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Toute l’Afrique derrière le Ghana

À l’image des Camerounais Milla et Eto’o, des représentants de toute l’Afrique Noire, traditionnels rivaux continentaux du Ghana, ont apporté leur soutien aux Black Stars avant leur choc historique contre le grand Brésil en huitième de finale du Mondial 2006 de soccer, mardi à Dortmund.

En Afrique, la Seleçao est la référence absolue, le modèle ultime, le grand frère. Et le Ghana, dernier représentant du continent noir au Mondial, « porte l’espoir de l’Afrique », comme l’avait dit son capitaine Stephen Appiah.

« Désormais, nous n’avons plus de rival, poursuit-il. Les Africains sont fiers de ce que nous faisons à la Coupe du monde, ils nous soutiennent. Nous représentons le Ghana et l’Afrique ».

Une victoire contre le Brésil et le Ghana rejoindrait dans la légende le Cameroun de 1990 et le Sénégal de 2002, arrivés jusqu’en quarts de finale.

« Un bon résultat du Ghana serait un bon résultat pour toute l’Afrique », estime Abedi Pelé, la légende ghanéenne du tournant des années 1980-1990, champion d’Europe avec Marseille en 1993.

« Le Brésil a plus l’expérience des grands matchs, poursuit-il. Mais si le Ghana joue à fond pendant 90 minutes, ils ont une chance d’écrire l’histoire. »

« Tout le pays est sens dessus dessous, ajoute Abedi Pelé. Des amis m’ont dit qu’au pays on ne trouve plus de drapeau du Ghana (à acheter). On sent le peuple derrière son équipe. Le président du Ghana (John Kufuor) lui envoie des messages tous les jours. »

« Les Brésiliens d’Afrique »

Deux Lions indomptables du Cameroun sont même venus rendre visite aux Black Stars à leur camp de base de Wurzbourg : Roger Milla, vétéran du « Mondiale » 1990 où il avait inscrit, à 38 ans, quatre buts, et Samuel Eto’o, champion d’Europe ce printemps avec Barcelone.

Des officiels du Nigeria, du Sénégal ou du Togo ont également envoyé des messages d’encouragement aux Ghanéens.

« Nous avons vu beaucoup d’anciens joueurs dans notre vestiaire, raconte Appiah. Ça nous a motivé. Nous voudrions être comme eux ».

L’Afrique, qui accueille en 2010 son premier Mondial, en Afrique du Sud, voudrait montrer aux autres continents « le football » qu’elle est « capable de jouer », selon le mot d’Appiah.

« Nous défendons d’abord le Ghana, puis notre continent », enchaîne sur le même thème le sélectionneur serbe des Black Stars, Ratomir Dujkovic. « Nous allons faire de notre mieux pour que le Ghana et l’Afrique soient fiers. Les Black Stars peuvent le faire ».

Le quintuple champion du monde part très largement favori, mais le Ghana ne se présente pas en victime, confirme le sélectionneur du Brésil, Carlos Alberto Parreira, finaliste... de la Coupe d’Afrique 1968 à la tête des Black Stars.

« Le Ghana, comme le Cameroun ou le Nigeria, sont vraiment des équipes formidables. Nous respectons le Ghana. Ils ont des joueurs de talent et ne sont plus aussi naïfs qu’ils ont pu l’être. »

Le Ghana aussi respecte son adversaire, et ne craint pas la confrontation, au nom de son continent. « Nous sommes les Brésiliens d’Afrique », rappelle le buteur Asamoah Gyan

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