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Mort de Kadhafi : veillée mortuaire à Mpila

Une veillée mortuaire en hommage à Kadhafi a eu lieu hier soir vendredi 21 octobre à Mpila-Brazzaville. C’est de cette façon-là que le Président congolais a tenu à honorer la mémoire du chef de l’Etat libyen tué dans un égout près de Syrte, sa ville natale.

Alors que la plupart des Libyens et des peuples épris de justice et de liberté ont symboliquement "sabré le champagne" à l’annonce de la mort de celui qui a été à la tête de la Libye durant près de quarante ans, L’Homme des masses (Sassou) a passé la nuit d’hier à entonner un requiem pour marquer sa tristesse.

La veillée funèbre a donc eu lieu à Mpila et non au palais du Plateau. Autant dire que le Président congolais a cherché à donner à la cérémonie commémorative un caractère intimiste, voire clandestin. C’est, en effet, ramer contre le courant de la rivière que de donner une dimension officielle positive à un évènement qui a déclenché la joie de 90 % d’Africains fatigués par des pouvoirs interminables qui n’ont jamais amélioré leur sort. Sassou a alors choisi la méthode soft. Pas la peine de crier sa douleur sur les toits.

Attentat du DC10

Nombre de Congolais se souviennent de l’attentat du DC10 en 1989 sur le Ténéré. Une longue enquête imputa l’acte terroriste à Kadhafi qui voulait régler un contentieux avec le Tchad. Les Congolais n’ont pas totalement fait le deuil de leurs morts, d’autant plus que des soupçons ont relié la cause de ce deuil à des complicités locales.

Que donc Sassou ait passé la nuit du vendredi à samedi à pleurer Mouammar Kadhafi, voilà qui ressemble à un crachat sur la stèle des victimes de la bombe libyenne. Ne parlons même pas d’aveu quant aux complicités intestines .

Condoléances

Lorsqu’on voit le rituel fraternel d’hier soi, on ne peut que, philosophe, dire : c’est dans la douleur qu’on reconnaît les vrais amis. A plus forte raison quand on ne sait pas de quoi sera fait le lendemain.

Par politesse on ne peut qu’adresser au Président congolais nos plus chaleureuses condoléances à un moment où il est durement éprouvé par la mort d’un collègue doublé d’un ami de près de trente ans.

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