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La Route de l’Equateur

Route de l’Equateur : le projet du "village d’accueil" risque de prendre l’eau

Rien n’est encore prêt à Pointe-Noire pour accueillir les régatiers

A propos de "la Route de l’Equateur" la Nouvelle Espérance nous a-t-elle, une fois de plus, mené en bateau ? On est tenté de le croire quand on entend, notamment, que les travaux de construction du village prévu pour accueillir invités de marque et régatiers accusent un immense retard.

Signalons que des familles de pêcheurs ont été violemment expropriées du site sur lequel le clan Nguesso (Maurice, Denis, Itoua, Okémba) projetait bâtir son fameux "village d’accueil". On savait ce régime improductif, on sait désormais qu’il est aussi sadique et que, somme toute, tout ce tohu-bohu fait autour du "Paris/Dakar" à la mode PCT, c’est "beaucoup de bruit, pour rien".

Le village d’accueil de ’’La Route de l’Equateur’’ n’a pas encore vu le jour.

Malgré le tapage médiatique, malgré le colossal budget investi dans cette entreprise (400.000 euros) , le village d’accueil des régatiers n’est pas encore prêt. Ce n’est pas nous autres, taxés de "mauvaise langue" qui l’affirmons, c’est eux-mêmes, les organisateurs qui l’avouent publiquement, et encore, sans fausse honte. Ce retard (qui chez des gens normaux, couperait le sommeil même au meilleur adepte rompu au yoga), n’a même pas déclenché des sanctions. Bien au contraire le ministre Louis Marie Nombo Mavoungou, les autorités municipales et portuaires, ainsi que les opérateurs économiques réalisant les travaux du site ont, tout juste, évoqué la question, à bâton rompu. Une évocation, on imagine, autour, probablement, d’un apéro. « Ebonga, abonga té, toujours ok-jazz » dit un proverbe prisé à Mpila

Paradoxalement, à Pointe-Noire, en dépit de cette inorganisation, on ne cache pas sa joie puisque « les opérateurs, les autorités portuaires et municipales se sont réjouis de la décision ( ?) car, dans quelques jours les skippers arriveront sur la côte congolaise »

Et cela ne semble inquiéter personne.

Ailleurs, on remuerait ciel et terre, on s’arracherait les cheveux pour rentrer dans les délais de livraison d l’ouvrage. Ici, en revanche, on se frotte les mains.

A quelques jours de l’arrivée des marins français, les autorités municipales et le ministre des Transports ont « examiné les dispositions physiques du village d’accueil, fait le point, et les opérateurs économiques retenus pour faire ce travail (leur) ont rassurés qu’ils rentreront dans les délais pour que le village d’accueil soit prêt dans toutes ses composantes. »

Architecture du village

En théorie : « Le village d’accueil de la régate comporte une paillote réservée aux VIP et des paillotes pour le grand public. » Mais de la théorie à la pratique il y a souvent, au pays de Sassou, un insondable abîme. Comme d’habitude, on a mis les bœufs avant la charrue, puisque, en dépit du bon sens, les "autorités" ont commencé (ce 6 juin 2005) par aller lancer massivement le départ à Marseille alors que, de leur propre aveu, rien n’est encore prêt à Pointe-Noire !

Lé Dza, lé noua

Ici on aime la bamboula ; aussi on a privilégié " les questions liées à l’animation du village d’accueil". Les organisateurs estiment qu’il "y avait un village de la ’’Route de l’Equateur" animé par des Congolais au port de Marseille" donc " il y aura la même chose à Ponton." De toute manière "les promesses faites à Marseille étaient de faire vivre une expérience purement africaine et congolaise à ceux qui seront au village d’accueil à Pointe-Noire, de telle sorte que le village les accueille à l’africaine et la dimension culturelle du Congo (...) soit vécue directement par les gens à Pointe-Noire".

Comme en des termes solennelles ces choses-là sont dites !

D’accord, mais ça ne résoud pas pour autant le problème puisque, terriblement inquiet, Michel Béréta, l’ingénieur de la société SGE-C chargé de construire le village, déplore un « petit retard observé dans la livraison du village », un couac dû « au fait qu’après le passage du Premier ministre sur le site, il y a eu des travaux supplémentaires qu’il fallait effectuer alors que cela n’était pas prévu au départ ». Celui-là (Isidore Mvouba) porte vraiment la poisse à chaque dossier dans lequel il fourre son gros nez.

Propagande

A défaut d’être prêt, pourquoi ne pas se livrer à la propagande ? C’est le pénible exercice auquel s’est livré le bien nommé Edouard Dénis Okouya, directeur de l’aménagement urbain à la mairie de Pointe-Noire qui " a salué la première édition de la ’’Route de l’Equateur’ " en concluant, non sans une émotion dans la voix que " L’arrivée de la ’’Route de l’Equateur’’ à Pointe-Noire représente un grand évènement pour le Congo en général et Pointe-Noire en particulier."

Puis prenant un ton lyrique, Okouya s’est évertué à "comparer cette épreuve à un ’’Paris-Dakar maritime’’". Rien que ça.

Mais sentant que la mascarade maritime n’intéresse personne en dehors du groupe de Mpila, les autorités municipales sont "en train de faire de telle sorte qu’il y ait une mobilisation totale de la population à l’accueil de la course". Ca, ça va être facile. Il suffira, pour cela, de menacer de représailles les vendeuses des marchés, pour qu’il y ait une foulenombreuse au bord de l’eau quand les voiliers mouilleront dans le port de Ponton-la-Belle. La recette a souvent payé quand il a s’agit d’aller faire le pied de grue dans les aéroports pour accueillir l’Homme des Masses. Pourquoi ne payera-t-elle pas cette fois-ci ?

Comme on n’est jamais assez prudent dans un pays où pillages et vandalismes sont monnaie courante, Nombo Mavoungou a fortement mis en garde les autorités municipales et portuaires "sur l’éclairage et le gardiennage du site d’accueil de la « Route de l’Equateur."
Et il a trouvé la géniale idée de la "rebaptisér ’’les voiles de la Nouvelle Espérance’’".

Le moins que l’on puisse dire c’est que ce Mavoungou est un parfait courtisan, un flatteur comme il y en a plein en ce moment autour de l’empereur de Mpila.

Puis ce cireur de bottes d’ajouter : "cette course, partie de Pointe Rouge à Marseille (France) le 5 juin dernier, est la première à relier l’Europe et l’Afrique équatoriale."

Espérons qu’elle soit aussi la dernière.

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