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Malgré l’instabilité, le second tour des législatives aura lieu ce dimanche.

BRAZZAVILLE, 21 juin (AFP) - 10h17 - Les Congolais se rendent aux urnes dimanche pour compléter la future assemblée nationale à l’occasion du deuxième tour des législatives organisé malgré les déplacements de populations provoqués à Brazzaville par les combats du 14 juin entre armée et miliciens ninjas.
"L’organisation matérielle est prête pour que les Congolais votent le 23 juin", juge le directeur des Affaires électorales au ministère congolais de l’Intérieur, Armand Babotila.

Le principal enjeu de ces élections est de doter le Congo d’une assemblée nationale élue en lieu et place du conseil national de transition (CNT, organe législatif provisoire) dont les membres ont été désignés en 1998 sur une liste unique lors d’un "forum sur la paix, l’unité, la reconstruction et la démocratie" organisé par le président Denis Sassou Nguesso après sa victoire militaire sur son prédécesseur déchu, Pascal Lissouba.

Composé essentiellement de partisans du président Sassou Nguesso regroupés au sein des forces démocratiques unies (FDU) et leurs alliés, le CNT a fonctionné sans désemparer depuis le début de la transition politique, consécutive à la guerre civile de 1997 que le général Sassou Nguesso avait remportée grâce au soutien déterminant des troupes angolaises.

La nouvelle assemblée nationale comptera 137 sièges.

Au premier tour du scrutin, le 26 mai, 51 sièges ont été pourvus. 78 autres le seront au second tour. Les élections n’auront pas lieu dans huit circonscriptions de la région du Pool (sud) où des accrochages opposent depuis mars l’armée aux miliciens ninjas du "pasteur" Frédéric Bitsangu.

Les FDU ont remporté les 2/3 des sièges pourvus à ce premier tour. Le reste des sièges est revenu à quelques partis d’opposition : l’Union panafricaine pour la démocratie sociale (UPADS, de l’ex-président déchu Pascal Lissouba) et l’Union pour la démocratie et la république (UDR, de André Milongo) ainsi qu’à quelques indépendants.

Reconfortés par cette victoire, les partisans du pouvoir devraient renforcer leur avance puisqu’ils ont des candidats en ballotage favorable dans plusieurs circonscriptions.

A Brazzaville, le second tour sera influencé par les violents combats du 14 juin dans les secteurs ouest de la capitale entre les troupes gouvernementales et les miliciens rebelles ninjas.

Bravant des tirs d’armes automatiques et les détonations d’armes lourdes, les poulations civiles ont fui dans les quartiers voisins où elles se sont installées dans les églises.

Nombre de civils a commencé à regagner timidement Moukondo et Mfilou. A La Base les opérations de ratissage engagées par l’armée limitent le retour des populations.

Redoutant un fort taux d’abstention, l’UDR a demandé au gouvernement de reporter le second tour dans trois circonscriptions de Mfilou et Moukondo.

Pour le porte-parole du gouvernement, François Ibovi, les attaques des "terroristes" -terme employé par les autorités pour désigner les ninjas- ne perturberont pas le processus électoral.

Celui-ci a commencé en janvier avec le référendum sur le projet de la nouvelle constitution et s’est poursuivi en mars avec l’élection présidentielle qui a vu la victoire du président Sassou Nguesso. Des élections locales auront lieu le 30 juin, suivi des sénatoriales en juillet. Le président Sassou Nguesso doit prêter serment en août.

Report des locales et municipales

Les les élections locales et municipales qui devaient avoir lieu ce même dimanche, ont elles été reportée à la semaine prochaine, selon Radio-Congo.

Les élections locales et municipales devaient avoir lieu en même temps que le second tour des législatives qui a été maintenu pour le 23 juin.

Ces élections ont été reportées au 30 juin, a ajouté la radio.

La décision a été prise lors d’une réunion conjointe de la commission nationale d’organisation des élections (CONEL) et le ministère de l’Intérieur. Aucune explication n’a été fournie sur ce report.

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