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Un nouveau souffle pour le programme pour le désarmement, la démobilisation et la réinsertion

En vue d’appuyer le Programme national pour le désarmement, la démobilisation et la réinsertion des ex combattants (PNDDR), un don de 8,5 milliards de FCFA a été fait au gouvernement congolais par la Banque Mondiale ce 3 janvier 2006. Mis en place le 3 octobre dernier, le PNDDR n’est que la suite logique des programmes OM-PNUD, PDR-UDA et DDR Pool initiés et exécutés depuis le déclenchement des conflits armés au Congo en 1993. Il est donc complémentaire de la politique gouvernementale conduite par le Haut commissariat à la réinsertion des ex combattants.

Avec l’appui des bailleurs de fonds internationaux, ce programme de 36 mois devrait s’exécuter dans le cadre du plan multi pays pour la réintégration dans la vie sociale des personnes impliquées directement dans les conflits armés et guerres civiles depuis le début des années 90. Ses termes de références se résument à la démobilisation et à la réinsertion des civils armés au Congo. Le désarmement devrait être poursuivi à travers le Programme de collecte d’armes et de désarmement (PCDA) sous le financement du Programme des nations unis pour le développement (PNUD).

L’application de ce programme au Congo, en comparaison avec les autres pays bénéficiaires en Afrique, est plutôt atypique. Avant qu’ils ne soient insérés dans la vie sociale, les anciens miliciens sont d’abord démobilisés dans les pays qui ont connu des guerres civiles. Au Congo, en revanche, c’est l’hypothèse contraire qui est dessinée. Dans le département du Pool, on compte toujours près de 6.000 miliciens armés et actifs dans le Conseil national de résistance (CNR) du pasteur Ntumi.

Dans ce PNDDR, les ex combattants devraient de prime abord être démobilisés avant qu’ils ne bénéficient des fonds mis à leur disposition par les bailleurs internationaux. Ce programme a pour but, entre autres, le soutien aux groupes vulnérables tels que les enfants soldats, les mutilés et autres victimes des affres de la guerre civile depuis 1993. Les 8.5 milliards devraient aussi être utilisés pour la réhabilitation des infrastructures sociales dans les localités endommagées par des conflits armés récurrents. Le PNDDR aurait aussi pour mission la prévention et la résolution des conflits et la reforme du système de sécurité au Congo.

Sa tutelle serait assurée par le Haut commissariat à la réinsertion des ex combattants dont le bilan des actions entre 2001 et 2005 restent plutôt équivoques, selon les observateurs. Avec 3,5 milliards de FCFA comme budget de fonctionnement, cette instance dirigée par le colonel Michel Ngakala, a réussi a inséré dans la vie sociale plus de 9.000 ex combattants et analysés environ 3.200 microprojets dont près de 75% ont été financés et sont en exécution dans les départements de la Lékoumou, de la Bouénza, du Niari, des Plateaux et de Brazzaville.

Ce nouveau programme DDR vient juste à point nommé, dirait-on. Dans le Pool, le nombre de braquages armés est en augmentation depuis la délocalisation des miliciens Ninjas de Brazzaville en octobre dernier. La terreur de la population est évidente dans ce département. Les transporteurs de voyageurs et de marchandises ont décidés de ne se rendre dans cette région que lorsque les conditions de paix et de sécurité seraient rétablies. De cette situation, l’effet induit le plus immédiat est le renchérissement des prix des denrées alimentaires à Brazzaville. Le prix du sac de foufou est passé du simple au double.

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