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LIBRE OPINION

Mathias Dzon : L’histoire de Judas, Jésus et le peuple juif

Les chrétiens du monde entier ne connaissent l’apôtre Judas qu’à travers le rôle que les évangiles ont bien voulu lui attribuer : celui d’avoir vendu Jésus afin que ce dernier soit crucifié sur la croix. Or ce Judas fut le grand argentier de Jésus, celui qui tenait la bourse c’est-à-dire de quoi à faire vivre la communauté autour de Jésus.

De son choix par le Maitre en tant qu’apôtre à la trahison du même maitre, Judas a été un apôtre exemplaire, gérant les finances qui ont été mises à sa disposition au service du groupe à tel point que son maitre n’eut même pas un souci quelconque, surtout au niveau matériel pour atteindre ses objectifs.

Il a fait partie des apôtres qui pensaient que le royaume de Jésus, son maître, était de ce monde ; alors qu’il n’en avait jamais été question car plus tard devant Ponce Pilate, Jésus dira « Mon royaume n’est pas de ce monde, s’il l’était mes partisans auraient combattu à mes cotés ».

L’histoire de Mathias Dzon, candidat à l’élection présidentielle de juillet 2009 serait semblable à celui de Judas sauf qu’au lieu de vendre le maître à l’histoire, il décide de le traduire devant le tribunal du peuple sans doute qu’il en sait trop sur lui et ne supporte plus ses agissements : alors Il y aura du sport lors des élections présidentielles qui arrivent car le combat de Judas et de son Maître ne pourra finir en beauté ; à moins que… Judas avait trahi Jésus parce que Jésus n’avait pas atteint l’objectif que les juifs attendaient du Messie, celui de leur libération de la puissance romaine et la suite de l’histoire tout le monde connait : Judas se pendra, Jésus sera crucifié et le peuple juif jusqu’aujourd’hui n’a cru en Jésus et attend toujours son Messie.

Mathias Dzon ! Le nom est lâché, un nom qui ne peut laisser les congolais indifférents pourtant l’homme n’a jamais été ni un politique, ni un économiste, sa vie est jalonnée d’échec tant dans les responsabilités que son maitre lui avait confiées que dans ses ambitions, ainsi on se demande comment cet homme habité par l’échec pourra t il enfin assurer les destinés de quatre millions des congolais ?

Mais, c’est qu’il y croit !

L’homme veut être Président d’un pays qu’il ne connait à peine si ce n’est dans son imaginaire, il propose un programme de société composé de chapelets de projets paresseux, truffés d’incohérence avec les besoins actuels de ce peuple ; à ses compatriotes laissés pour compte par la nouvelle espérance, il ne leur propose rien de concret, que des larmes, il a une approche bancaire de la vie des siens et a presque oublié qu’il fut l’un des artisans de la faillite de la BCC laissant ainsi des milliers de ses compatriotes sur la paille, il a été du projet de société de l’ancien Président Lissouba, le peuple congolais en garde un souvenir troublant et traumatisant, il fut le grand argentier de la guerre du 5 juin 1997, le peuple congolais en est sorti meurtri ; alors on se demande que veut vraiment ce Monsieur !

Il nous a été souvent rapporté que L’homme n’est pas capable de l’auto flagellation et demeure un éternel déçu, telle une femme qui croit au grand amour les premiers jours d’une union et se fait délaisser au profit d’une autre dans les jours meilleurs : En 1994 Lissouba le méprisera, il se laissa tomber dans les bras de Sassou qui à son tour le poussera tranquillement vers la sortie, alors avec son retard de réflexion habituel il réalise qu’il a été encore roulé dans la farine et avec la retraite, il passera aux oubliettes de l’histoire, alors il en devint furieux , veut à tout prix la tête de son maitre et pense qu’il est dans son intérêt actuellement d’engager une épreuve de force avec DSN : erreur stratégique ou opportunisme, DSN malgré les reproches, les procès, est l’ un des meilleurs fins politiques congolais puisqu’il est le seul Président à rester longtemps au pouvoir par rapport à ses prédécesseurs et est doté d’un sang froid indispensable pour gérer les caprices des congolais, capacité qui avait manqué à Lissouba dont Dzon est loin d’avoir.

Mathias Dzon et DSN, deux frères qui ne s’aiment guerre car le premier prend le second pour un idiot et pense qu’il suffit d’avoir fait des études, obtenir des diplômes pour être intelligent et diriger un pays, le second prend le premier pour quelqu’un qui a étudié sur la saleté, bien que diplômé mais sot, incapable de gérer un jour un pays comme le Congo car il ne dispose pas de cet art de gérer les hommes. Alors les deux hommes s’observent, se marquent à la culotte mais ne seront pas prêts à aller jusqu’à l’affrontement physique.

DSN a compris que lorsqu’on a été mordu par un serpent une fois, la prochaine fois quand on voit une corde sur la chaussée, on saute : ainsi il ne se laissera plus surprendre comme en 1990, alors en bon connaisseur du Congo, et de la politique congolaise, il verrouille tout, gonfle les fichiers électoraux, tient les vieux politiciens par les soins médicaux, donne des gages à la communauté internationale, préfère avoir Dzon en face de lui que d’autres poids lourds de l’opposition car il sait que Dzon n’est pas crédible pour avoir été son ministre des finances et ne peut incarner le changement, pour DSN, sa candidature est perçue comme si le responsable de la faillite du crédit lyonnais en France, voulait rentrer à l’Elysée et le peuple congolais, avec l’expérience du Professeur Lissouba ne voudra plus confier son destin à ces intellectuels qui se prennent pour des ordinateurs froids alors qu’ils fonctionnent avec des logiciels programmés pour détruire le peuple, pour anéantir ce Congo dont il arrive difficilement à remettre sur les rails.

Lors des élections législatives de 2002, face au Député du PCT Nguié, l’homme partageait de l’argent dans la rue de Gamboma, Nguié inquiet partit se plaindre en pleine nuit chez le Président à Oyo mais en fin politique, il convoqua son argentier et lui fit comprendre qu’il avait besoin d’argent frais, alors Dzon au lieu de repartir sur Brazzaville prendre les fonds afin de les mettre à la disposition du Président, il repartit dans sa voiture et en quelques minutes mit à la disposition du Président 200 millions de Francs CFA, la réponse du Président fut nette, Dzon constitue un danger pour son pouvoir et pour le pays, il est hors de question que le suffrage universel lui offre une quelconque légitimité donc il ne passera plus, résultat il n’a gagné aucune élection depuis.

On voit mal quelqu’un qui n’a jamais pu se faire élire lors d’une élection législative, remporté une élection Présidentielle face à son maitre, le peuple dont il sollicite les voix est fatigué, miné par la pauvreté, la famine, la détresse, et ne préfère plus payer les frais des ambitions croisées des hommes politiques.

Dzon veut faire du Sassou sans Sassou , ce qui crée une confusion totale dans la tête des siens, il prône une stratégie économique liée au pétrole comme DSN, dans son programme, il ne prend ni clairement position sur la municipalisation accélérée qui fait naitre des îlots de riches dans un océan des pauvres, ni sur les problèmes de l’école, de la santé, de la justice, du chômage des jeunes , des retraités, de la responsabilité du gouvernement devant le parlement et surtout du pouvoir d’achat des fonctionnaires congolais, au contraire il veut disposer du même pouvoir que le titulaire actuel, ce qui l’intéresse c’est divertir les siens, il est hostile à une union de l’opposition qui se réunirait autour de celui qui serait bien placé pour battre DSN, de là, jouer le jeux pour la réélection au premier tour de son maitre qui au retour ne pourra pas rester insensible à sa situation il n’ ya qu’un pas.

L’homme est riche, en banquier il a toujours vécu avec des cuillères en or dans la bouche aux frais de la république dont il a du mal à quitter les lumières et les palais nationaux, sa forme physique l’atteste, son admission à la retraite le trouble, n’ayant jamais eu la culture des affaires comme Moustapha Niasse, il ne possède ni industrie, ni entreprise dans son propre pays alors d’où vient toute sa richesse dont il ne cesse d’ étaler ces derniers temps ( achat des rav 4, des bus, des 4x4 pour la campagne, les matériaux de sonorisation, confection de tee shirt, des casquettes, des portables …) les congolais savent d’où viennent les richesses de DSN mais pour Dzon, il y a de nombreuses questions à se poser car les postes qu’il a occupés durant sa carrière ne peuvent pas lui permettre de disposer de tant de richesse alors la seule et unique victime dans cette histoire est le peuple Congolais qui ne comprend plus rien.

Ses partisans nous promettent une campagne à l’américaine et font preuve d’un fanatisme aveugle comme les partisans de DSN, ils ne prennent pas en compte la souffrance de ce peuple qui a manqué successivement ses rendez vous avec l’histoire et qui en manquera certainement en juillet 2009 et préfère se réfugier dans la prière en attente d’un messie que de faire confiance à l’un de ses deux hommes qui sont animés de la même vision : la destruction du Congo par ses propres ressources : Les partisans de Dzon oublient au passage que lorsqu’on s’apprête à prendre les destinés ou vouloir gérer la vie de ses compatriotes, on doit au moins être sérieux avec soit même en se réservant de tout esprit d’aventure, ce peuple en paye déjà un lourd tribut depuis la révolution des années soixante jusqu’aux évènements du 5 juin 1997 et ce qu’il lui faudrait aujourd’hui ce n’est ni la recherche de la paix comme disent certains mais éviter la guerre entre les riches et les pauvres, réduire et corriger les dégâts causés par la municipalisation accélérée, avoir des écoles gratuites pour ses enfants, du travail pour ses jeunes, arrêtez la prostitution de ses filles et sœurs ( seule la cuisse libère), proposer aux congolais une société juste axée sur l’intérêt général.

DSN peut avoir des circonstances atténuantes basées sur sa volonté à mieux faire (construction des routes, des infrastructures) et son incapacité à réussir (eau potable pour tous, électricité, santé, école, pouvoir d’achat, corruption généralisée des siens) car il a toujours eu une vision militaire des choses et fait confiance à ces intellectuels aux prescriptions lentes et mortelles pour le Congo mais Dzon n’est pas excusable avec un projet de société à la Pyrrhus, il fera reculer le Congo encore de quarante ans, chose inadmissible qui obligera les siens à reconduire DSN encore pour sept ans, faute de disposer de projet crédible en remplacement de celui de la nouvelle espérance .
Pour ce partisan de DSN habitant de Talangaï : « Il faut être surréaliste pour ne pas comprendre que le changement auquel aspire le peuple congolais se fera sans DSN, il se fera avec lui et Dzon est bien placé pour le savoir car l’ombre de DSN planera toujours sur le Congo, rappelez vous de la période Lissouba où quand DSN est à Oyo, on l’accuse d’empêcher le gouvernement de travailler, quand il est à Paris, on l’accuse de préparer un coup d’état, DSN a encore du potentiel et la probable victoire de Dzon à l’élection présidentielle de juillet 2009 relève d’une utopie ; comme le général De Gaulle en 1965, DSN sera peut être en ballotage mais il finira par gagner. »

Ballotage ! On commence à avoir de l’eau dans le gaz, la perspective de la victoire de DSN au premier tour s’éloigne car il n’y a que les gens qui touchent de l’argent à travers l’affichage des banderoles qui en parlent poursuit son ami avec une bouteille de bière à la main, je suis de Talangaï mais je ne voterai pas pour DSN, on nous rabâche aux oreilles nuits et jours : la paix ! La paix ! Pendant ce temps, ils s’en mettent plein les poches, si vraiment les congolais reconduisent DSN dans la situation actuelle du Congo ! Avec Brazzaville, Pointe-Noire, Dolisie, qui ressemblent à des favelas de Rio ! Je reconnaitrai à DSN le mérite d’avoir rendu ce peuple incapable de se soucier de sa propre vie.

Quant à cet instituteur bientôt à la retraite : Le peuple congolais veut le changement mais à default de proposition concrète qui puisse le faire rêver, il se laissera encore tomber entre les mains de l’homme des masses. L’opposition congolaise ne propose rien, fuit les combats d’idée et pense que tout affrontement avec le pouvoir est l’expression d’une force physique, le combat politique ne se reporte jamais (Qui remet à demain, trouvera malheur en chemin) il faut aller au front, au moulin et se battre pieds à pieds avec son adversaire politique, c’est de cette façon que Diouf a été battu et le Sénégal vit aujourd’hui dans l’allégresse, avec une transformation rapide de Dakar. Le peuple congolais a du mal à comprendre que le changement est possible ; l’opposition ne doit épargner aucune force car si une maison brule, toutes les eaux doivent contribuer à éteindre l’incendie ; pour le moment l’opposition choisit ses membres et donne l’impression qu’il y aura un partage de gâteau après les élections donc il faut occuper la bonne place pour être coopté le lendemain du 12 juillet 2009 ; En ce qui me concerne, ma vie est un échec et je quitterai un jour ce monde avec une honte éternelle, laissant ainsi mon pays entre les mains des bandits, mon cœur qui saigne lorsque je suis devant les petites et petits congolais traduit mon incapacité à leur parler d’un Congo prospère…

Enfin, pour cet étudiant de l’université Marien Ngouabi, la nouvelle espérance désespère déjà les congolais, l’idée de passer encore sept ans dans ces conditions enlève au peuple tout espoir d’un lendemain meilleur et la lecture du projet de société de Mathias Dzon a sonné comme un coup de grâce dans la mémoire collective, laissant un grand boulevard au RMP qui doit se frotter les mains et pourra se permettre d’aller aux élections sans programme, les banderoles suffiront pour réélire leur candidat. D’ailleurs Dzon est muet comme une carpe sur des dossiers qui intéressent ses compatriotes (la gestion des 200 milliards de municipalisation accélérée de Brazzaville dont les congolais ne voient que des nuages, les biens mal acquis, la corruption généralisée de la classe politique congolaise, la cagnotte issue du baril de pétrole à 150 $, le caractère budgétivore de l’assemblée nationale et du sénat, la dépendance alimentaire du pays par rapport à l’extérieur, l’insalubrité dans laquelle vive les congolais, le problème environnemental causé par les sachets en plastique dans nos villes, le prix du carburant, le problème de transport, la gabegie de l’Etat par les achats de 4x4, le non respect de la loi par les puissants, les disparus du Beach, la décentralisation du pays, la nomination des maires…) un silence coupable qui laisse croire à l’existence d’un deal entre lui et DSN.

Inquiet des propos pathétiques et désespérants qui résument le travail actuel de Dzon et l’opposition congolaise, nous sommes allés au marché Bouemba interroger les vendeuses de foufou qui viennent de l’arrière pays pour vérifier si ces dernières connaissent Mathias Dzon : le résultat est sévère, personne ne le connait et ignore l’existence d’un autre Président possible à part DSN… ‘‘ Mathias Dzon a ngo nani, na yebi yé té, na yébi yé té ’’ répondent elles. Tout est accompli : Mathias Dzon doit savoir qu’en démocratie le pouvoir ne se donne pas, ne se nomme pas, il s’arrache par le travail. Le peuple congolais a soif du changement s’il n’est pas à la hauteur qu’il laisse la place à d’autres.

Nous ne pouvons pas nous taire sur les propos de Jean, qui prétend attendre tranquillement le 12 juillet pour se faire encore de l’argent, ‘’ je dispose de 10 cartes d’électeurs comme ma mère et mes deux sœurs, lors des élections locales, un bulletin dans l’urne nous rapportait 3.000 francs, je veux que l’opposition mette la pression pour que le pouvoir en place monte le prix, allant même jusqu’à 10.000 francs par bulletin car pour le moment le Monsieur du RMP de notre quartier chargé de l’opération fait le gros dos, il sera capable de descendre le tarif s’il n’ ya pas d’enjeux…

Au lendemain du 12 juillet 2009, notre Judas national n’aura pas le courage de se pendre et son maitre ne sera pas crucifié non plus, ainsi ira l’histoire du Congo, pays où devrait couler en principe le lait et le miel.

Mathias Dzon n’est pas Judas, DSN n’est pas Jésus et le peuple congolais n’est pas le peuple juif.

Dieu a seulement oublié le Congo.

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