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Le gouvernement lance un plan pour le retour volontaire dans le Pool des déplacés de guerre

BRAZZAVILLE, 26 jan (AFP) - 8h52

Le gouvernement congolais a donné samedi et dimanche le coup d’envoi d’un plan pour le retour organisé et volontaire dans le département du Pool (sud) des personnes déplacées par la guerre civile, a constaté l’AFP sur place à Brazzaville.

Plus de 100.000 personnes avaient fui les affrontements de 2002 entre les troupes gouvernementales et les miliciens ninjas et nsiloulous du pasteur Frédéric Bitsangou alias Ntumi. Ces personnes avaient trouvé refuge dans les départements voisins de Brazzaville, des Plateaux, de la Bouenza, de la Lékoumou.

Un premier groupe de 255 déplacés a regagné Kinkala, chef-lieu du Pool à 75 km au sud de Brazzaville. Ces personnes ont été conduites d’abord par le train de Brazzaville à Matoumbou à 45 km de la capitale congolaise, d’où elles ont gagné dans des camions loués par le gouvernement, Kinkala avant de regagner leurs localités d’origine.

Officiellement, 482 déplacés réfugiés à Brazzaville s’étaient portés candidats au retour volontaire. Mais au départ du train samedi, 255 seulement avaient pris place à bord d’une dizaine de voitures-voyageurs de 80 places chacune.

Dimanche, la ministre de la solidarité et de l’action humanitaire, Emilienne Raoul a procédé à Mankokossa, à 11 km de Kinkala, à la distribution de biens de première nécessité.

Dans un entretien avec un groupe de journalistes à son retour de Kinkala, Mme Raoul a souhaité que le retour des déplacés soit suivi du désarmement et de la démobilisation des miliciens dans le Pool.

"Ce que nous sommes en train de faire serait vain si l’opération de désarmement, de démobilisation et de réinsertion sociale des ex-combattants ne réussissait pas", a prévenu la ministre.

Lors d’une rencontre vendredi avec une délégation gouvernementale dans son fief de Loukouo à 200 km à l’ouest de Brazzaville, le pasteur Ntumi a exclu tout désarmement de ses partisans tant qu’un accord n’aura pas été trouvé avec le gouvernement sur le nombre de ses miliciens à recruter dans l’armée, la police et la gendarmerie et sur la définition d’un statut particulier.

"Le gouvernement nous a proposé un quota de 250 jeunes à recruter dans la force publique. J’ai refusé. Ce quota est une goutte d’eau dans la mer", a dit le pasteur Ntumi précisant que le nombre de ses miliciens était de près de

Le chef rebelle a exigé la mise en place dans un "délai raisonnable" d’un gouvernement de large union nationale "dans lequel son mouvement politique, le Conseil national de la résistance, entend participer avec tous les Congolais".

Le retour volontaire des déplacés va se poursuivre avec l’aide du gouvernement, du programme alimentaire mondial (PAM), du programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), de Médecins sans Frontières (MSF) et de la Croix rouge congolaise.

Le plan pour le retour volontaire a été élaboré par le gouvernement en collaboration avec les organisations humanitaires en avril 2003.

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