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la mort d’un passager clandestin

Reflexions sur un meutre qui ne dit pas son nom.

Je lis tout et rien sur la mort de ce malheureux enfant, les uns accusent le pilote, les autres la sécurité de l’aéroport. Ils ont tous raison.

Nous sommes en présence d’un meurtre collectif commis par des gens ayant agi sans concertation.

Voyons les choses en face :

Si on a pu prévenir le pilote une heure et demie après le départ du vol c’est qu’on pouvait le faire avant même le décollage.
Qui a pu prévenir la tour, sinon quelqu’un qui savait que le gosse était là, quelqu’un qui soit l’avait vu monter à bord, soit l’y avait aidé, soit avait été payé pour se taire. Le responsable, l’assassin, devrais-je dire, est d’abord ici.

Prétendre que le pilote n’a pas de responsabilité dans cette mort est bien entendu faux. Tant que l’on a pas constaté un décès on se doit de présumer la victime en vie.
Le pilote, comme le capitaine du bateau, est seul maître à bord, ce qui ne lui donne pas le droit de vie et de mort sur les passagers clandestins. Ne vient-on pas de juger l’équipage d’un bateau russe qui s’était débarrassé de clandestins en les jetant à la mer ? Où est la différence ? Seulement dans le contact physique qu’il faut avoir avec sa victime pour la passer par dessus bord, les faits sont tout aussi odieux dans un cas que dans l’autre.
Si le commandant de bord avait eu un tant soi peu d’humanité il serait d’abord descendu à une altitude à laquelle la température et la pression étaient plus supportables et il se serait détourné vers le plus proche aéroport. Il a continué sa route comme si de rien était. Le responsable, l’assassin, devrais-je dire, est ensuite là.

Deux meurtriers qui ne se sont probablement jamais rencontrés, deux scènes pour un meurtre unique.

Mais il y a un troisième meurtrier à signaler avec force : NOUS TOUS ! Qui idéalisons la vie en occident. Nous tous, ressortissants d’un pays qui n’a que des mots (maux) à offrir à son peuple. Ce jeune garçon voulu faire comme ses aînés, ses parents et ses chefs. Nous sommes coupables d’incitation à l’évasion. Nous AUSSI avons sa mort sur la conscience.

Comme trop souvent cette histoire finira dans l’oubli, un non lieu sera prononcé et la vie continuera comme par avant pour tout le monde, sauf pour un gamin dont le seul tort aura été de mettre trop d’espoir dans une fuite vouée par avance à l’échec.

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