Libreville, Gabon, 08/01 - Une épidémie de fièvre typhoïde sévit au Nord du Gabon où un décès et 50 personnes affectées ont déjà été enregistrés, a annoncé ce vendredi à la radio nationale, les autorités sanitaires de cette partie du pays.
Interrogé vendredi au téléphone par la PANA, le Dr Julien Meye du service de Grandes endémies à Libreville, a déclaré qu’une campagne de sensibilisation de masse va se dérouler à partir de vendredi dans une vingtaine d’établissements primaires.
Elle aura pour but d’apporter la bonne information auprès des élèves et de leur prodiguer des conseils par rapport à la situation réelle de la maladie, à ses manifestations, ses modes de contamination et les mesures de prévention à prendre pour éviter la maladie ».
« C’est le première alerte de fièvre typhoïde dans cette région et au Gabon. La parution de celle-ci intervient plusieurs mois après que les conditions de distribution d’eau potable se soient détériorées notamment dans le ville d’Oyem, foyer de cette épidémie de fièvre typhoïde », a confirmé le Dr Meye.
Le Grand Nord compte environ 110.000 habitants et la ville d’Oyem en enregistre 35.000.
Ces différents cas de fièvre typhoïde proviennent des villes de Minvoul, Oyem et Mitzic, toutes du Nord du Gabon. La ville d’Oyem est située à 411 kilomètres de la capitale gabonaise, Libreville. C’est une ville frontalière avec la Guinée équatoriale et le Cameroun.
En octobre dernier, les populations de la ville d’Oyem, située à 635 mètres d’altitude, avaient été affectées par les coupures régulières d’eau et d’électricité. Certains villages environnants n’ont pas accès au précieux liquide depuis plusieurs mois.
Sans qu’on puisse établir un lien entre le manque d’eau potable et l’épidémie de fièvre typhoïde, le premier maire adjoint d’Oyem, Emmanuel Obame Ondo, avait à plusieurs reprises, regretté la situation née de l’extension de la commune d’Oyem et des problèmes rencontrés pour l’approvisionnement en eau et en électricité des nouveaux quartiers.
Ces privations avaient poussé les habitants de la ville d’Oyem et leurs administrés à s’en prendre à la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG) qui détient le monopole de la distribution de l’eau et de l’électricité au Gabon.
« Il arrive que nous passions une semaine sans eau courante ni électricité. Les délestages sont fréquents. Nous buvons de l’eau de pluie et quand il ne pleut pas, nous manquons d’eau », s’était plaint récemment un retraité à la télévision nationale.
Pour mener à bien la campagne de sensibilisation contre la fièvre typhoïde, des équipes composées des personnels de Santé ainsi que d’autres agents du service public vont sillonner les différents établissements scolaires.
Selon les autorités sanitaires, la fièvre typhoïde a été déclarée au Nord du Gabon depuis plus d’un mois. La fièvre typhoïde est une maladie infectieuse causée par le bacille d’Erbeth et des salmonelles (bactéries paratyphiques).
La contagion est indirecte par ingestion d’aliments souillés par déjections des malades et surtout, des porteurs sains des germes.
L’incubation de la fièvre typhoïde dure 8 à 15 jours et les symptômes sont la fièvre, la torpeur avec parfois, des complications hémorragiques et des perforations intestinales.
Le traitement se fait avec des antibiotiques et le taux de mort alité est ramené aujourd’hui, entre 2 et 3%. La fièvre tombe après 4 à 5 jours de traitement, souligne-t-on en milieu hospitalier.
