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Arts martiaux

Taekwondo : le beau combat de Kamba

Un champion français d’origine congolaise

Goma Kamba est un homme heureux. Il s’est distingué au cours des championnats de France de Taekwondo qui se sont déroulés à Lyon en mars de cette année. Ce Congolais naturalisé Français est monté sur la première marche du podium dans la catégorie des moins de 58kg. Pour avoir arraché ce trophée dans un art martial réputé complexe et difficile, on peut applaudir le champion.

Le beau combat de Kamba

Dans la philosophie orientale, l’esprit du Taekwondo se définit comme « La voie des pieds et des poings » . La France compte désormais un nouveau champion national dans cette discipline martiale, Kamba Goma, d’origine congolaise. Ce maître d’un jeu d’origine coréenne est né au Congo le 17 octobre 1971 où il forme son premier poing grâce à un parent qui le met sur la voie. « J’ai grandi à Brazzaville où j’ai débuté la pratique du Taekwondo par le biais de mon cousin Agu M’bys »

Nul n’est prophète chez lui. Après avoir été snobé par la Fédération Congolaise, Kamba Goma prend ses bagages et décide d’aller voir ailleurs. Goma est un téméraire qui se bat pieds et poings dès son arrivée en Europe. Sans perdre temps, il pose immédiatement son destin sur les rails de la compétition : « Je suis en France depuis 1993 et c’est à partir de 1994 que ma carrière de compétiteur a commencé »

Ce n’est pas simple métaphore car Kamba est aussi agent de la SNCF doté de la force d’une locomotive qui fonce vers un but précis. Les résultats ne se font pas attendre. Kamba est sacré :
 Champion de France catégorie moins de 58 kilos le 6 mars 2004 à Lyon en National 2.
 Il est 2ème à l’Open International de Londres le 13 juillet 2003.
 4ème au championnat de France 2002 National 1.
 4ème au championnat de France 2001 National 1.
 3ème au championnat de France National 2, 5mars 2000.
Tous ces titres sont obtenus dans la catégorie de moins de 58kilos.

Kamba sur la première marche du podium

Kamba gagne successivement les championnats de Hauts de Seine en 1999 et en 2000. Bien avant, il gagne le championnat de Paris en 1997.
Ce sont là de belles performances depuis son arrivée en France. « Je suis ceinture noire 2ème Dan de Taekwondo. »

Kamba Goma a un frère jumeau qui pratique également le Taekwondo et qui a obtenu aussi quelques résultats. Le jumeau de Kamba a eu moins d’aubaine. « Il a perdu au championnat de France le même jour que moi mais en quart de final et j’ai battu celui qui l’a battu en final. »

Les gnons de Goma

La chronologie des combats de la journée est cornélienne. A vaincre avec péril on triomphe avec gloire : « Je gagne le premier combat sans combattre car mon adversaire n’a pu se présenter. Je gagne mon deuxième combat 4 à 2. Je gagne en quart de final 1à1 mais comme mon adversaire a un point en moins alors je passe ; et je gagne en demi final 2 à 0. »

Kamba venge l’honneur de son frère. Le propre des jumeaux c’est d’être solidaires pour le meilleur et le pire : « Pour la finale je bats mon adversaire qui au préalable bat mon frère en quart de final 9 à 4 et je suis sacré champion de France. »

Le Congo ne voulait pas de lui

C’est un titre qui fait très plaisir. Y en a un qui doit se mordre les doigts à l’heure qu’il est : le président de la Fédération Congolaise de Taekwondo. « Mon seul regret a présent c’est que je n’ai jamais combattu sous les drapeaux du Congo. Pourtant Dieu sait que j’ai tant essayé mais visiblement le président de la Fédération Congolaise n’a jamais voulu me voir dans l’équipe. »

Kamba bat les préjugés de son pays d’origine

Le clientélisme en vigueur dans nos fédérations sportives l’a éjecté du champ des sélections. « C’est bien triste. Je n’ai pas pu faire les Jeux Africains en octobre dernier et je n’ai pas pu faire les qualifications olympiques au mois de janvier au Caire. Cela me rend encore plus triste car je sais que j’aurai pu faire quelque chose de bien mais a présent tout ceci appartient au passé » conclut Kamba avec philosophie ; le Taekwondo, comme tout art est avant tout une voie de la discipline de l’esprit. « Vraiment Congo zoba ». La pierre rejetée était la pierre angulaire. Pire, le Congo a perdu deux cracks du Taekwondo : Kamba et son frère. Aujourd’hui, les deux frangins font la fierté de la Fédération Française.

En tout cas, on peut battre le tam-tam pour Goma. Bravo maestro. Les Anglais diraient : "Goma, go man !"

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