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politique économique

La vie chère a la peau dure

L’atmosphère est suffocante. La faim au Congo-Brazzaville se maintient à un niveau très élevé à cause de la hausse des prix des produits alimentaires de première nécessité. Claude Alphonse Nsilou, « Tata yombo » aura beau jeu de dire : « ce n’est pas moi, c’est l’autre ». Le Ministre de la consommation et des approvisionnements aura eu raison. Une fois n’est pas coutume. Il aura trouvé la parade pour se débarrasser de la patate chaude. Le plan de résilience annoncé en mars 2023 avec tambours et trompettes en compagnie de Paul Valentin Ngobo « Mister ZAP » sous la direction de Collinet Makosso, Jean-Baptiste Ondaye et Ludovic Ngatsé peine à être appliqué et à produire les résultats escomptés.

La montagne a accouché d’une souris. Claude Alphonse Nsilou « Tata yombo  » ne décolère pas face à ceux qui, au gouvernement, et dans les administrations lui savonnent la planche, à l’instar de Ludovic Ngatsé et Guénolé Mbongo Koumou.

Retard à l’allumage

Après plusieurs mois d’attente, de consultations et de négociations, le gouvernement du Congo-Brazzaville est enfin sorti du bois avec, à la clé, une mesure qui allait terrasser la hausse des prix. C’est un pétard mouillé. C’est un train d’action qui devait être sensationnelle ou spectaculaire mais qui ne fait aucun effet. Le Ministre de l’Economie et des Finances, Jean-Baptiste Ondaye, a rendu publique ce mercredi 11 octobre 2023 , une circulaire relative à la lutte contre la vie chère au Congo-Brazzaville. Dans cette correspondance, le ministre a annoncé l’application du taux réduit de 5 % du droit de Douane à l’importation de certains produits.

Selon Jean-Baptiste Ondaye, ce sont des produits alimentaires comme le blé, l’huile de palme raffinée, des viandes et abats comestibles congelés, des
poissons de mer congelés, le poisson salé, le sel de table, le lait et le riz. Tous ces produits de première nécessité sont exonérés de la taxe sur la
valeur ajoutée (TVA), à l’exception de la « redevance informatique et des taxes communautaires », renseigne la correspondance du ministère de l’Economie et
des Finances. La présente note qui prend effet à compter du 1er octobre 2023 sera « valable jusqu’au 31 décembre 2023 », a précisé le Directeur général des
Douanes et de droits indirects, Guénolé Mbongo Koumou. C’est une main tendue dans un gant de crin.

Bataille des chiffonniers

Comme les vaches, impavides, regardent passer les trains, « Tata yombo  » assiste impuissant un membre du gouvernement Jean-Baptiste Ondaye en train de s’écharper avec le directeur de la Douane, Guénolé Mbongo Koumou, sur la durée d’application du taux réduit de 5 %. C’est au Ministre d’indiquer les modalités d’application d’une circulaire et non au directeur d’une administration centrale. Tapis dans l’ombre, Ludovic Ngatsé envoie au charbon , « son petit », le directeur des Douanes et des droits indirects, Guénolé Mbongo Koumou, croiser le fer avec le Ministre des Finances Jean-Baptiste Ondaye. Pourquoi, Ludovic Ngatsé, par l’intermédiaire de Guénolé Mbongo Koumou, a-t-il retouché la circulaire de Jean-Baptiste Ondaye au département Economie, Finances et Budget ? Y aurait-il du feu au lac ? Jean-Baptiste Ondaye et Ludovic Ngatsé seraient-ils à couteaux tirés ? Le torchon brûle entre le directeur du Trésor et le Ministre de l’Economie et des Finances. Albert Ngondo s’est fendu d’une missive peu amène qui administre la leçon de finances publiques (souscription d’une obligation, levée des fonds, émission des bons de trésor..) à son ministre de tutelle Jean-Baptiste Ondaye. Le genre de lettre qu’on ne souhaite pas recevoir des mains d’un courtier surtout lorsque celle-ci émane d’un subalterne qui vous remonte les bretelles. C’est l’exercice auquel s’est livré avec malice Albert Ngondo à l’endroit de Jean-Baptiste Ondaye. Peut-on lutter efficacement contre la hausse des prix des produits de première nécessité en trois mois ? Ce serait un coup de pied dans l’eau. L’intention est appréciable. Mais, l’application est catastrophique. Cette mesure profiterait beaucoup plus aux importateurs et aux fournisseurs qu’aux populations du Congo-Brazzaville. Comment faire le tri entre les divers stocks ? Comment procéderont les contrôleurs des prix pour faire appliquer le taux réduit de 5 % ? Une mission des contrôleurs des prix rendue impossible par des injonctions contradictoires, œuvre des hommes de main du khalife d’Oyo, Denis Sassou Nguesso.

L’inflation frappe de plein fouet les ménages du Congo-Brazzaville. Sous le nouvel empire de L’Alima de Denis Sassou Nguesso, l’inflation a entraîné l’érosion du pouvoir d’achat des ménages qui broient du noir, désespérant d’apercevoir la moindre bonne nouvelle. Le taux réduit de 5 % en était une. Elle a été très vite balayée par la précision martelée par Ludovic Ngatsé sous le couvert de Guénolé Mbongo Koumou. Trois mois d’application du taux réduit de 5 %. Pas plus. Le recadrage de Guénolé Mbongo Koumou a été accueilli avec circonspection par les fournisseurs, les importateurs et les populations du Congo-Brazzaville qui n’entendent pas baisser pavillon face à l’inflation. « Trois mois de tristesse  », c’est le titre de la chanson de Ricky Siméon Malonga de l’orchestre « Les Bantous de la capitale  ».

Entre Jean-Batiste Ondaye et Ludovuc Ngatsé, c’est « ôte-toi de là que je m’y mette ». L’ambiance a rarement été aussi pesante au sein des régies financières du Congo-Brazzaville. Et, difficile de ne pas penser qu’il existe des cloisons étanches entre le Ministère de l’Economie et des Finances d’un côté et le Ministère du Budget de l’autre. L’envolée des prix consume, si tant est qu’il en existe encore, les capacités des ménages à faire face au marché.

Le plan de résilience imaginé par Sassou, Makosso, Ondaye, Ngatsé, Nsilou « tata yombo » » et Ngobo est-il devenu un plan de résignation et une course de petits chevaux ?

Benjamin BILOMBOT BITADYS

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