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Les soldats italiens en route pour la Finul au Liban, la France et l’Espagne se préparent

ROME (AFP) - Un millier de soldats italiens font route depuis mardi matin à bord de cinq navires militaires pour le Liban, où ils sont appelés à la Finul, tandis que la France et l’Espagne se préparent à envoyer leurs troupes.

La France a annoncé mardi l’envoi d’un bataillon de 900 soldats, flanqué d’un armement lourd dont 13 chars Leclerc, d’ici le 15 septembre, pour renforcer les Casques bleus au Liban, conformément aux engagements du président Jacques Chirac.

Ce bataillon, dont les unités appartiennent principalement à la 2e Brigade blindée d’Orléans (Loiret), rejoindra la Finul par voie maritime et sera suivi « dans les semaines à venir » par un deuxième bataillon de 700 hommes, a précisé un porte-parole de l’état-major des armées.

Une fois le deuxième bataillon déployé, le nombre de militaires français au sein de la Finul sera de 2.000 soldats, comme annoncé par M. Chirac, puisque 400 soldats (200 de l’infanterie et 200 du génie) sont déjà au Liban.

Le ministre espagnol de la Défense, José Antonio Alonso, a ordonné à une unité d’Infanterie de Marine de se préparer techniquement à se déployer au Liban pour renforcer la Finul, a indiqué mardi à l’AFP un porte-parole du ministère de la Défense.

Cette unité pourrait partir « presque immédiatement après » l’autorisation formelle au déploiement de ce contingent que devrait donner le Parlement espagnol le 7 septembre, a indiqué ce porte-parole.

Il n’a pas précisé le nombre de soldats prévus dans le cadre de ce déploiement, généralement estimé entre 800 et 1.000 par les médias espagnols.

La flotte italienne, composée du porte-avions Garibaldi, de trois navires de débarquement et d’un patrouilleur a quitté à 10H15 GMT les côtes de Brindisi et de Taranto (sud-est) à destination du Liban, et doit arriver vendredi à Tyr, une ville portuaire qui a essuyé de lourds bombardements de l’armée israélienne.

A son bord, un millier de soldats italiens qui seront chargés de se déployer sur le terrain, tandis que 1.500 autres militaires resteront sur les navires, au large des côtes libanaises. Au bout d’un processus de déploiement en deux phases, étalé sur quatre mois, « l’opération Leonte » (nom italien du fleuve Litani) prévoit que le contingent italien comptera 2.450 soldats sur le terrain, soit la contribution la plus importante de la force internationale.

« La mission que vous vous apprêtez à accomplir est sans doute l’une des plus délicates et des plus exigeantes depuis la fin de la Seconde guerre mondiale », a lancé à ses troupes le ministre italien de la Défense Arturo Parisi, venu rendre visite aux équipages et aux soldats avant l’appareillage mardi matin.

« Notre mission est une simple mise à terre d’hommes et de moyens, comme l’ont fait les Français ces derniers jours. La situation sur le terrain est tranquille. On ne parle pas du débarquement en Normandie », a tempéré devant des journalistes le chef d’état-major Giampaolo Di Paola, cité par l’agence Ansa. Le chef du gouvernement Romano Prodi, venu lui aussi saluer ses soldats et prononcer un discours solennel sur la piste du porte-avions Garibaldi, a qualifié la mission de « délicate » et d’une « énorme portée historique ».

Il a ajouté que les règles d’engagement des soldats italiens sont « scrupuleuses, robustes et sans équivoque », alors que l’ambiguïté de la résolution 1701 sur le mandat de la élargie et ses missions sur le terrain ont conduit les pays européens à hésiter plusieurs jours avant d’annoncer leur contribution à la force internationale. Lundi soir, le chef de la diplomatie italienne Massimo D’Alema a réaffirmé que « le contingent devrait accomplir des missions définies par les Nations unies ».

« Cela veut dire maintenir l’inviolabilité de la ligne bleue (la frontière entre le Liban et Israël), être présents dans cette zone de frontière, assister les forces armées de Beyrouth (...) pour le désarmement des milices et garantir la souveraineté du Liban », a-t-il souligné. Après les 200 soldats du génie français déjà arrivés depuis la semaine dernière, le départ des Italiens est le deuxième renfort pour la Finul élargie, qui peut compter sur un engagement de plus de 7.000 militaires de la part des pays européens. L’état-major français a annoncé mardi l’arrivée « avant le 15 septembre » d’un bataillon de 900 soldats doté de treize chars lourds.

La mission onusienne pourrait compter à terme 15.000 soldats, selon la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies, qui a permis le 14 août de mettre fin à 34 jours de guerre meurtrière et dévastatrice au Liban. La participation d’un important contingent au sein de la Finul élargie et l’annonce vendredi par le secrétaire général de l’Onu que l’Italie prendrait le relais de la France à la tête de cette mission en février 2007 ont marqué un retour en force de la diplomatie italienne sur la scène internationale.

Le chef du gouvernement italien s’est félicité, sur le pont du porte-avions Garibaldi, du « rôle primordial » joué par l’Europe et les Nations unies dans le renforcement de la Finul, tranchant une nouvelle fois avec la politique atlantiste de son prédécesseur Silvio Berlusconi.

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