email

déclaration du gouvernement sur l’affaire dite des "disparus du beach"

Source : Congo Site 10/12/03

Eclairage du Gouvernement : Pourquoi avons-nous demandé au HCR les documents relatifs au rapatriement en 1999 de nos compatriotes réfugiés en RDC

L’éclatement des conflits internes que notre pays connus à partir de 1993, qui ont eu comme point de départ, la fusillade par la garde du Président Pascal d’une marche pacifique au rond point du Centre culturel français en novembre 1993, en passant par la guerre du 5 juin 1997, jusqu’à celle du 18 décembre 1998 - dont Bernard Kolelas s’était arrogé la paternité - a conduit des dizaines de milliers de nos compatriotes à se retrouver à l’étranger.

Nombreux d’entre eux ont trouvé refuge dans la province du Bas- Congo, en République Démocratique du Congo, en étant dispersés dans les sites d’accueil des réfugiés de Louozi, Kimaza, Mbanza-Ngoungou, Kimpese et Kasa- Ngulu.

A ces populations regroupées dans ces sites à la recherche d’une protection contre les violences de la guerre, s’étaient infiltrés bon nombre de guerriers Ninjas, Nsiloulous et Cocoyes.

Compte tenu de la précarité de la vie quotidienne dans ces sites, des voix se sont élevées au sein de la communauté des réfugiés pour exiger le retour au pays. C’est en constant le nombre de plus en plus croissant des départs volontaires individuels ou familiaux des sites que le Gouvernement de la RDC, en rapport avec le Haut commissariat aux réfugiés, a été contraint de solliciter du Gouvernement de la République du Congo, une concertation visant le rapatriement collectif des réfugiés.

La rapatriement de nos compatriotes réfugiés pour certains depuis 1997 dans la province du Bas Congo trouve son fondement juridique dans l’accord tripartite qui a été signé le 10 avril 1999 entre la République Démocratique du Congo, le Haut Commissariat pour les Réfugiés et la République du Congo.

Il faut préciser que le délégué régional du HCR pour l’Afrique centrale avait insisté sur les termes et conditions conventionnels qui devaient permettre à cette institution, d’organiser une telle opération, en rappelant en substance que la disponibilité du HCR à s’engager dans cette opération restait conditionnée par l’observation rigoureuse de deux considérations : le volontariat et la sécurité discrétionnairement appréciés par lui.

Par ailleurs, cet accord était accompagné d’une annexe comportant quelques détails techniques de la mise en œuvre de l’opération, notamment le point 9 de cette annexe qui indiquait : « le HCR assurera la coordination ainsi que la mobilisation des moyens financiers et logistiques nécessaires à la mise en œuvre de l’opération de rapatriement ».

L’enregistrement des candidats volontaires était effectué par un assistant du HCR, en présence d’un collaborateur du Gouvernement de la RDC. Les candidats au rapatriement devaient signer une déclaration intitulée : « Déclaration de bonne foi ».

L ’opération de rapatriement qui devait démarrer mardi 21 avril 1999 à Mbanza-Ngungu, débuta contre tout attente plutôt que prévu, le 15 avril 1999 pour s’achever en février 2000.

A ce stade, on peut relever le fait que le HCR avec l’assistance de la RDC et de la République du Congo, a rapatrié nos compatriotes sur une période de près de 10 mois durant deux mois, comme cela est régulièrement affirmé sur les antennes des médias internationaux.

La question que l’on peut légitimement se poser est celle de savoir, si le HCR aurait pu continuer à rapatrier nos compatriotes durant près d’une année, s’il s’était rendu dès les mois d’avril et mai de la disparition de 353 de nos compatriotes ? De toute évidence, la réponse est Non.

En effet, c’est curieusement au cours de l’année 2000 que commencent à circuler des rumeurs sur des disparitions au beach ATC de Brazzaville. D’une dizaine de personnes au départ, on passe rapidement à ce chiffre ahurissant et invraisemblable d’un bateau de 353 personnes disparus !

Aujourd’hui, après avoir mené des investigations, le Gouvernement possède un faisceau d’indices sérieux qui lui permet d’émettre les plus grandes réserves par rapport à ces affirmations et même de les contredire.

C’est la raison pour laquelle, le Gouvernement a demandé au HCR, maître d’œuvre de cette opération de lui transmettre les manifestes d’embarquement et de débarquement des réfugiés, les déclarations de bonne foi dument signées par les candidats au rapatriement volontaire au pays.

D’ores et déjà, le Gouvernement constate que sa demande sème du trouble au sein des rangs de ces industriels et professionnels des droits de l’homme.

En effet, avec leur conception à géométrie variable des droits de l’homme sur la surface de la terre, ils ont pendant de longues années voulu jeter l’opprobre sur notre pays, lui faisant ainsi, subir un préjudice dont le Congo se réserve le droit de demander réparation.

Leur argumentation jusqu’ici très affirmative, catégorique et formelle, chancelle et vacille. C’est ainsi que Maître Patrick Baudouin, prédécesseur de Monsieur Sidiki Kaba à la tête de la FIDH, actuellement président d’honneur de cette organisation et avocat des « familles des victimes », a reconnu pour la première fois sur les antennes de RFI, l’existence des cas des « disparus » vivants, la qualifiant du reste de façon méprisante, de marginale ! Etranges propos que peut tenir ce farouche défenseur des droits de l’homme.

Il n’empêche qu’il s’agit là indubitablement, d’un grand pas vers le rétablissement de la vérité sur cette prétendue « affaire ».

C’est, dans l’intérêt des victimes de règlements de compte ou de bavure, qui ont droit à ce que justice leur soit rendue, dans le souci humain de nos compatriotes répertoriés comme « disparus » alors qu’ils sont bel et bien vivant en RDC, au Gabon, en France, en Belgique, en Grande Bretagne, en Italie et au Canada, que le Gouvernement de la République du Congo a effectué cette démarche qui ne peut souffrir d’aucune contestation.

Il poursuivra par devoir de mémoire et pour des raisons de vérité historique, sa quête de vérité.

Sauf mauvaise foi avérée, nul ne peut s’opposer à cette exigence légitime de vérité et de transparence.

Alain Akouala Atipault,
Ministre de la communication,
chargé des relations avec le Parlement,
Porte-parole du Gouvernement.

Laissez un commentaire
Les commentaires sont ouverts à tous. Ils font l'objet d'une modération après publication. Ils seront publiés dans leur intégralité ou supprimés s'ils sont jugés non conformes à la charte.

Recevez nos alertes

Recevez chaque matin dans votre boite mail, un condensé de l’actualité pour ne rien manquer.