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Sassou arrache la levée de l’immunité parlementaire d’Okombi Salissa

Du rapport de force à l’état brut et cru. Le régime dictatorial du Congo-Brazzaville ne s’embarrasse plus de scrupules. Le Khalife d’Oyo, Denis Sassou Nguesso, ne fait pas dans la nuance. Il y va franco. Absolutiste, l’homme d’Edou-Penda confirme le totalitarisme dont toute la planète l’accuse (cf, l’interview du petit journal de Canal+). Il a voulu la levée de l’immunité parlementaire d’André Okombi Salissa, il l’a obtenue ce jeudi 19 janvier 2017. Place à Pierre Mabiala, le Garde des Sceaux et André Oko Ngakala de faire le boulot.
 
A la demande expresse et insistante de Denis Sassou Nguesso, les députés réunis en séance plénière le 19 janvier 2017 à Brazzaville, 113 sur les 117 présents, ont voté pour la levée de l’immunité parlementaire d’André Okombi Salissa, député de Lekana (Département des Plateaux). Son tort ? Avoir mené une campagne contre le changement de la Constitution du 20 janvier 2002 voulu par Denis Sassou Nguesso et surtout s’être présenté à la présidentielle du 20 mars 2016. Crime de lèse majesté.

 Sans surprise donc, pas une seule voix des camarades membres du PCT et apparentés n’a manqué ce jeudi 19 janvier 2017 à l’occasion de la mascarade de vote pour la levée de l’immunité parlementaire d’André Okombi Salissa d’ores et déjà décidée par Denis Sassou Nguesso. Tout le monde a fait chorus. Le dictateur de Mpila a instillé la peur sur la ville, exerçant un terrorisme d’Etat qui passe pour une particularité en Afrique Centrale et, bientôt, un modèle exportable en Afrique, par exemple en Gambie.

Non que les députés PCT aient procédé à la levée de l’immunité d’André Okombi Salissa de gaité de cœur. C’est qu’il y allait de leur survie politique voire physique. Dans ce pays, le Congo-Brazzaville, transformé par Denis Sassou Nguesso en prison à ciel ouvert où la classe politique est corruptible à souhait, où l’on peut être assassiné, arrêté et jeté en prison pour avoir levé son petit doigt, les camarades membres du PCT n’avaient pas d’autre choix que rentrer dans les rangs. Une bassesse achetée, bien entendu, à coups d’espèces sonnantes et trébuchantes. La peur de mourir, l’appât du gain, l’incertitude du lendemain qui déchante ont eu raison des petits soldats du PCT déguisés en parlementaires. Nous sommes, tout de même, à la veille des élections législatives. Pourquoi tenter le diable en prenant le risque de perdre son strapontin ?

 Quatre députés sur 117 n’ont pas voté la levée de l’immunité parlementaire d’André Okombi Salissa. Parmi ceux-ci, Claudine Munari Mabondzo, députée de Mouyondzi. Pascal Tsaty Mabiala, député de Loudima, s’étant abstenu, il faut croire que l’honorable Okombi avait une chance infinitésimale de s’en tirer à bon compte.

Absent de la salle, la légende n’instruit pas sur le positionnement ce jeudi 19 janvier 2017 de Guy Brice Parfait Kolelas, député de Kinkala. Ayant voté avec les pieds, il a donné un coup de patte à ce qui lui restait de dignité.

 Benjamin BILOMBOT BITADYS

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