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La manipulation du corps électoral par le pouvoir de Brazzaville

Le comité directeur de l’Union Patriotique pour le Renouveau National (UPRN), parti du candidat à la présidentielle de 2009, Mathias Dzon, a animé le 6 novembre 2008 à Brazzaville, une conférence de presse. Au cours de ce face à face avec la presse nationale et internationale, Elo Dacy, l’orateur principal, chargé des questions électorales, a fait une analyse comparative des effectifs de la population générale de chaque département du Congo et le nombre des électeurs de ces mêmes départements « fabriqués par le pouvoir de Brazzaville. » Cette analyse, a mis en évidence, la manipulation du corps électoral. Il a également annoncé la rentrée politique de Mathias Dzon, à partir du 1er janvier 2009.

Sur ce point précis, concernant le présidentiable, Mathias Dzon qui ne dit pas encore un mot, qu’on ne voit pas, l’orateur a expliqué que Monsieur Dzon est directeur national de la banque des Etats de l’Afrique centrale. Cette banque a ses règles, c’est-à-dire, quand on est à la banque centrale, on est astreint à l’obligation de réserve, cela veut dire qu’on n’a pas le droit de prendre publiquement position sur les questions politiques. C’est ce qu’il fait scrupuleusement. Monsieur Dzon interviendra lorsqu’il fera valoir ses droits à la retraite, le 31 décembre 2008.

S’agissant de cette analyse comparative, l’UPRN, s’est appuyé sur deux documents élaborés par le gouvernement. Il s’agit du recensement général de la population réalisé par le ministère du plan en 2007 (mais dont les résultats non pas été publiés jusqu’à ce jour) et le fichier électoral initié par le ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation.

Elo Dacy a dit que « dans le souci de paix et de transparence, les partis de l’opposition, l’Alliance pour la République et la démocratie (ARD) et l’Alliance pour la Nouvelle République (ANR) ont appelé à maintes reprises le pouvoir à convoquer une concertation de l’ensemble des acteurs politiques pour mettre en oeuvre les conditions d’une organisation consensuelle de l’élection présidentielle de 2009. Le pouvoir a toujours réservé une fin de non recevoir et a décidé une fois de plus, de faire un passage en force, arguant entre autre, le manque de temps. Contre toute raison, ses partisans prétendent que leur candidat sera élu dès le premier tour. A cette fin, ils ont mis en place, une batterie de mesures de tricherie, dont la manipulation du corps électoral. »

Le chargé des questions électorales, toujours lui, a montré à travers un parallèle comparatif, les chiffres du recensement général de la population et le nombre des électeurs « fabriqués par le pouvoir » en s’appuyant sur le principe scientifique qui dit : « dans un pays, le nombre des électeurs est au moins égal à la moitié de la population générale. » Il a relevé quatre types de localités :
Le nombre des électeurs est supérieur à la moitié de la population générale. A titre d’illustration.
 Ollombo dans les Plateaux : population générale 21.277 ; nombre d’électeurs 25.755 ; électeurs potentiels, 10.638 ; variation 15.117.
On peut citer d’autres cas
 Boundji, Tchicapika dans la Cuvette ;
 Mokéko, Souanké, Pickounda dans la Sangha ;
 Ennyélé dans la Likouala.

Le nombre des électeurs est supérieur à la moitié de la population. C’est le cas dans :
 les Plateaux de Djambala avec une population générale de 17.271 ; nombre des électeurs 10.877 ; électeurs potentiels 8635 ; variation, 2242. - Département du Pool : Ngabé, 30.099 ; nombre des électeurs 22.564 , électeurs potentiels 15.049 ; variation 7516.
 Département de la Cuvette : Owando population générale 40.207 ; nombre des électeurs 35.541 ; électeurs potentiels 20.103 ; variation 15.438.
 Département de la Bouenza : population générale 71.623 ; nombre des électeurs 40.993 ; électeurs potentiels 35.816 ; variation 5187.

Le nombre des électeurs a été majoré :
 Département de la Cuvette Ouest : Okoyo, population générale 10.010 ; nombre des électeurs, 8047 ; électeurs potentiels, 5005 ; variation +3042.
 Département du Kouilou : Tchiamba Nzassi, population générale 16.626 ; nombre des électeurs 9259 ; électeurs potentiels 8313 ; variation +946. - Département de Brazzaville : Bacongo : population générale, 98.898 ; nombres des électeurs 58.096 ; électeurs potentiels, 49. 419 ; variation +8647

Le nombre des électeurs a été minoré :
 Département du Niari : Makabana : population générale : 14.164 ; nombres des électeurs 5710 ; electeurs potentiels 7082 : variation – 1372 ;
 Département de Brazzaville : Makélékélé : population générale 298.687 ; nombre des électeurs 128.582 ; électeurs potentiels 149.343 ; variation – 20.761
 Département de Pointe-Noire : Mvou-Mvou population générale 87.305 ; nombre des électeurs 42.146 ; électeurs potentiels 40.740 ; variation - 1406

A la lumière de cette analyse comparative, le comité directeur de l’UPRN, comprend mieux pourquoi le pouvoir s’obstine à refuser d’organiser un recensement administratif spécial. Pour l’orateur, « le pouvoir s’est constitué une réserve en sa faveur de près de 5000.000 voix sur un corps électoral de près d’un million sept cent. ».

L’orateur constate que dans certaines localités qui lui seraient favorables, le pouvoir a majoré le nombre des électeurs. Par contre, il a minoré le nombre des élections dans beaucoup de localités qu’il estime non acquise à sa cause, cas des localités de Kéllé, Mbama, Mindouli, Madingou, Loudima, Banda, Loudélé-Kayes, Makabana, Makékélé, Mongali, Mfilou, Mvou-Mvou.

Pour le parti de Mathias Dzon, le fichier électoral actuel est totalement manipulé et qu’il doit être purement et simplement annulé. En conséquence, le parti exige un recensement administratif spécial, réalisé de façon consensuelle par une commission paritaire composée des représentants des candidats et des partis de la majorité et de l’opposition. Ceci apparaît pour l’UPRN comme un impératif catégorique. Le parti appelle une fois de plus, le pouvoir à convoquer une concertation des forces politiques de la majorité et de l’opposition pour mettre en place une commission paritaire du recensement administratif spécial, en vue de déterminer un corps électoral fiable, car souligne-t-il « la base de toute bonne élection, est un fichier électoral crédible. »

Notons que dans leur enquête d’opinion menée sur l’ensemble du territoire nationale, deux résultas y sont sortis comme le souligne Elo Dacy « Les Congolais ne veulent plus du pouvoir actuel, partout. Ils veulent le changement de politique et des hommes ;
La candidature de Mathias Dzon a été reçue favorablement dans tous les départements de la république du Congo. »

Poursuivant son propos, il a exprimé le souhait de cet homme, la soixantaine révolue, habitant Pointe-Noire, la capitale économique, qui n’a jamais vu Dzon : « Moi, je voterai pour lui, parce que je ne veux plus du pouvoir actuel. »

L’orateur n’a pas manqué de dénoncer les actes d’intimidations et de provocations que se livre le pouvoir contre l’UPRN et tout particulièrement, depuis que l’ARD a élu Mathias Dzon, comme candidat à l’élection présidentielle de 2009 « A Pointe-Noire, alors que le comité UPRN de l’arrondissement 1 Lumumba, tenait sa réunion ordinaire du parti, cinq policiers, ont fait irruption dans les lieux où se tenait la réunion et ont intimé aux participants de déguerpir des lieux. Dans la même veine, à Dolisie, une cellule UPRN a été interdite de réunion sous le fallacieux prétexte que cette cellule ne possédait pas de récépissé délivré par le ministère de l’intérieur. »

Nonobstant les manœuvres d’intimidation, l’UPRN réaffirme « la farouche détermination du candidat de l’ARD, d’aller jusqu’au bout, car, les enquêtes d’opinion que nous avons réalisées à travers l’ensemble du territoire national, révèlent que la candidature de Mathias Dzon est très favorablement reçue par les populations de tous les départements du Congo qui aspirent ardemment au changement politique et d’hommes et qui voient dans la candidature de Mathias Dzon, l’espoir d’une alternance démocratique crédible » a conclu le conférencier.

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