Au cours d ‘une conférence de presse, tenue au Cercle culturel Sony Labu Tansi à Brazzaville, Me Hervé Ambroise Malonga a dressé le bilan du Congo d’aujourd’hui, en faisant sienne l’analyse que venait de faire Justin Lekoundzou Itihi Ossétoumba à Paris.
De prime abord, il a indiqué le budget national qui est passé de 3 milliards de F. CfA en 1962, à 3000 milliards en 2008. Aussi a-t-il fait remarquer que le taux de scolarisation est passé de 80% à moins de 40%. En définitive, le Congo d’après lui, connaît un fort mouvement de recul dans tous les domaines, en dépit de son potentiel en ressources naturelles « Une telle régression ne peut constituer pour qui que ce soit, une source de tranquillité morale, psychologique et spirituelle. Le Congo, de toute son histoire n’a jamais été aussi riche et paradoxalement sa population, aussi tristement pauvre que maintenant. Malgré toutes les richesses, les Congolais vivent plus que jamais dans l’indigence. »
Me Malonga estime que le pouvoir de Brazzaville devrait faire l’effort de sa volonté de préserver la paix et de promouvoir la transparence pour mettre en place une commission paritaire de recensement administratif spécial en vue de déterminer un corps électoral fiable, accepté par tous pour une bonne élection.
Il a démontré la manipulation « honteuse » du corps électoral par le pouvoir. « Parler aujourd’hui d’élections est totalement surréaliste puisque, rien, alors absolument rien n’obéit dans le pays aux normes démocratiques universellement partagées pouvant permettre une expression libre, juste et claire des populations et des forces politiques »
Le conférencier a dit haut et fort que, au Congo aucun candidat à l’élection présidentielle ne peut passer dès le premier tour. Ceux qui disent que le président Sassou Nguesso va passer dès le premier tour le savent très bien. Quel était son score en 1992 ? Tout le désordre que l’on constate ici et là, le laisser-aller érigé en système de gouvernement, la Nouvelle errance de l’espoir déçu. Vous pensez qu’un tel candidat peut passer dès le premier tour ? (Tous en chorus, Non, non, non)
Pour lui, il faut un vrai dialogue de réconciliation qui permettra de redéfinir de façon consensuelle les nouvelles règles du jeu politique et démocratique.
En conclusion, Me Malonga invite les Congolais du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest de se parler « Le changement s’impose, personne ne peut aller contre l’histoire, même les morts dans leurs tombes l’ont manifesté. Pour s’en convaincre, il n’y a qu’à se référer aux derniers évènements que notre belle capitale a connus.
Les routes entièrement cassées, les cimetières dépouillés ; certains enfouis dans le sable, d’autres emportés par les eaux de pluies. Tous ces phénomènes nouveaux augurent le changement. Le Congo à l’obligation de se réconcilier avec lui-même. »
Rappelons que Me Malonga, président de la Convention des Républicains (CR) est membre de l’ARD, collectif des partis de l’opposition qui soutient Mathias Ndzon, candidat à la présidentielle de 2009. Il pense que l’esprit du monde a changé « Nous devons aller dans le sens exact de ce nouvel esprit, qui impose aux hommes, le rythme de la rupture, du changement. » Il a cité Sarkozy en France et Barack Obama aux Etats-Unis.
