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Regain d’intérêt pour la culture du palmier à huile au Congo

20 MARS 2005 - CONGO / ECONOMIE / AGRICULTURE

Les opérateurs économiques et les autorités du Congo se passionnent actuellement pour la culture du palmier à huile et souhaitent relancer la filière "corps gras", autrefois aux mains de l’Etat, dont les complexes agro-industriels sont aujourd’hui fermés.

"Le palmier à huile, c’est la plante la plus riche", explique Blaise Homet, homme d’affaires qui vient de lancer avec son Association pour la promotion et le développement agro-pastoral (APDA) un programme de plantations de palmiers à huile dans deux localités, Imvouba et Ignié, respectivement à 150 km et à 45 km au nord de Brazzaville.

Consommée en grande quantité au Congo, l’huile de palme n’est paradoxalement pas produite localement et doit être importée de République démocratique du Congo (RDC) et de République centrafricaine voisines.

Jusqu’en 1990, deux complexes agro-industriels d’Etat produisaient au total plus de 2 millions de litres d’huile congolaise par an à Mokéko et à Owando (nord du Congo).

Le ministère congolais de l’Agriculture se propose aujourd’hui de relancer ces complexes, éventuellement avec des opérateurs privés

Sur le site de l’APDA à Imvouba, 20 hectares de palmiers sont en train d’être plantés tandis qu’à Ignié, 200 hectares doivent être aménagés.

Quelque 10.000 pieds "pré-germés" sont disponibles à Imvouba et 50.000 autres à Ignié.

A Imvouba, les populations locales ne font toutefois pas preuve d’autant d’enthousiasme pour les plantations de palmiers à huile, estimant qu’elles appauvrissent le sol.

"Les autochtones s’opposent à l’extension de nos champs de palmiers à huile pour des raisons qui leur sont propres", admet simplement M. Homet, sans plus de précision.

Le "plants pré-germés" plantés à Ignié et à Imvouba, de l’espèce Tenera, sont achetés au centre spécialisé d’Agri-Congo, une société de vulgarisation des techniques agricoles créée par le groupe pétrolier français Elf-Aquitaine (aujourd’hui Total) et importés du Bénin.

"C’est une qualité très prolifique et son rendement à l’hectare est de 15 kg d’huile de palme", assure M. Homet.

Les plants sont mis en terre par les membres de l’APDA, avec l’aide d’une société privée chinoise, Sulilong, "principal partenaire" de l’association, selon M. Homet.

Au début du programme, Agri-Congo a affecté un expert, qui a aidé les membres de l’association à maîtriser la culture du palmier à huile.

"Notre objectif est de produire de l’huile de palme sur place au Congo.

Nous allons ensuite l’exporter en Chine qui importe de l’huile de Malaisie et veut diversifier ses partenaires", explique M. Homet, qui prévoit les premières exportations autour de 2010. L’APDA n’est pas la seule à s’intéresser à la culture du palmier à huile.

A Ignié, le ministre congolais de l’Economie forestière, Henri Djombo, a lui aussi initié un programme de plantations de palmiers à huile, tandis qu’à Oyo, à 400 km au nord de Brazzaville, le président congolais Denis Sassou Nguesso lui-même dispose depuis quelques années de vastes plantations de palmiers à huile.

Par Joseph GOUALA

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