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Ambassade du Congo en Afrique du Sud

L’Ambassadeur Kondo rappelé, son ministre-conseiller jubile

Le conflit de pouvoirs politico-diplomatique qui a enflammé l’Ambassade du Congo à Pretoria, pendant près de deux ans, est à son dénouement. L’Ambassadeur est fini, clame à qui veut l’entendre, le ministre-conseiller, Ossey Jean-Pierre. Et ce dernier, aujourd’hui chargé d’affaires à l’Ambassade, ne cache pas son bonheur suite au départ annoncé de son patron.
Au cours d’un bref séjour à Brazzaville, le mois dernier, JP Ossey a été reçu par le Président congolais, puis par le Conseiller-spécial Okemba.

Lors de ces entretiens il lui a été demandé de mettre de l’ordre à l’Ambassade en vue de l’arrivée du nouvel ambassadeur. Le Président, ajoute-t-il, l’a informé de sa nomination prochaine au poste d’Ambassadeur dans un pays clef. Kondo traîne dans les rues de Brazzaville depuis des mois, il n’a, à ce jour, jamais été reçu par le Président. Moi, en quelques jours, j’ai pu m’entretenir avec les deux plus grandes personnalités du pays. C’est la preuve que Kondo est fini, bien fini.

S’il est vrai que l’ambassadeur Kondo est au terme de son mandat de cinq en Afrique du Sud, son départ trouve son origine ailleurs. Il est perçu par son collaborateur immédiat comme une sanction. De son arrivée en Afrique du Sud, la situation de l’Ambassade a décliné. La coopération entre les pays n’a pratiquement donné aucun fruit. Les fonds alloués au fonctionnement de la représentation ont été dilapidés et les rapports internes se sont détériorés.
L’ambassadeur aurait abandonné son poste depuis bientôt deux ans. Il serait aujourd’hui installé à Brazzaville. Si l’Ambassade du Congo à Pretoria tient tant bien que mal debout, c’est parce que j’ai été au four et au moulin pendant tout ce temps, estime l’Ambassadeur par intérim. Pour preuve, nous avons, en l’absence d’Anatole Kondo, signé l’accord de coopération entre le Congo et l’Afrique du Sud.

Parmi les congolais basés en Afrique du Sud, bien peu partagent la joie du ministre-conseiller. Nombreux désapprouvent le triomphalisme de Ossey. S’ils ignorent les faits reprochés l’Ambassadeur sortant, ils n’en disent pas moins de son détracteur. En 1997, lors de la guerre contre le gouvernement Lissouba, Jean-Pierre Ossey était ministre-conseiller de l’Ambassadeur de l’époque. C’est lui qui aurait servi de relais aux achats d’armes du régime Lissouba. A cette époque, il ne cachait pas sa haine contre Sassou-Nguesso. Certains se souviennent de ses propos à l’endroit de parents de l’actuel président vivant à Johannesburg : Allez dire à votre oncle qu’il est fini. Qu’il arrête de tuer nos parents...!
Après la guerre, profitant de rapports particuliers avec des personnalités comme les ministres Oba et Adada, il parvient à faire volte-face et se racheter une conduite auprès du nouveau pouvoir. Fort de son expérience, cinq ans en poste en Afrique du Sud, il espère alors être nommé Ambassadeur. Il ne sera que chargé d’affaires jusqu’à l’arrivée de l’Ambassadeur Kondo en 1999.
Les deux hommes entretiendront des rapports en dents de scie. JP Ossey ne saura jamais taire ses ambitions. Certains lui reprochent d’avoir saboté le mandat de son Ambassadeur. Il aurait à l’insu de ce dernier géré des fonds de fonctionnement destiné à l’Ambassade. Des dizaines de millions de francs cfa auraient ainsi atterris sur ses comptes personnels. Les dépenses couvertes ne figurent sur aucune comptabilité de l’Ambassade. Ossey ne cache pas que le Ministre des Affaires Etrangères lui a confié la gestion d’importantes sommes d’argent et qu’il n’est tenu d’en répondre qu’à lui seul.

Lui qui a toujours user de ses relations ne tarit pas de commentaires sur ses rapports avec les hommes forts de Brazzaville. La confiance des uns, l’amitié des autres...
Le Spécial, confie-t-il à ses intimes, lui aurait même donné suffisamment d’argent pour faire largement avancer les travaux de sa maison de Moukondo.

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