On a appris de source sûre, ce mercredi 5 janvier 05, que le gouvernement congolais aurait été démis par Sassou-Nguesso. Le Conseil des Ministres n’aurait pas fait l’objet d’un ordre du jour. Drôle de cadeau de nouvel an d’un Chef à ses collaborateurs. Parions que très peu de Congolais vont verser des larmes pour la mise au chômage d’une bande de ministres notoirement et globalement incompétents et médiocres. De toute manière, cette nouvelle ressemble à un coup de tonnerre dans un ciel serein.
Pour les observateurs peu avertis, rien, en effet, n’annonçait un tel changement dans le paysage politique congolais. Le discours de Sassou à l’occasion des voeux de nouvel an ne comportait, d’ailleurs, aucun indice pouvant permettre d’envisager cette hypothèse.
Il ne reste pas moins que cet automne, son ami Chirac, agacé par l’Affaire des Disparus du Beach où un général de Sassou, Jean-François Ndenguet, risquait gros, conclut un marché avec le Chef de l’Etat congolais : la France élargit Ndenguet et Sassou, en retour, accepte le retour des exilés à Brazzaville.
L’action de Sassou ce mercredi 5 janvier semble, de toute évidence, une réponse au scénario élaboré avec son ami Jacques Chirac.
Chirac avait de plus en plus du mal à s’afficher avec le Chef de l’Etat Congolais dont le statut moral faisait tâche d’huile dans un univers "droitdel’hommiste" marqué par l’imminent jugement d’Augusto Pinochet, cruel ancien Président chilien, rattrapé aujourd’hui par la justice de son pays.
Par les temps qui courent, Sassou a intérêt à faire amende honorable pour être plus fréquentable aux yeux de ses pairs occidentaux.
Si la nouvelle de cette dissolution était confirmée, devra-t-on s’attendre à un gouvernement d’union nationale à Brazzaville ?
Ou peut-être assistera-t-on à un passge de témoin de l’Homme des masses par le biais des éléctions pluralistes et transparentes ?
Comme cadeau de nouvel an, les Congolais meurtris par la crise et contraints d’avaler les couleuvres, ne pouvaient pas rêver mieux.
