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L’opposition disposée à accepter un report des présidentielles 2009

Le Front des Partis de l’Opposition Congolaise (F.P.O.C.) est prêt à accepter le report de l’élection présidentielle prévue le 12 juillet prochain si une telle initiative devait permettre l’organisation du scrutin sur des bases consensuelles, a déclaré à la PANA un de ses responsables, Benoît KOUKÉBÉNÉ.

"L’enjeu principal, c’est la tenue d’une élection libre, transparente et démocratique. Nous sommes disposés à envisager toute option qui permettrait de réaliser cet objectif", a dit M. KOUKÉBÉNÉ, représentant du F.P.O.C. à l’étranger et vice-président de l’Union Panafricaine pour la Démocratie Sociale (UPADS).

"Le scrutin peut se tenir dans un mois, deux mois voire trois. Nous ne faisons pas une fixation sur la date", a assuré l’opposant, en réfutant l’argument du "vide juridique" avancé par ceux qui veulent le maintien de la date du 12 juillet.

"Aucun obstacle n’est insurmontable. Surtout pas au Congo Brazzaville où le pouvoir ne nous a guère habitués au respect strict de la Constitution. Prenez l’exemple de la Mauritanie : la classe politique a réussi à se mettre d’accord sur une élection transparente. Pourquoi pas le Congo Brazzaville ?", s’est interrogé l’ancien ministre des Hydrocarbures du Congo Brazzaville.

Selon lui, les conditions d’une présidentielle transparente et démocratique ne sont toujours pas réunies à moins d’un mois de la date retenue par le pouvoir de Brazzaville.

"Le régime de SASSOU NGUESSO n’a toujours pas accepté la création d’une Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), n’a pas admis le principe d’une mise à jour des listes électorales ; les dirigeants de l’opposition sont traités de tous les noms d’oiseaux lorsqu’on ne les présente pas comme des terroristes. Franchement, rien ne présage d’une élection transparente", a estimé le vice-président de l’UPADS.
Il a, par ailleurs, accusé les autorités Congolaises d’avoir mis en œuvre une véritable stratégie pour faire échec au dialogue entre le pouvoir et l’opposition. Les dix-huit partis membres du F.P.O.C. n’avaient pas pris part aux discussions organisées à Brazzaville entre le pouvoir et ses opposants.

"Ce cadre que nous avions appelé de tous nos vœux aurait pu permettre de trouver un consensus sur les conditions d’une élection démocratique. Hélas, le pouvoir de SASSOU NGUESSO a multiplié les obstacles à la participation de l’opposition au dialogue. Nous avons préféré nous retirer plutôt que faire de la figuration dans une enceinte où tous les jeux étaient faits d’avance", a regretté M. KOUKÉBÉNÉ.

Soulignant les dangers d’un passage en force du pouvoir lors de la présidentielle du 12 juillet, l’opposant Congolais a appelé la communauté internationale à favoriser un compromis politique au Congo Brazzaville.
"Nous ne sommes pas des va-t-en guerre, nous ne sommes pas des opposants radicaux. Nous sommes encore disposés à trouver avec le pouvoir un compromis pour une élection qui met notre pays à l’abri de violences post-électorales", a encore dit le représentant du F.P.O.C.


Les oppositions congolaises reprennent du poil de la bête à la suite du décès d’Omar Bongo

La déclaration des oppositions congolaises d’accepter un report de la présidentielle ne tient qu’au décès du doyen Bongo. En effet, le report du scrutin congolais le ferait se dérouler après l’élection gabonaise qui doit avoir lieu 45 jours après la déclaration de vacance de la présidence. Si l’élection présidentielle gabonaise est antérieure à celle du Congo, elle constituera un observatoire de toute première importance pour les opposants congolais.

Deux scénarios sont envisageables :
1- L’élection gabonaise est libre et transparente. Elle laisse tous les espoirs de renversement constitutionnel de Denis Sassou Nguesso.
2- La succession de Bongo est dynastique et l’opposition reprend son schéma habituel de positionnement en vue de la participation du maximum de ses membres au prochain gouvernement Sassou IV qu’elle estime devoir être d’union nationale.
Après avoir hurlé, pour des raisons de calendrier, à l’inconstitutionnalité du maintien de DSN au pouvoir, c’est une nouvelle volte face de l’opposition la plus versatile au monde. Nous y sommes accoutumés.

DSN n’est pas l’homme qu’il aimerait paraître, tout le monde le sait. Il est despotique, avide d’honneurs, de puissance et d’argent. Il ment sans la moindre vergogne en se présentant comme le bâtisseur et l’artisan de la paix. Mais les ténors de l’opposition ne valent pas un bouton de culotte plus cher. Ils sont là, perchés tels des vautours sur une branche en attendant de se gaver de la carcasse qu’ils convoitent (le Congo et son peuple), pour leur seul profit personnel.

Qui donc a présenté un projet structuré à part Sassou avec sa "Nouvelle Espérance" qui bat sérieusement de l’aile ? Tous à leur obnubilation de devenir "calife à la place du calife" et obtenir une alternance au niveau de la prises de bénéfices, les "Iznogoud" de l’opposition se montrent totalement inaptes à dire ce qu’ils feront du pouvoir une fois qu’ils l’auront en mains. Le message est clair : « Votez pour moi et vous verrez le changement. ». Quel changement ? Celui des portraits officiels, sinon, rien à espérer de quiconque dans ce pays devenu ingouvernable et ingouverné.

Grégoire Tchipounga

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