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Massacres d’espèces protégées au Parc de Conkouati (photos)

POINTE-NOIRE (Congo-Brazzaville) (AFP) - Dans le parc national de Conkouati, situé en bordure du littoral atlantique, au nord-ouest de Pointe-Noire (ouest) des braconniers massacrent en toute impunité des espèces animales protégées avec la complicité des autorités du département du Kouilou.

Tortue marine et crocodile sur l’étal

"Il y a dans le parc de Conkouati, une situation de non-loi. Les braconniers massacrent éléphants, gorilles et tortues marines qu’ils commercialisent à Pointe-Noire où existent des circuits soutenus par les autorités politiques et administratives", a dénoncé jeudi soir Paul Elkan, directeur du projet de gestion des écosystèmes forestiers au Congo.

Lors d’une réunion de travail avec le ministre de l’Economie forestière, Henri Djombo et le coordonnateur de l’action gouvernementale, Isidore Mvouba.

M. Elkan a ajouté que "les ivoires sont vendus sur le marché de Pointe-Noire".

Aucune donnée chiffrée sur l’ampleur du braconnage n’est actuellement disponible.

Viande fumée au marché

Riche en éléphants, gorilles, mangrilles, lamantins, cobes onctueux - espèce animale rare au Congo - et en sibating, Conkouati est considéré comme l’un des premiers sites mondiaux de nidification des tortues marines - avec des tortues luths et des tortues olivâtres - et le deuxième centre de ponte.

L’organisation américaine World Conservation Society (WCS) gère le parc Conkouati depuis 2001.

En août 2003, la direction du Conkouaty s’est retirée après plusieurs agressions et séquestrations imputées aux braconniers, mais les actions en justice intentées à Pointe-Noire n’ont pas abouti, a déploré M. Elkan.

Le préfet du Kouilou, Alexandre Honoré Paka, s’oppose au renforcement des mesures de sécurité dans le parc.

"Les braconniers terrorisent aussi les militaires et les gendarmes" chargés d’assurer la sécurité du parc", a souligné M. Djombo.

Selon le ministre de l’Economie forestière, "la situation au parc de Conkouati est catastrophique, mais cependant pas irréparable".

D’une superficie de 504.950 hectares, Conkouati est le deuxième parc national du Congo, après celui d’Odzala dans la Sangha (nord) qui s’étend sur plus d’un million d’hectares et avant le parc Nouabalé Ndoki, 300.000 hectares.

Ce dernier est intégré au projet de préservation des écosystèmes

Tortue capturée à Bas-Kouilou

forestiers que gère la WCS.

Ces différents parcs font partie de l’ensemble des parcs nationaux et aires protégées du Bassin du Congo.

Considéré comme le deuxième "poumon" du monde après l’Amazonie, le Bassin du Congo fait l’objet d’un partenariat international impliquant gouvernements et organisations non gouvernementales de l’Union européenne, des Etats-Unis, de l’Afrique du Sud et les six pays qu’il couvre : Congo, République démocratique du Congo (RDC), Gabon, Cameroun, Guinée équatoriale, Centrafrique et Tchad.

Conkouati abrite en particulier une flore et une faune marine, 80.000 hectares de sa superficie étant constitué par un territoire marin.

Le ministre de l’Economie forestière a annoncé la mise en place d’un comité de gestion comprenant la direction du parc et des représentants des populations locales ainsi que le renforcement des mesures de sécurité avec l’envoi de militaires et de gendarmes supplémentaires.

M. Djombo a également proposé le renforcement des équipes de garde-forestiers et la mise en place d’un programme de diversification des activités économiques pour les populations locales.

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