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Le Président du Conseil Supérieur de la Liberté de Communication s’entretient avec la presse ponténégrine

Le Président du Conseil Supérieur de la Liberté de Communication, M. Jacques Banangandzala a fait un point sur son séjour de travail de deux semaines dans la ville océane du Congo, au cours d’une rencontre avec les journalistes et hommes d’obédience confondue le samedi 23 juin dernier, dans les locaux de télévision Pointe-Noire. Cette réunion a été un moment de remerciement et d’encouragement du travail accompli par les chevaliers de la plume et du micro pendant la campagne électorale.

Prélude à cette rencontre, M. Jacques Banangandzala, a accordé au cours d’une rencontre avec les Directeurs des Organes de presse et Promoteurs privés des Chaînes de radio et de télévision, tenue au début de ce mois de Juin 2007, au centre SUECO de Pointe-Noire, une faveur de trois mois en allant du 08 juin au 08 septembre 2007 aux promoteurs de chaînes de radio et de télévision du département de Pointe-Noire et du Kouilou, pour la régularisation de leur situation vis-à-vis de l’occupation anarchique des fréquences, ( infraction pénale).

Cette décision qui se veut exécutoire, ne fait aucune faveur ou des mesures atténuantes pour les chaînes privées qui ont existé avant la mise en place de cette institution. Ces derniers qui n’ont pas manqué de déplorer les prix élevés, ont dit que cela n’est qu’une manière de l’Etat Congolais par l’entremise de cette institution ou agence de régulation d’avoir une main mise sur la liberté de la presse au Congo, ce qui risque d’être un frein voire un coup à la démocratie congolaise.

Ils se sont plains du fait qu’un Etat qui est censé être un Etat démocratique, puisse faire payer une fréquence pour trois ans (radio) ou cinq ans (télévision) avec renouvellement chaque fois, tout en sachant qu’une entreprise qui est crée pour 99 ans selon la loi de 1901. Or, qu’en cette date d’existence d’une chaîne de radio diffusion commerciale ou de télévision distribution relais (c’est-à-dire : 99 ans divisé par 3 ans pour la radio et par 5 ans pour la télévision) par exemple, un promoteur pourra payer pour la radio 7.900.000 f cfa, trente trois fois et la Tv , 1.700.000 f cfa plus de vingt fois.

Il faute retenir que l’Etat Congolais ne subventionne pas la presse privée tant écrite qu’audiovisuelle comme cela se passe dans d’autres Etats. Au Gabon, la subvention de l’Etat est de 500.000.000 f cfa et au Bénin ou Burkina Faso, elle est de 300.000.000 f cfa. Mais pour le CSLC, ces tarifs qui ne sont pas négociables et qui s’imposent obligatoirement, sont trop bas par rapport aux tarifs d’autres pays comme le Gabon, l’Angola ou la France, a répondu, son Président.

Ce dernier a poursuivi en précisant qu’avec la presse écrite, une autorisation délivrée par le Procureur de la République suffit mais au niveau de l’audiovisuel, il y a des procédures et formalités à suivre et à remplir pour prétendre avoir le droit de diffusion. Car comme le stipule l’article 4 de la décision n°012/CSLC/B/P, fixant les conditions d’attribution et de retrait des fréquences radiodiffusion et télévision : toute utilisation d’une fréquence est soumise à une autorisation de CSLC et au respect des procédures et obligations prescrites par la présente décision, ainsi que du cahier des charges établi par le Gouvernement Congolais.

En cas de non respect des obligations définies, cet Organe de régulation peut prononcer des sanctions comme le dit l’article 16 de cette même décision. On peut citer des sanctions financières ; la réduction de la durée de l’autorisation de la fréquence dans la limite d’une année ; la suspension de l’autorisation ou d’une partie des programmes ; et le retrait de la fréquence.

En outre, le Président du CSLC a eu des entretiens tour à tour les chevaliers de la plume et du micro, et des partis politiques sur les enjeux électoraux avec les élections législatives du 24 juin prochain.

Avec les premiers, il a été surtout question de l’explication sur la loi N°8-2001 du 12 novembre 2001 : sur la liberté de l’information et de la communication et la loi N°15-2001 du 31 décembre 2001 : relative au pluralisme dans l’audiovisuel public. Sans oublier la loi organique N°4-2003 du janvier 2003 déterminant les missions, l’organisation, la composition et le fonctionnement du CSLC.

Pour le Président Banangandzala, les médias surtout audiovisuels, ont malgré quelques manquements matériels et financiers, respecté les directives du CSLC sur le temps de passage à l’antenne des partis politiques et dans l’ensemble cela reste satisfaisant. La répartition a été faite dans l’obéissance et le respect des règles de la déontologie professionnelle. Il les a encouragés à beaucoup travailler pour relever et aider le métier qui connaît d’énormes difficultés à cause de ceux qui ne connaissent pas les ABC du journalisme.

Concernant les directives pour la couverture des élections législatives par les médias publics, M. Banangandzala les regroupe en deux volets : le devoir d’informer et les règles concernant la couverture de la campagne. Ce devoir d’informer veut que le public soit informé sur les aspects pertinents du processus électoral, en disposant des informations nécessaires pour s’inscrire sur les listes électorales et voter en pleine connaissance des enjeux électoraux.

Pour les règles concernant la couverture de la campagne électorale par exemple, les médias ont le devoir de rendre compte des élections de façon équilibrée et impartiale, sans faire montre de discrimination à l’encontre de quelque parti ou candidat que ce soit.

Avec les derniers (les partis politiques), le Président du CSLC les a longuement parlé sur la responsabilité de ces derniers dans la bonne tenue et l’engagement de garantir l’équilibre avant, pendant et après les élections, ce qui serait leur part la seule manière de contribuer et d’aider la démocratie congolaise. Ils doivent garantir la paix retrouvée par le respect de déroulement de la campagne électorale.

Pour finir, il a regretté le fait que son voyage a coïncidé avec le début de la campagne des élections législatives du 24 juin prochain, car son institution n’a pas eu vraiment les moyens pour faire à temps les campagnes d’explications, des lois précitées afin que les uns et les autres puissent les connaître et les intérioriser. Ce qui serait une très bonne chose.

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