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L’opposition souhaite faire recours au mémorandum de février 1997 pour les élections 2007 et 2009

Dans le souci de créer avec le pouvoir actuel un climat de dialogue dans l’organisation des élections prochaines au Congo, l’opposition politique a fait siennes les exigences et les conditions prescrites par le mémorandum de février 1997. Elle les considère encore actuelles et essentielles et demande leur application intégrale par le président de la République. « La marche des Congolais vers ces futures élections, doit dès à présent, imposer aux acteurs politiques une approche consensuelle et une représentativité respectueuse des équilibres politiques pour leur réalisation dans la paix » a t-elle déclaré.

Ce 21 janvier 2006, à l’hôtel Le Méridien de Brazzaville, l’opposition congolaise réunie au sein du Code A et de la Codesa, a révélé le contenu de la lettre qu’elle avait adressée au président de la République en rapport avec la tenue prochaine des élections législatives et présidentielles qui doivent être organisées en 2007 et 2009, respectivement.

Ce mémorandum, en tout point, est la copie conforme des doléances que M. Sassou Nguesso et les siens, alors opposants dans les FDU-PCT avaient proposées au président Pascal Lissouba en 1997 pour l’organisation du scrutin présidentiel.

Neuf ans plus tard, la balle est remise dans le camp des opposants d’hier, aujourd’hui au pouvoir. Quelles seront leurs réactions maintenant que de nos jours ils président aux destinées du Congo ? Cette question très amusante est posée par plus d’un Congolais qui observe la marche politique du pays.

Les exigences contenues dans de document se résument en huit points essentiels, à savoir : « (1) La mise sur pied d’une commission électorale nationale indépendante ; (2) la dépolitisation des institutions et administrations d’appui dans la réalisation des opérations électorales ; (3) la sécurisation du peuple par la force publique ; (4) la restauration et la garantie de la libre circulation sur l’ensemble du territoire national ; (5) le ramassage des armes de guerre ; (6) le financement équitable des partis politiques et de la campagne électorale et d’une loi fixant leurs dépenses ; (7) l’interdiction en période électorale de l’achat des consciences et l’utilisation par certains candidats des moyens matériels et financiers de l’Etat ; (8) la mise en place sans délai du Conseil supérieur de la magistrature ».

Les signataires de ce mémorandum, daté du 15 août 2005, pensent que « la prise en compte effective des préalables ressortant dans le préambule du mémorandum de l’opposition en 1997, complétées par les exigences des signataires du présent mémorandum reste déterminant pour un règlement efficient de la facture sociale que connaît le pays ». Et d’ajouter « le président Denis Sassou Nguesso, signataire du mémorandum de 1997 dont il a été l’un des inspirateurs, est aujourd’hui détenteur exclusif des leviers de commande de l’Etat et qu’à ce titre, il n’aura aucun mal à comprendre le bien fondé de ces exigences et leur prise en compte effective ».

L’opposition congolaise a exigé la mise en place d’une commission électorale indépendante, condition sine qua non de sa participation aux élections de 2007 et 2009, tout en dénonçant le décret présidentiel n°2005-356 du 11 septembre 2005 portant nomination des membres des bureaux de la Commission nationale d’organisation des élection. « Tant que le président de la République ne procédera pas à la révision de la commission d’organisation des élections qu’il a mise en place en septembre dernier, les deux groupements politiques de l’opposition ne participeront pas aux élections » a prévenu M. Saturnin Okabé, ce 21 janvier. Le message délivré par les cartels politiques de l’opposition est sans équivoque.

Le Code A et la Codesa ont sollicité l’appui multiforme de la communauté internationale, notamment du National Democratic Institute (NDI). Cet organisme devrait poursuivre sa mission de formation de la classe politique congolaise pour que « les prochaines élections ne soient pas l’occasion de nouveaux drames pour notre peuple. » Réitérant qu’il est du devoir de l’Etat de réunir les conditions devant favoriser la tenue des élections libres, ce 27 janvier à Pointe Noire, la Rencontre pour la paix et les droits de l’homme (RPDH) a attiré l’attention de l’opinion publique internationale sur les enjeux de la situation au Congo et la vigilance qu’elle se doit de déployer davantage afin de prévenir de nouvelles violences dans le pays.

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