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Musique congolaise

Franco Luambo Makiadi et l’OK-Jazz, les précurseurs de l’animation (phénomène dit "atalaku") dans la chanson congolaise et pionniers du rythme saccadé

En ce dernier trimestre de l’année 1963, la sortie de la chanson « Catherine ndoki » de Franco et l’Ok-Jazz fait l’effet d’une bombe dans l’univers musical congolais. C’est la chanson à écouter absolument, le must to have. Franco animateur En plus de ses talents de soliste guitariste, auteur-compositeur et chanteur, Franco LUAMBO à qui l’on reconnaît des qualités indéniables de boute-en-train, révèle une face cachée de lui : un animateur hors pair. En reproduisant au cours de la séquence instrumentale de la chanson une incantation de féticheur, Franco vient de créer une rubrique alors inexistante dans la musique congolaise, l’animation.

Moment de la chanson qu’il réitèrera à l’avenir dans les œuvres « Luvumbu ndoki, » « Obu osu zémé » par exemple.

L’animation vulgarisée par le Trio Madjési

Si avec Franco et l’Ok-Jazz la rubrique animation est sporadique, avec le Trio Madjési et l’orchestre Sosoliso elle entre dans la nomenclature de la chanson congolaise dès leur avènement en 1972. C’est ici qu’il faut souligner le rôle capital joué par le Trio sous la conduite de Bonghat Tshékabu Saakul dans la codification et la vulgarisation de l’animation qui devient une institution à part entière et que même le public s’empresse de découvrir à chaque sortie de chanson.

Vous avez dit « Atalaku » ? Sous le ciel rien de nouveau.

La continuité avec Zaïko Langa-Langa Langa_

C’est au début des années 80 que l’orchestre Zaïko Langa-Langa se réapproprie le concept, cinq ans environ après la disparition de l’orchestre Sosoliso du Trio Madjési, recrutant deux animateurs affectés à cette tâche. Atalaku (en langue kóngo, regardez ici !), leur cri de guerre, servira désormais de substantif pour les désigner. Grâce à Zaïko Langa-Langa, le concept se généralise à toute la 3ème école de la musique congolaise.

Les prémices du rythme saccadé

Je ne saurais conclure mon article comme je l’ai commencé, à savoir avec « Catherine ndoki », chanson qui, à part l’introduction de l’animation, annonce une nouvelle ère de la musique congolaise de variétés : le rythme saccadé. Un tournant qui la porte de trois à quatre temps, nouveau tempo sur lequel sera créée en 1964 à Brazzaville une danse ,ad hoc, la danse des bouchers, matrice de tous les rythmes et danses, du soukous, kiri-kiri à toutes les formes musicales et chorégraphiques congolaises actuelles. Le rythme avait ici précédé la danse.

Audifax BEMBA

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