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Si ça ne sert pas, on coupe…

A Pointe-Noire, dans la nuit du 21 au 22 septembre dernier, un jeune âgé d’une trentaine d’années, pourtant bel homme, s’est débarrassé de son appareil génital en le coupant à l’aide d’une paire de ciseaux.
Selon son entourage Papy se plaignait de ses multiples échecs sentimentaux. Les services hospitaliers quant à eux déclarent que le jeune souffre d’instabilité psychologique.

L’infortuné que nous avons pu rencontrer et interroger sur son lit d’hôpital avoue avoir eu des problèmes affectifs depuis 10ans, après sa séparation avec l’unique petite amie de sa vie. Depuis lors, il n’a plus réussi à conquérir le cœur d’une femme. "J’en souffrais atrocement, je ne sais pas pourquoi aucune femme ne voulait de moi. Toute celles des quelles j’étais amoureux me repoussaient, alors pourquoi je devais garder un sexe qu’aucune femme qui faisait battre mon cœur ne voulait ? Ma douleur n’était pas seulement morale, mais physique aussi." raconte Papy.
Au niveau des services de chirurgie de l’hôpital général Adolphe Sicé où Papy est admis, les médecins attestent que le jeune homme présente une instabilité psychologique. Ils assurent que sa vie n’est plus en danger. Cependant Papy ne pourra plus avoir une vie sexuelle. Le bout de pénis qui est resté à la base ne mesure qu’un peu plus d’1cm de longueur. "Ce bout ne peut plus servir autre chose de canal d’évacuation des urines", a confié le médecin traitant, le docteur Pierre Ntsakala. Les médecins craignent de voir Papy mettre fin à ses jour une fois retourné parmi les siens. "Dans la plupart des cas, ces sujets ont tendance à aller jusqu’au bout de leur acte, c’est à dire au suicide" affirme le docteur Ntsakala. Papy en a encore pour 6 mois au moins de traitement pour la cicatrisation de son ablation.

C’est le troisième cas que l’hôpital Adolphe Sicé enregistre depuis son ouverture. Pour le docteur Ntsakala, cette situation doit interpeller toute la société congolaise. Un homme dans cette situation nécessite une prise en charge psychologique et affectif de tous, à commencer par sa cellule familiale, son cercle d’amis et autres. Le cas Papy relance aussi la question concernant l’absence des services de psychiatrie dans nos hôpitaux. Le Congo Brazzaville ne compte qu’un seul psychiatre qui exerce à Brazzaville et qui se trouve presque à la fin de sa carrière. Le déficit en médecins psychiatres est énorme.

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