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COMMUNIQUE

Rafflés de Pointe-Noire

Dans un appel urgent, lancé le 20 octobre 2008, à Pointe-Noire, deux O.N.G de défense des droits de l’homme, la R.P .D.H (Rencontre pour la paix et les droits de l’homme), que dirige Christian MOUNZEO, et la C.J .P (Commission justice et paix), qu’anime Brice MAKOSSO, demandent aux autorités Congolaises la libération des personnes arrêtées à la suite des incidents qui s’étaient produits à Pointe-Noire, le 7 juillet, et de leur garantir un procès équitable. Pour ces deux O.N.G, leur détention prolongée à la Maison d’arrêt de Pointe-Noire ne se justifie plus. Nous publions, ci-après, un extrait de leur "appel urgent" et la liste des personnes détenues.

Au nombre de ces personnes arbitrairement détenues, on trouve :

  1. VANDZIRANGA Daniel (23 ans) ;
  2. KOUANGA LOEMBA Armel (20 ans) ;
  3. KISSAMOU Arnaud (23 ans) ;
  4. NGATSOBO PAMBOU Enerick (19 ans) ;
  5. BOUKOU Anicet, (38 ans) ;
  6. NGOMA Fabrice (29 ans) ;
  7. TCHIMBAMBA Romain (18 ans) ;
  8. MABIKA Noël (29 ans) ;
  9. KENA Davy Alban (26 ans) ;
  10. NZITA MAHOMBO (22 ans) ;
  11. NGOMA BENADIO (19 ans) ;
  12. TCHIMBAMBA Kétin (29 ans) ;
  13. NDOUDI Tanguy (26 ans) ;
  14. LA RESERVE KOUMBA LOEMBA Kenard (23 ans) ;
  15. MAKOSSO Jean Richard (34 ans) ;
  16. MAVOUNGOU Aubin (29 ans) ;
  17. KOUANGA Caroline (50 ans) ;
  18. NGOMA PANDZOU Michel (20 ans) ;
  19. MAVOUNGOU Paméla (21 ans) ;
  20. BOUKAKA Jean Marie (45 ans) ;
  21. DIBAYESSI TITI Blanchard (35 ans) ;
  22. TCHISSAMBOU NDOBA Gildas Aubin (23 ans) ;
  23. MAKOSSO Bertial (18 ans) ;
  24. TSIKA Gastille (26 ans) ;
  25. MBATCHY Armany (18 ans) ;
  26. FEPA NGONGANG Savary (20 ans) ;
  27. MAVANGA Félicien (22 ans) ;
  28. NDINGA NZINGA Félix (43 ans) ;
  29. SAFOU NZOUMBA Clarisse (29 ans) ;
  30. PETE Béranger (23 ans) ;
  31. TANDAP Josua (28 ans) ;
  32. TCHIYOKO Edwy Giscard (29 ans) ;
  33. PENATH Guylo (19 ans) ;
  34. NDONGA Paoli (19 ans) ;
  35. LOUBOUKA Geneviève (44 ans).

"Les Amis de la République " déplorent le silence des forces vives de la Nation , le manque d’intérêt des leaders d’opinion et des Partis Politiques qui ne pensent qu’aux futures élections.

Comment toutes les personnes qui font de la Politique au Congo et hors du Congo ( la Diaspora ) peuvent ils prétendre qu’ils veulent restaurer la Démocratie et les Droits au Congo Brazzaville alors que chacun fait semblant de regarder ailleurs pour ne pas voir les innocents qui meurent de torture devant eux.

"Les Amis de la République " invitent chaque Congolais quel que soit l’endroit où il se trouve, à se sentir responsable du sort de nos 35 compatriotes et de faire en sorte qu’ils soient rendus au plus vite à leurs familles avant la fin de l’année

Appel Urgent ; Rappel des Faits

M. Jean-Pierre THYSTERE TCHICAYA, ancien président de l’assemblée nationale Congolaise, est décédé en France, en date du 20 juin 2008. Sa dépouille mortelle a été ramenée à Pointe-Noire, le 5 juillet 2008, pour son inhumation.

C’est dans ce contexte que le chef de l’État Congolais, son épouse, certains membres du gouvernement et parlementaires se sont rendus à Pointe-Noire, pour la plupart, le samedi 5 juillet 2008, en vue de prendre part aux obsèques.

Ce même samedi, après l’arrivée de la dépouille mortelle, des heurts ont eu lieu, en raison du changement de programme concernant le lieu de la première veillée à Pointe-Noire. Ainsi, les militants et sympathisants du défunt n’ont pu rendre hommage à ce dernier, tel qu’il était, initialement, prévu.

Par la suite, la veillée s’est tenue au stade Anselmi, au centre-ville de Pointe-Noire.

Le lundi 7 juillet, peu avant de conduire l’illustre disparu, à sa dernière demeure et durant la messe célébrée par l’évêque de Pointe-Noire, Mgr MAKAYA, en présence du président de la République le Général Dénis SASSOU NGUESSO, de la famille du défunt et de nombreux officiels, la foule, qui se trouvait hors du stade Anselmi, s’est mise à crier et à proférer des injures. Pour cause : l’étroitesse du site a empêché à la masse populaire des sympathisants et partisans d’assister à la cérémonie. Ce faisant, n’y ont principalement participé que les officiels présents et les membres de la famille.

A la sortie, le cortège présidentiel a été bloqué et hué par la foule, et a été empêché de poursuivre le chemin jusqu’au lieu de l’enterrement. Le couple présidentiel a, tout simplement, été contraint de se retirer du cortège funèbre, qui, lui, s’est dirigé au quartier Mboukou, dans le troisième arrondissement Tié-Tié, appelé, communément, "quartier Mouyondzi", lieu du cimetière.

Le long du parcours suivi par le cortège funèbre, la foule irritée, au sein de laquelle s’étaient infiltrés des éléments incontrôlés, endommagea les véhicules stationnés dans les parkings et aires de lavage et brisa les vitres de maisons et baies vitrées de magasins bordant les avenues Marien NGOUABI, autrement appelée "avenue bordbord", et l’avenue Félix TCHICAYA.

C’est dans ces conditions que les éléments de la force publique, notamment du corps de police militaire, se sont mis à pourchasser les individus faisant partie de ladite foule, particulièrement ceux qui étaient vêtus de tee-shirts à l’effigie du leader disparu ou à l’emblème du parti R.D.P.S.

Des dizaines de personnes ont, ainsi, été interpellées, notamment trente deux personnes déposées à la gendarmerie nationale, pendant que six autres jeunes se faisaient arrêter au quartier Loandjili, dans le quatrième arrondissement, par le 21ème escadron de gendarmerie mobile. Ces arrestations se sont déclinées en rafles quand, au quartier Mvoumvou, dans le deuxième arrondissement, fief électoral du De cujus, des éléments de la force publique ont procédé à des enlèvements de personnes, parfois nuitamment, à la demande d’une commission d’exception, domiciliée à la Direction Départementale de la Surveillance du Territoire (D.D.S.T) de Pointe-Noire - composée de membres du Conseil National de Sécurité, police, militaires et gendarmes-, ce, durant tout le long de la semaine qui a suivi les obsèques.

Au quartier Mouyondzi, lieu du cimetière, des individus ont tenté de profaner la tombe du défunt. Dans ce même quartier, des rafles ont été organisées, y compris dans les domiciles. Dans la foulée de cet événement, Christian PERRIN, journaliste ayant couvert cet événement a été arrêté et jugé par la suite, officiellement à cause de sa position de directeur des informations de la chaîne Télé pour Tous (T.P.T) ; en effet, cette chaîne a diffusé, peu après l’enterrement, une émission au cours de laquelle des opposants au régime en place fustigeaient la politique du gouvernement et tentaient de justifier les manifestations du 7 juillet.

De nombreux cadres, originaires du département du Kouilou, ont, également, été interpellés, gardés à vue et auditionnés par la "Commission" siégeant à la D.D .S.T.

Ainsi arrêtées, ces personnes ont été réparties entre la gendarmerie nationale, le commissariat central et la D.D .S.T, avant d’être transférées à la Maison d’arrêt de Pointe-Noire, pour la plupart le lundi 21 juillet, par le parquet, après deux semaines de garde à vue, en violation des règles régissant la garde à vue.

Ces détenus n’ont pas été assistés au niveau de l’enquête préliminaire.
Ces personnes ont subi de nombreux sévices, notamment celles détenues au commissariat central, qui ont été l’objet de traitements inhumains.
Ces mauvais traitements ont conduit au décès de Monsieur POATY Guy Sylvestre, détenu, préalablement, au commissariat central, puis déféré à la Maison d’arrêt, dans la matinée du samedi 19 juillet à l’hôpital général Adolphe SICE de Pointe-Noire.

A ce stade de la détention, les familles sont éprouvées en matière de nutrition quotidienne de leurs parents détenus, de la scolarité dont sont privés certains d’entre eux et de l’état de santé précaire d’autres.

La Rencontre pour la paix et les droits de l’homme (R.P.D.H) et la Commission justice et paix (C.J.P) estiment que ces détenus ne représentent plus un danger à l’ordre public et n’ont, à ce stade, aucune preuve à faire disparaître pouvant justifier leur détention provisoire.

Aussi, la R.P .D.H et la C.J .P. craignent que le chef d’accusation d’offense au chef de l’État, pour lequel ces détenus sont poursuivis, ne les place dans une situation juridique d’exception, privant, ainsi, les magistrats de leur liberté de dire le droit, par peur de représailles professionnelles, ce qui conforte l’idée du manque d’indépendance des magistrats Congolais.

C’est pourquoi, la R.P .D.H et la C.J .P demandent de :

  1. Garantir, en toutes circonstances, l’intégrité physique et psychologique de tous les détenus ;
  2. Procéder à la libération immédiate et inconditionnelle des détenus ;
  3. Garantir une enquête exhaustive, indépendante et impartiale sur ces évènements, ce, afin d’identifier les responsables, et de les traduire devant un tribunal indépendant, compétent et impartial ;
  4. Garantir un procès équitable aux personnes dont les responsabilités seraient établies dans le cadre de l’incrimination ;
  5. Veiller au respect de la dignité de la personne humaine ;
  6. Garantir le respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales, dans le strict respect des lois nationales et des instruments internationaux des droits de l’homme auxquels le Congo est partie.

Nous Sommes le Congo !
Cessons d’Avoir Peur !
Sassou Doit Partir !
Pour un Etat de Droit au Congo !

Savoir c’est bien, Comprendre c’est mieux
"Chaque génération a le choix entre trahir ou accomplir sa mission"

Retrouvez tous nos documents sur le blog : "Les Amis de la République"

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