email

Le FMI déplore des dérapages dans la mise en oeuvre des réformes au Congo

BRAZZAVILLE, 4 nov (AFP) - 21h41 - Le Fonds monétaire international (FMI) a déploré lundi soir à Brazzaville les "dérapages" et le non respect par le gouvernement congolais de plusieurs engagements dans la mise en oeuvre des réformes économiques et structurelles.
"La mise en oeuvre de ce programme a été contrastée à cause de l’environnement socio-politique qui a été marqué par des élections générales. Des engagements n’ont pas été tenus", a affirmé Norbert Toé, chargé du Congo au FMI, lors d’une conférence de presse.

M. Toé qui a conduit du 27 octobre au 4 novembre une mission du FMI dans la capitale congolaise n’a fourni aucun détail sur les dérapages et les engagements qui n’ont pas été respectés par le gouvernement congolais.

Il a toutefois indiqué que, dans l’ensemble, la mobilisation des recettes fiscales et douanières n’était pas "satisfaisante" du fait de plusieurs facteurs dont l’interruption du trafic sur le chemin de fer Congo-océan (CFCO), a principale voie d’échanges entre Brazzaville et le port côtier de Pointe-Noire (sud).

M. Toé a souligné que la gestion des revenus pétroliers par la Société nationale des pétroles du Congo (SNPC) avait constitué "un des points principaux" des discussions avec les autorités congolaises.

Ces discussions ont porté sur la mise en oeuvre de la convention signée en 2001 entre le gouvernement et la SNPC qui assure sur le marché international la commercialisation du pétrole revenant à l’Etat congolais. Cette convention prévoit le reversement au trésor public des revenus pétroliers. En contre-partie, la SNPC doit prélever 1% sur chaque baril de pétrole commercialisé.

"Ce que nous demandons à la SNPC c’est de mettre à la disposition du ministère des finances des éléments objectifs pour s’assurer que ce qui est dû au Congo est bien reversé au Congo", a dit M. Toé appelant la SNPC à présenter des "comptes consolidés".

La SNPC commercialise 20% de l’ensemble de la production pétrolière, les 80% étant vendus par les compagnies occidentales présentes au Congo.

"A plusieurs reprises, le FMI a déploré l’absence de transparence dans la gestion de la société pétrolière exigeant notamment que l’ensemble des revenus pétroliers générés par la SNPC soient reversés au trésor public.

M. Toé a dit que plusieurs engagements contenus dans la convention entre l’Etat et la SNPC n’avaient pas été "tenus".

Il a déploré par ailleurs le poids de la dette extérieure sur l’économie congolaise, précisant qu’une partie de cette dette a été engendrée par des gages constitués par l’utilisation par anticipation des recettes pétrolières des prochaines années.

"Nous avons demandé au gouvernement congolais de mettre fin au gage des ressources pétrolières", a dit M. Toé.

L’encours total de la dette extérieure et intérieure du Congo est de plus de 5 milliards USD, selon le FMI.

Laissez un commentaire
Les commentaires sont ouverts à tous. Ils font l'objet d'une modération après publication. Ils seront publiés dans leur intégralité ou supprimés s'ils sont jugés non conformes à la charte.