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Relance du trafic passagers sur le CFCO après plus d’un an d’interruption

BRAZZAVILLE, 25 jan (AFP) - 12h02 - Le trafic passsagers sur le Chemin de fer Congo-Océan (CFCO) reliant Brazzaville au port côtier de Pointe-Noire (sud) a repris progressivement dimanche sous escorte armée, après plus d’un an d’interruption pour des raisons de sécurité, a constaté l’AFP.

Un convoi composé de huit voitures de 110 places chacune a quitté dimanche matin la gare ferroviaire de Brazzaville pour Pointe-Noire, escorté par des gendarmes et des miliciens Ninjas et Nsiloulous du chef rebelle Ntumi, le pasteur Frédéric Bitsangou.

Baluchons et valises sur la tête ou dans le dos, des centaines de passagers se bousculaient pour prendre place dans le train. La plupart d’eux étaient des femmes accompagnées d’enfants.

A l’entrée de la gare et sur le quai, plus d’une centaine de passagers ont raté le train pour n’avoir pas acheté le billet de transport à temps ou pour être arrivés en retard en gare.

"Vous reprenez avec vos sales habitudes. Moi, j’ai raté le train parce que je n’ai pas pu acheter mon billet de transport ce matin. Les agents du CFCO ont favorisé leurs proches en achetant des billets à leur place pour qu’ils voyagent", lance un enseignant aux employés du CFCO.

Le trafic des passagers sur le CFCO avait été interrompu en avril 2002 à la suite d’attaques armées attribuées, par les autorités, aux Ninjas et Nsiloulous, dans le Pool, un des quatre départements traversés par la voie ferrée jusqu’à Pointe-Noire.

Seuls des trains transportant des marchandises étaient autorisés à circuler entre Brazzaville et Pointe-Noire.

Les trains sont convoyés conjointement par des gendarmes et les miliciens. Ces derniers n’assurent cependant l’escorte des trains que jusqu’à Kimbédi, la dernière gare ferroviaire du Pool dans le sens Brazzaville-Poire, alors que les gendarmes poursuivent le trajet jusqu’à la fin.

"C’est un train test. Si rien ne se passe, c’est à dire s’il n’y a pas d’incident pendant le trajet, nous allons mettre en route dès la semaine prochaine plusieurs trains de passagers", assure Kodia Mankessi, responsable au service de contrôle des recettes à la direction régionale du CFCO à Brazzaville.

Long de plus de 510 km, le CFCO est vital pour l’économie congolaise puisqu’il est la principale voie de communication entre Brazzaville et le port de Pointe-Noire. Il emploie 2.370 personnes et réalise des recettes mensuelles de 1,2 milliard de Fcfa.

Pendant les guerres civiles de 1997, 1998-1999 et en 2002, les installations ferroviaires ont été saccagées dans les quatre départements traversés par le CFCO.

Le gouvernement congolais a investi plus de 6 milliards de Fcfa pour réhabiliter des ponts détruits dans le Pool.

Le CFCO figure parmi les entreprises d’Etat appelées à être privatisées en vertu des engagements du gouvernement congolais envers la Banque Mondiale et le Fonds Monétaire international (FMI).

La privatisation du CFCO s’effectuera sous la forme d’une mise en concession, les installations demeurant propriété de l’Etat.

La Société nationale des chemins de France (SNCF-Internationale) et le groupe privé français Bolloré sont candidats à cette privatisation au sein d’un consortium.

Le gouvernement congolais espère engranger 30 milliards de Fcfa avec la mise en concession du CFCO.

Une nouvelle direction du CFCO a été mise en place pour renforcer le trafic et préparer la privatisation.

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