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PCT vs Sassou

La deuxième mort de Marien Ngouabi ?

Deux Textes signés Steve Elenga, membre du PCT, circulent sur la toile depuis quelques jours. Ils tendent à nous faire penser qu’une large frange du parti qui a longtemps assuré Sassou de son indéfectible soutien passe aujourd’hui à l’opposition. Manœuvre habile orchestrée par Mpila ou rébellion caractérisée ? Sassou pourra-il autant s’appuyer sur le RMP qu’il a pu le faire dans le passé avec le PCT ? Nous soumettons ces deux articles à votre appréciation en précisant qu’ils n’engagent que leur auteur.

Le Parrain de la mafia du Congo veut museler le PCT, le Parti de Marien Ngouabi à qui il doit tout

Depuis la publication par la lettre du continent (N°536 du 6 mars dernier) de la création de l’Association "Marien Ngouabi & Ethique", des attaques n’ont cessé de se multiplier contre le jeune et brillant chef file des conservateurs, le professeur Marion Madzimba Ewango qui fait également office de responsable de la dite association en l’absence de son très populaire et charismatique leader naturel Justin Lekoundzou, alias Maradona. Fidèle à sa stratégie de diviser pour mieux régner, Monsieur Denis Sassou-Nguesso qui sait qu’il a définitivement perdu la main sur ce grand parti historique de Marien au profit de Justin Lekoundzou, tente désespérément d’étouffer la crise profonde qui existe au sein de ce parti et met toute son énergie à vouloir empêcher la création de cette association "Marien Ngouabi et Ethique".

Le dossier de demande d’agrément introduit au ministère de l’administration du territoire a été traité avec diligence et régulièrement envoyé par ce ministère à la police administrative pour enquête en septembre 2007. Curieusement a été bloqué jusqu’à ce jour par le général Ndengue. Pour en savoir plus et tenter de débloquer la situation, Maradona a été contraint d’envoyer sur place son épouse. Démarche vaine, le prince machiavélien de Mpila s’y oppose.

Le 7 avril 2008, les amis de Maradona, bien déterminés à aller jusqu’au bout de leur démarche, ont de nouveau envoyé une délégation rencontrer le général Ndengue. Ce dernier, un peu gêné, a finalement reconnu que les ordres sont venus de "très haut" pour bloquer le dossier. Le Président refuserait que Maradona et ses partisans utilisent le nom de Marien Ngouabi. Il refuserait également que le Professeur Marion Madzimba Ewango préside une association ou un parti politique au nom de Lekoundzou.
Ce n’est pas une surprise, on se souviendra que notre Général dictateur endurci avait annoncé la couleur, dans sa récente interview accordée à François Soudan et publiée dans "Jeune Afrique" N° 2463 du 23 mars 2008, à une question posée au sujet de la dissidence animée par ce brillant universitaire, il avait répondu : "Qui ? Je ne connais pas de dirigeant du PCT portant ce nom. C’est sans importance". Une attitude méprisante et méprisable qui illustre bien la haine qu’il a toujours manifestée face à toute voix dissonante aux chantres de sa fameuse "Nouvelle Espérance" qui est devenue l’évangile selon Saint-Denis. La vérité est que "l’Homme des masses" connaît bien ce brillant intellectuel, professeur de Science politique. Il redoute simplement son esprit d’indépendance et son caractère pugnace. L’homme de Mpila voudrait revoir Justin Lekoundzou encore cornaqué par ses sbires de l’Oyocratie que sont les Oba-Apounou, Pierre Ngollo, Théophile Adoua… pour étouffer dans l’œuf cette dissidence doctrinale sur l’éthique au sein du PCT.

Monsieur SASSOU tient à faire croire au monde qu’il contrôle tout le Nord du pays et que tout va pour le mieux dans son camp. Il entend ainsi justifier sa future réélection dès le premier tour de la présidentielle de 2009. Pour cela, il ne faut surtout pas que le courant Maradona s’exprime !
En ce qui les concerne, les membres du PCT restés fidèles à Maradona sont bien déterminés à faire entendre leur voix et leurs différences. Ils ne se laisseront pas impressionner par les intimidations honteuses venant de la part d’un dictateur en perte de vitesse. Toutes ces manœuvres honteuses ne font que renforcer leur détermination à aller jusqu’au bout de leur démarche. Aussi ils rappellent que :

  1. Ndengue n’a pas à intervenir dans la procédure de création d’une association
  2. Monsieur Sassou n’a pas à intervenir dans le choix des dirigeants d’une association dont il n’est pas membre
  3. Le nom de Marien NGOUABI est un patrimoine national, personne, pas même sa famille ne peut légitimement leur dénier le droit de défendre ses nobles idées. Cependant si tel devait être le cas, ils pourront changer le nom de leur association, mais pour cela il leur faudra donc aller à une nouvelle assemblée générale constitutive, seule habilitée à en décider devant tous leurs militants
  4. La presse, l’opinion nationale et internationale doivent être informées de toutes les tracasseries dont ils sont victimes, la liberté d’association étant faut-il le rappeler, un droit constitutionnel au Congo Brazzaville

C’est pourquoi, nous les militants PCT aile Lekounzou de la section Talangaï et au-delà, disons avec véhémence que "na mbala o yo ba ko longa bisso té. Trop c’est trop. Soki ba lingui e dika".

Steve Elenga
Membre du Parti Congolais du Travail
(Section Talangaï - Brazzaville)


PCT - Pourquoi le nom de Marien Ngouabi irrite tant Denis Sassou-Nguesso ?

Depuis un certain temps, l’attitude de Denis Sassou-Nguesso face à la mémoire de l’immortel Président fondateur du PCT nous laisse interrogatifs et nous laisse penser que ce dernier voue une haine viscérale à l’égard de son ancien mentor. En effet, aujourd’hui dès qu’on évoque le nom de Marien Ngouabi, Monsieur Denis Sassou-Nguesso se met dans tous ses états. Une curieuse attitude qui explique son obsession à vouloir à tout prix tuer le PCT, le parti de Marien, comme pour effacer définitivement la mémoire et le nom de ce digne fils du Congo. Ce qui pourrait laisser penser que c’est bien lui Sassou qui l’avait tué ou du moins, il est de beaucoup dans cet assassinat monstrueux. Et c’est sans doute la raison pour laquelle les ténors du PCT qui connaissent bien l’histoire de cette sombre page de notre pays n’avaient pas hésité au plus fort de la crise qui mine ce grand et historique parti, au plus fort du déchirement entre conservateurs et refondateurs, à rappeler à Sassou qu’il ne « peut pas tuer Marien deux fois ». Ceux qui le connaissent le savent bien. Prié de citer un nom de Congolais qu’il admire - aux côtés d’Hô Chi Minh et de De Gaulle, ses références, ou de Mitterrand, qui le fascine -, Denis Sassou-Nguesso n’en trouve aucun. Même pas Marien Ngouabi. Pourtant selon lui, « Ngouabi, c’était un camarade, un frère », lâche-t-il parfois sur le commandant et président fondateur du PCT dont l’assassinat monstrueux, le 18 mars 1977, porta un coup fatal à l’unité nationale du Congo et demeure, trente un ans plus tard, largement inexpliqué, celui qui fut son ministre de la Défense n’en dira jamais plus sans doute. Toute la classe politique congolaise vit encore avec ce fantôme. Seule, dit-on, Céline Ngouabi, sa veuve de Brazzaville, sait avec précision qui a tué son mari. Mais Céline se tait, obstinément, depuis trente un ans.

De ce meurtre, Denis Sassou-Nguesso fut, on le sait, accusé – certes sans preuves - pendant la Conférence nationale souveraine. Aujourd’hui, Sassou ne reconnaît sa responsabilité que dans une seule disparition, celle du capitaine Pierre Anga (un autre originaire d’Owando comme Marien Ngouabi et Yhombi-Opango), putschiste présumé et leader d’un maquis dans sa région natale d’Owando, en juillet 1988. Ce proche de Joachim Yhombi-Opango et ancien aide de camp de Marien Ngouabi fut froidement abattu, lors d’un accrochage, par une équipe de militaires congolais dirigée par le général Konta (colonel à l’époque des faits) amenés « sur zone » quelques mois plus tôt à bord d’un avion Transall français, avec l’accord Jacques Chirac (Premier ministre de la France à l’époque des faits) et à l’insu de François Mitterrand... Pour le reste, qu’il s’agisse des liquidations d’Ange Diawara, de l’ex-président Alphonse Massemba-Debat, du cardinal Émile Biayenda, ou de la condamnation à mort (commuée en prison à vie) de Pascal Lissouba, Denis Sassou-Nguesso a toujours décliné toute participation directe (mais pas indirecte). Tout comme il réfute toute « association criminelle » avec la compagnie pétrolière Elf, pourtant citée conjointement avec lui dans plusieurs plaintes déposée en Europe.

Rappelons que s’il arrive à Sassou de faire son autocritique sur ses chaotiques treize premières années à la tête de l’État congolais, avant qu’il ne le cède à Pascal Lissouba pour cinq ans, ce n’est pas sur le chapitre des libertés et de l’exercice solitaire et autocratique du pouvoir qu’il pose son regard, mais sur celui de l’économie : « c’est vrai, confesse-t-il, je me suis trompé en croyant aux vertus du plan quinquennal et du rôle moteur de l’État ». Une socialisation tous azimuts qui rendit le Congo incapable d’affronter le contre-choc pétrolier de 1986 et le conduisit, en 1991, à une quasi-cessation de paiements sur fond d’endettement galopant. Pourtant il récidive aujourd’hui avec un autre plan quinquennal bis déguisé sous l’appellation de « nouvelle espérance » et qui est devenue l’évangile selon Saint Denis Sassou-Nguesso.

Aujourd’hui, en dépit des bonnes résolutions prises lors du dernier congrès dit « unitaire », l’implacable stratégie de liquidation du PCT suit son cours notamment avec la création du fameux RMP qui lui tient tant à cœur et qui ne sert en réalité qu’à nourrir son ego surdimensionné tant il tient lui aussi à laisser un nom dans l’histoire politique du Congo après sa mort et surtout il tient à hisser ses enfants et neveux au devant de la scène politique congolaise en leur léguant ce précieux outil en héritage. Après tout n’est-il pas aujourd’hui le seul homme politique congolais à ne pas avoir son propre parti politique ou plutôt son propre fonds de commerce ? Mais qu’à cela ne tienne, pourquoi met-il tant d’énergie à vouloir effacer la mémoire de celui-là même qui l’a fait ? Est-il hanté par le fantôme de Marien Ngouabi ou lui fait-il tout simplement de l’ombre ?
En tout cas, nous observons avec stupeur que Denis Sassou-Nguesso tient mordicus à faire disparaître le PCT comme pour effacer le nom de Marien Ngouabi du paysage politico-historique du Congo. N’est-ce pas assez grave dans une démocratie de voir un Président de la République consacrer autant d’énergie à un tel objectif ? Si le PCT ne lui plait plus, pourquoi alors ne décide-t-il pas tout simplement de démissionner et de créer avec ses enfants et neveux et ses sbires de l’Oyocratie leur RMP et laisser Justin Lékoundzou et ses partisans pérenniser l’œuvre de Marien ? Sur cette question, les membres et sympathisants du PCT l’invitent à en débattre devant les militants, mais chacun sait que c’est peine perdue car le débat c’est son point faible. Comme tout dictateur endurci, il n’aime pas le débat. Il a peur du débat car il craint de perdre la face. C’est pourquoi Justin Lékoundzou Ossétoumba, alias Maradona et ses partisans ont décidé de créer l’association « Marien Ngouabi et éthique ». Mais là aussi l’homme de Mpila s’y oppose et voudrait revoir Maradona encore cornaqué par ses sbires de l’Oyocratie que sont les Oba-Apounou, Pierre Ngollo, Théophile Adoua… pour étouffer dans l’oeuf cette dissidence doctrinale sur l’éthique au sein du PCT.

Avec la création de l’Association « Marien Ngouabi & éthique », c’est en effet le retour de la morale et de l’intégrité sur le devant de la scène politique congolaise. Une éthique comportementale. Justin Ossétoumba a crée cette association pour redonner tout son sens à l’éthique qui nous fait cruellement défaut aujourd’hui, histoire pour lui se démarquer encore un peu plus de Denis Sassou-Nguesso et de ses méthodes ringardes. Depuis l’annonce de la création de cette association les hommages se multiplient. Politiques et anonymes saluent le courage de Maradona qui s’impose désormais comme un grand homme d’Etat. Il est sur les traces du président fondateur, l’immortel Marien Ngouabi qui en seulement quinze ans de vie politique avait réussi à s’imposer comme une figure majeure de la vie politique congolaise. Personnalité à part, résolument différent par son franc-parler, l’ancien Président a marqué la vie politique congolaise. C’est un de ces hommes d’exception tels que le monde n’en connaît que très rarement. Sa mort brutale en 1977 n’avait laissé personne indifférente au Congo et sur le continent. Et aujourd’hui, trente un ans après sa disparition, il demeure une icône, un homme politique de référence sur le paysage politique congolais. Marien Ngouabi était un bel exemple de rigueur morale, politique et intellectuelle, c’était un homme de vision qui avait cette faculté rare de pressentir et d’anticiper (les choses) les changements qui allaient marquer notre avenir commun. C’était un homme d’Etat, un homme de paix et de l’unité nationale. Ce n’était pas un homme de clans ou de partis. C’est donc un exemple, un modèle pour la jeunesse congolaise. Sa mémoire ne doit donc pas être effacée par un homme dont la démarche politique est aux antipodes de cette vision noble. Sassou a toujours divisé les congolais pour mieux régner. Il ne sait pas diriger en période paix de peur qu’on lui demande des comptes. C’est pourquoi il créé tout le temps des troubles dans le pays pour détourner l’attention des congolais. Cette fois nous disons qu’il a définitivement perdu la main et le PCT ne mourra pas quoi qu’il fasse. Nous, les militants PCT aile Lékoundzou de la section Talangaï et au-delà, disons avec véhémence que « na mbala o yo ba ko longa bisso té. Trop c’est trop. Soki ba lingui e dika eko dika, soki ba lingui e yinda, eko yinda ! ».

Affaire à suivre donc avec intérêt...

Steve Elenga
Membre du Parti Congolais du Travail
(Section Talangaï - Brazzaville)

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