de pétrole cette fois-ci africains, tels que le Gabon, le Nigeria ou d’autres encore.

Grand seigneur, Bush et ses conseillers (dont fait partie Condo Rice qui ne soutient pas beaucoup les pays d’Afrique) ont adopté la décision de prolonger de deux ans « Initiative PPTE », le programme d’allègement de la dette des pays les plus pauvres lancé il y a cinq ans. Au départ, il s’agissait de réduire de 100 milliards le fardeau du continent noir. Cinq ans après, seuls 31 milliards de dettes ont été annulés. La dette totale de l’Afrique s’élèverait actuellement à 2500 milliards de dollars.

Encore une fois, les africains devront attendre. Et pourtant, il y a urgence. Selon le patron du PNUD (Programme des Nations Unies pour le Développement), l’Afrique ne parviendra pas à diviser par deux le nombre de ses pauvres avant 2147 (nous ne seront plus là), alors que l’objectif était de le réduire pour... 2015.

L’annulation de la dette de l’Afrique serait pourtant considérée par beaucoup d’Africains comme un début de réparation des ravages de la traite négrière.

Ce que les Africains ont obtenu à Sea Island (des broutilles) :

 Le G8 a décidé de former et d’équiper 75 000 soldats chargés de missions de pais d’ici 2010. On en saura plus en 2005, à l’occasion du prochain sommet du G8 qui se tiendra en Ecosse.

 Le problème du Sida a été évoqué, car 2% seulement des Africains sont traité de manière efficace. Mais rien de très concret pour l’instant.

 Chirac a mis sur la table sa fameuse taxe internationale destinée à lever 50 milliards de dollars pour le développement. Sa proposition a été accueillie avec scepticisme. Pour l’instant, personne ne veut en entendre parler.

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