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Municipalisation accélérée, l’avis des lecteurs

La municipalisation accelerée : un concept geant au pied d’argile

Depuis 2002, le Congo vit au rythme de la politique de la nouvelle espérance dont l’ un des concepts clefs est la municipalisation accélérée qui consiste à organiser la fête nationale du 15 août dans le chef lieu d’un département et profiter de l’occasion pour y faire des réalisations ; à l’époque peu de voix s’était levée pour voir en ce concept un plan quinquennal bis, ou un moyen pour les tenants du pouvoir de s’enrichir au détriment de la population congolaise par des travaux commencés mais non achevés, surtout qu’il s’agit presque des mêmes opérateurs économiques qui vont de chantiers inachevés en chantiers inachevés et d’une ville à une autre .

Au moment où le mandat du Président Sassou s’achève et le pays rentre déjà dans une phase de précampagne électorale, chaque Congolais est en droit de se demander si la municipalisation accélérée a eu un impact positif sur la vie des Congolais ou il faille tout simplement jeter ce concept dans la poubelle de l’histoire.

A en croire le congolais moyen, la municipalisation accélérée est un fiasco et il faut avoir le courage de le dire sans que cela puisse être interprétée comme une action qui consiste à nuire au Chef de l’Etat, c’est comme le bateau Titanic qui est entrain de heurter l’iceberg de l’histoire, pourtant l’idée n’était pas si mauvaise. Il est dans l’histoire de l’homme et celui d’une nation des erreurs de ce genre et il n’ ya pas de honte à cela mais le grand problème est que le pouvoir actuel insiste, persiste dans ses erreurs et veut à tout prix continuer une chose qui ne marche pas ou qui n’a jamais marché ; je reste sidéré qu’aucune personne n’est capable de dire la vérité au Président et les siens trouvent normal de le faire balader d’inauguration de chantier en chantier au lieu de réfléchir sur les voies et moyens de ce qui devrait être le bras de l’exécutif c’est-à-dire la mise en œuvre concrète, la transformation des idées en faits palpables pour le peuple afin que le Président mérite son nom de grand bâtisseur du Congo. A quoi ça sert de commencer un chantier avant la venue ou la visite du Président et dès qu’il tournera le dos ce même chantier sera livré à lui-même voire abandonnés ! Les gens qui agissent ainsi connaissent bien le Président et savent qu’il ne pourra plus revenir sur ses pas ou dans le cas ou il y revenait par mal chance, ils sauront quoi lui dire pour le distraire, souvenez vous d’une des visites du Président au CHU de Brazzaville ou le peuple s’était enfin dit , que la venue du Président aura une influence positive et le CHU de Brazzaville ne sera plus ce mouroir où on rentre par ses pieds et on y sort les pieds devants, Le Président avait constaté par lui-même l’état de cet établissement et avait ordonné le décaissement d’une somme considérable pour améliorer les choses . Récemment après une visite en camera cachée de la chaine de la place, la situation s’est encore dégradée, ce qui a suscité la colère du Directeur Général de cet établissement qui n’a pas hésité une seconde à parler de sa ministre de tutelle en évoquant le coup de reins de cette dernière ( chose inadmissible dans une République) et qui fait du Congo la risée des autres nations au monde. D’ailleurs le Président n’a-t-il pas reconnu lui-même en ce qui concerne le Président Lissouba qu’il serait mieux pour lui de se soigner à Paris qu’à Brazzaville ? et qu’il y ait aucun conseiller en communication à la Présidence qui puisse arrêter une telle phrase ou la rendre plus positive afin d’améliorer la communication présidentielle ? (et Claudia ou était elle pour ne pas intercepter les propos malheureux du Président sur ce point , vous me direz la pauvre petite, elle aussi ne comprend pas grand-chose à ce que dit papa, pourtant elle s’est plaint du manque de professionnalisme des journalistes au sein des ministères qui ne mettent pas en avant ou qui ne vendent pas assez les actions concrètes de la nouvelle espérance)

Tout au long de son mandat, le pays a vécu sous le rythme de ce concept et son bilan actuel s’est révélé très catastrophique pour le peuple qui ne s’est jamais senti concerné par ces réalisations à la Pyrus. Quand on interroge les congolais de tout âge à ce sujet, ils répondent avec désinvolture « ha ! c’est le chantier du Président … » on remarque qu’ils ne sont plus du monde ou de ce Congo et ils sont frappés d’une forme de pessimisme incurable, profonde en eux à tel point qu’ils sont déjà morts debout, ce peuple est défait physiquement et psychologiquement même les gens qui sont proches du pouvoir sont dans cet état.

S’il est d’avis que la municipalisation accélérée est en train de rendre l’âme parce qu’elle avait un pied d’argile c’est-à-dire qu’elle ne disposait pas d’une base solide au niveau de la réalisation et surtout des contrôles, Ce concept de municipalisation accélérée a surtout crée un îlot de riches dans un océan de pauvres à tel point que certaines personnes pensent que l’échec actuel n’est ni celui du PCT, ni des tenants du pouvoir, il est l’échec du Président, d’ailleurs un de ses proches n’a-t-il pas déclaré dans un Nganda à Paris que cette histoire de municipalisation accélérée n’est que l’œuvre du Président et l’échec qui en découle est son échec personnel ? Quand un Ministre de la République [1] et non le moindre, grand inspirateur et idéologue de la nouvelle espérance reconnait que plus de 53 % de ses compatriotes vivent dans la pauvreté la plus totale et 25 % arrivent à vivre un peu correctement, il ya là matière à réflexion et un désaveu tacite d’une politique qui mérite d’être abandonnée d’autant plus ce concept suit un raisonnement inversé et est contraire à tout idée de développement d’un pays : Ces travaux sont directement financés par les revenus pétroliers et passent au dessus de la tête du peuple, alors que l’idéal serait d’inclure le peuple congolais dans le processus du développement en créant d’abord des usines, des entreprises industrielles qui embaucheraient les jeunes, les personnes en âge de travailler, puis ces gens vont pouvoir disposer d’un pouvoir d’achat, obtenir des crédits auprès des banques afin de financer la construction de leurs maisons etc. Voir une masse de jeunes à longueur de journée sous des manguiers et sans perspective et la nuit rencontrer des voitures de luxes qui rentrent dans des quartiers sans lumière afin de satisfaire leur égo, des vieux avec des regards pesants, vides, reste choquant et dégoutant pour une République qui a vraiment du potentiel.

Le Président à tort de persister dans cette voie qui paupérise son peuple, il doit en être conscient ou les siens doivent le lui faire comprendre, il en est de même pour le RMP et le PCT qui ont intérêt à engager des débats sérieux et constructifs pour le Congo au lieu de se limiter à des slogans vides de sens « le RMP vous souhaite bon retour, le RMP 100% à Brazzaville … ». Dans le cas contraire, la mémoire collective ne leur pardonnera jamais : la vie politique est un judo, on ne peut pas être éternellement fort, ni éternellement faible, il suffit d’une seconde pour que bascule.

Noir


Municipalisation accélérée : congolisme d’état ou escroquerie politique ?

Que veut donc dire le terme « municipalisation accélérée » ? C’est une question que je me pose depuis que la série a été lancée en 2004 en faveur de la première délocalisation des cérémonies officielles de la célébration de la fête nationale de Brazzaville, capitale politique, à Pointe Noire, capitale économique du Congo. Encore une invention des idéologues de la nouvelle espérance ? Une autre escroquerie ou slogan creux, comme on nous y a tant habitué dans ce pays où une grande partie des cadres ont été formé dans des pays communistes, réputés très forts en manipulation politique ?

Définition de municipalisation trouvée sur le net :

J’ai décidé de faire des recherches pour essayer de comprendre. Reflexe de citadin de ce début de 21 siècle connecté à la toile, moteur de recherche et j’ai commencé par taper municipalisation. Je ne vais pas vous faire tout le film, mais on peut retenir que ce terme dérive de municipaliser qui est crosso modo l’action de placer sous le contrôle d’une municipalité, céder la propriété d’un bien à une municipalité. Exemple : municipalisation des sols veut dire faire de la municipalité l’acquéreur.
A ce moment de la recherche, j’avoue être un peu perdu. Je tape, alors, municipalité. Là encore, je vous fais l’économie de toutes les définitions que j’ai pu trouver, cependant, selon les pays et selon les modes fonctionnement ce mot n’a pas la même définition. Pourtant un certain nombre de choses reviennent, il y a d’une part l’autorité ou l’administration et d’autre part la ville ou la commune. J’en conclus, peut être ai-je tort. Une municipalité est un territoire administré, ça peut être une ville, un village, une commune ou un arrondissement ou encore l’administration ou l’organisation qui conduit les affaires d’une ville, d’un village, d’une commune ou d’un arrondissement.
En somme à première vue plutôt éloigné du concept bien congolais de municipalisation accélérée, je ne trouve d’ailleurs aucun autre pays ou cette expression soit utilisée.

Un Congolisme d’état :

Pour comprendre, il faut se diriger sur le terrain politique et au-delà de la définition même de l’expression s’intéresser au contexte de son utilisation. En fait derrière cette notion de municipalité accélérée se cache le concept de célébration des fêtes nationales tournantes emprunté au Gabon voisin. Depuis 2002 ce pays organise des fêtes nationales dans les différentes capitales provinciales, l’idée comme le rappelle le site internet gaboneco.com est d’attribuer chaque année, à tour de rôle, l’organisation des festivités marquant l’indépendance du Gabon à deux des neuf provinces du pays.
On donne, en principe, ainsi l’occasion à l’état d’exercer une fonction redistributive sur l’ensemble du territoire et de renforcer son autorité et l’unité nationale. Les provinces qui sont choisies bénéficient d’importants investissement en termes d’infrastructures de développement (construction de routess, aéroport, édifices publics, infrastructures de santé, extension du réseau électrique, adduction d’eau potable, etc.).
L’idée sur le papier parait flatteuse, mais comme l’a rappelé la coalition gabonaise Publiez Ce Que Vous Payez, dans une déclaration publiée à la vieille de la visite de Nicolas Sarkozy au Gabon en juillet 2007, elle s’est transformée en "occasion de détournements massifs et des éléphants blancs sans aucun rapport avec les attentes des populations".
C’est donc cette idée géniale que les autorités congolaises, qui ne sont d’ailleurs pas les seules puisque la Guinée Equatoriale leur a emboité le pas, ont voulu rependre sous ce concept de municipalisation accélérée . Cette expression est elle, pour autant, adaptée ?
A mon avis, c’est un congolisme d’Etat. En effet, parler de municipalisation accélérée pour des villes comme Pointe Noire, Brazzaville, Impfondo ou Owando, n’a pas de sens. C’est comme-si on disait que l’on mettait à mort un cadavre. Comment peut-on municipaliser des villes qui le sont déjà ? Est-ce un aveu implicite qu’avant que ne se fassent ses fameuses « municipalisations accélérées » que ces villes n’étaient pas des vraies municipalités, alors qu’il y a toujours eu des maires, des administrations, bref des structures chargées de la gestion de ses villes ?
On va tout de même pas prétendre quequelques travaux de construction ou de réhabilitation d’infrastructure feront d’une ville une municipalité. Ca n’a aucun sens !
Je veux bien que les congolais s’approprient la langue française et qu’ils y introduisent des mots ayant une autre signification qu’ailleurs. Si cette expression un peu bancale n’était utilisé qu’à la cité et dans les marchés de Brazzaville et Pointe Noire ça me gênerait pas, mais que des grands responsables de l’état l’utilisent pompeusement comme ils le font, alors qu’elle ne veut rien dire, c’est un peu embêtant.

Des exemples de développement de villes à suivre :

Il ne faut toutefois pas jeter le bébé avec l’eau du bain, l’idée n’est pas mauvaise, bien au contraire, tout le monde est d’accord pour dire que toutes les localités de notre pays ont besoin d’investissement pour assurer leur développement. Si municipalisation accélérée a cette définition dans la tête de leur promoteur, je suis preneur. Cependant, ce qui se fait dans notre pays depuis quatre ans est il la meilleure façon de développer ou de moderniser nos principales cités ?
Il existe des modèles de développement de villes dont les autorités congolaises pourraient bien s’inspirer. Les exemples d’Abuja au Nigéria, de Yamoussoukro en Cote d’Ivoire ou Brasilia au Brésil sont là pour nous montrer comment faire que lorsque l’on veut vraiment construire ou développer des villes [2]. Les dirigeants de ces pays ont transformé ce qui n’était que de petites bourgades, voir même des véritables zones sans habitation en de vraies villes modernes. Des architectes et des urbanistes ont travaillé pour sortir des vrais projets et des véritables travaux qui ont duré plusieurs années et qui ont demandé beaucoup d’argent ont été engagés. Il n’a été nullement question de faire du petit « bambissa » ville, bien au contraire.
Si les autorités congolaises veulent vraiment faire de la municipalisation, entendez par là, de la modernisation de cité, elles n’ont qu’a se rapprocher de leurs collègues nigérians, ivoiriens et brésiliens. De plus notre pays ne manque pas d’architectes et d’urbanises de qualité capable de rédiger de vrais projets. Avec le baril de pétrole au plus haut et la production qui augmente la question financière est elle aussi ardue qu’avant ?
Transformer nos principales villes est un impératif, mais ce qui a été fait avec la série de municipalisations accélérées est une duperie sans nom et, est très loin du compte. D’ailleurs qui peut nous dire ce qu’il reste des milliards qui ont été déboursés pour Pointe Noire, Dolisie, Impfondo et Owando ? Ces villes sont elles plus modernes aujourd’hui qu’avant ?

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