email

Le ministre Thierry Moungalla : quand les rats du jardin deviennent immobiles

Quand j’ai pris l’initiative d’écrire le présent article sur l’immobilisme observé au sein du département des nouvelles technologies, dans le cadre de mes enquêtes il ya eu deux groupes : le premier dont une journaliste de la place a estimé qu’il ne fallait pas être très dur avec le locataire de ce département car l’homme dispose d’un bon réseau et à des bonnes idées pour le développement de ce département ; pour le deuxième groupe, très critique à l’endroit de Mr Moungalla qu’il trouve beau parleur, il passe pour un champion d’effet d’annonce sans lendemain :

S’il ya peu de congolais qui ont encore en mémoire les promesses faites par notre Ministre, jadis encore conseiller spécial du président dans une émission sur Télé congo où il promettait de signer une convention de formation avec l’AFPA ( Association Nationale pour la formation des adultes ) pour que les congolais puissent avoir droit à des formations qualifiantes et efficaces au niveau pratique en dehors de l’université Marien N’gouabi et des écoles de formation de la place, toujours est il que, notre conseiller de l’époque après quelques tergiversations pour justifier son ralliement au Président Sassou à la veille de l’élection présidentielle de 2002, alors qu’il était le directeur de campagne du feu Milongo qui n’avait pas du tout apprécié ce qu’il avait qualifié de trahison au service d’une carrière politique, s’était fait oublié dans les jours qui ont suivi et préférait travailler en coulisse sans qu’un résultat de ses actions en tant que conseiller ne soient visibles, puis les évènements se sont succédés rapidement : la mort de Milongo, son échec de pouvoir prendre le contrôle de l’UDR Mwinda pour le mettre au service de Sassou, son élection en tant que député dans une circonscription difficile et enfin heureusement il fut promu par le suffrage universelle en tant que député dans une localité acquise d’avance à Mwinda et enfin son entrée au gouvernement comme Ministre des postes et télécommunications chargé des nouvelles technologies fut la cerise sur le gâteau .

Pour le premier groupe, en tant que démocrate, on ne peut qu’apprécier et respecter le choix de la démocratie et voir en ce quadra où tout semble réussir, un symbole d’ouverture et de récompense d’une fidélité au Président de la République et rien d’autre ; Dans les dépêches de Brazzaville, un journal très proche du pouvoir de M’pila où tout est rose, circulez il n’y a rien à dire, Mr Moungalla est présenté comme un passionné des nouvelles technologies de l’information même si son passage dans un des bureaux de la société France télécom dans la gestion du personnel lui conférait le droit d’un passionné, mais bon, il n’ya qu’au Congo où l’ on rencontre ce genre d’appréciation subjective qu’on veut en faire une appréciation objective ; Pourtant en se basant sur les trois principaux objectifs fixés par le Président de la République et repris par le fantôme constitutionnel à savoir :
1) rehausser le niveau de la société des télécommunications ( Sotelco),
2) redynamiser le secteur des postes et télécommunications en améliorant la couverture nationale
3)accessibilité du Congo à la fibre optique ,
On se rend compte qu’on est toujours au point zéro et ce groupe semble imputer la faute au Président de la République qui ne lui donne pas les moyens pour travailler, sa situation est assimilée à un chauffeur à qui on a donné la clé d’une voiture sans essence et à qui on lui dit d’amener la voiture d’un point A à un point B.

En ce qui concerne le deuxième groupe, il est dit que son entrée en fonction fut digne d’un professionnel en communication où après avoir fait du bruit autour de la fibre optique et assisté à une conférence en Egypte où le Congo a brillé par une absence remarquable dans les propositions, notre Ministre (encore une opération de Com) a fait savoir à tout Brazzaville qu’il méritait bien un repos soit disant mérité à Pointe-Noire, après cela on est rentré dans une sorte de silence radio et d’action concrètes où l’on est en droit de se demander si l’homme se retrouve face au mur de la médiocrité qui caractérise le Congo, car nous ne voyons plus rien venir et les annonces qui n’ont été faites laissent leur place à l’immobilisme à tel point qu’un de ses proches conseillés nous a lâché « Nous ne savons plus ce qui arrive au Ministre, il a prit goût aux palais nationaux, avec ses fêtes dont la plus récente est celle organisée par une entreprise privée de la place, il ne bouge plus au point de nous laisser en droit de se demander si le syndrome de la médiocrité le gagne à chaque instant et l’espoir qu’à suscité sa nomination à la tête de ce département s’évanoui de jour en jour et nous avons peur qu’il se Entia- ebiatise… »

Nous nous sommes rapprochés de ses partisans tant à Brazzaville qu’à Paris , ces derniers ont un point de vue proche du premier groupe , bien que n’y faisant pas partie, ils soutiennent mordicus que ses actions sont bloquées par le très haut, ce qui reste à vérifier et il est à notre avis inimaginable qu’on impute encore au Président l’inertie de certains de ses ministres, si ce n’est que la responsabilité morale de les avoir choisis, nous constatons aussi que toutes les critiques émises sur les site internet concernant ses actions sont rapidement effacées [1] et les webmasters de ces sites veillent au grain, n’admettent pas l’ambivalence, la trivalence et l’inertie de l’homme qui passe pour être un bon séducteur (avis de notre journaliste), parfois avec des discours captifs, non lénifiants mais vides à la fin car sans actions concrètes , son bilan est sévère et déjà mesurable : 2% des congolais ont accès à internet, la SOTELCO est en agonie même après qu’il ait obtenu la tête de Blanchard, la SOPECO n’existe que de nom, il est pratiquement impossible d’utiliser le service de la SOPECO pour envoyer une lettre entre Dongou et Dolisie, le téléphone fixe ne fonctionne toujours pas à Pointe-Noire, le téléphone portable occupe une place importante dans le budget des congolais sans que cela le gêne, ce groupe lui reconnait le fait qu’on ne peut jamais parler la bouche pleine et les bons discours sont faits pour être écoutés et les actions sont à renvoyer aux calendres grecs ; il en va sans dire que l’homme a compris l’importance de la communication en politique car il a mis en place un système de communication ministériel verrouillé par des anciens amis de la com ou des spécialistes sculptent à longueur de journée tout ce qui touche à leur Ministre, de quoi à faire pâlir plus d’un et à prendre en compte les recommandations de la fille à papa en matière de vente des actions ministérielles des hommes que papa a choisis.

Pour ne pas être partial, nous avons rencontré certains de ses détracteurs dont certains ont du mal déjà à lui pardonner la trahison de Milongo, ils restent convaincus qu’il pourra en faire de même avec l’homme de M’pila quand il sentira le vent tourner car en politique, s’il y a eu un il en aura forcement deux. Et dans le cadre des grandes décisions qu’il a eues à prendre, les tenants de ce groupe pensent que l’homme a commis une erreur fondamentale en debarquant Mr Blanchard de la SOTELCO alors que les problèmes de cette société étaient ailleurs et cette société dispose de service d’un cabinet d’expertise comptable qui établit ses comptes, d’un cabinet d’audit qui certifie ces comptes et qu’il fallait faire place à l’action, aux idées qu’au changement brutal des hommes et à ce rythme, dans le cadre actuel du Congo où rien ne marche et en suivant la même logique, il faut envisager aussi de changer la tête de l’exécutif car si Monsieur Moungalla est un homme de conviction comme il le dit, cohérent avec lui même et qu’il préfère changer les hommes quand rien ne marche, on verra comment il se déterminera en 2009. Le Ministre fait aussi preuve d’une amnésie active envers les jeunes dont l’accès à cette nouvelle technologie qu’est aussi internet reste un luxe et qu’il n’ existe aucun projet au niveau éducatif, ni social pour permettre à la population congolaise d’avoir accès à internet même dans les bureaux de poste comme cela se fait dans les autres états africains.

En l’état actuel des choses, nous ranger dans l’un des groupes ou faire référence à ses partisans ou ses détracteurs constitue un exercice dont seule Madame soleil a le secret mais cette dernière n’étant plus de ce monde, nous devons croiser les bras et peut être donner encore le temps au temps mais pour combien de temps encore puisque tout se dégrade avec une vitesse grand V et la démocratie ne saura pardonner qu’on ne tienne pas ses promesses même devant l’histoire.

Laissez un commentaire
Les commentaires sont ouverts à tous. Ils font l'objet d'une modération après publication. Ils seront publiés dans leur intégralité ou supprimés s'ils sont jugés non conformes à la charte.