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© NOUVELOBS.COM | 03.04.04 | 10:57

le colonel Ndengue vient d’être liberé de la prison de la santé

Mis en examen pour "crime contre l’humanité" et incarcéré à la prison parisienne de la Santé dans le cadre de l’affaire des disparus du beach de Brazzaville, Jean-François Ndengue a bénéficié de l’immunité diplomatique.

Le chef de la police brièvement arrêté

Mis en examen pour "crime contre l’humanité" et incarcéré vendredi à la prison de la Santé, "a été libéré dans la nuit de vendredi à samedi en raison de l’immunité diplomatique dont il bénéficie", a-t-on indiqué de source judiciaire.
Arrêté jeudi, Jean-François Ndengue a été mis en examen à Meaux (Seine-et-Marne) pour crime contre l’humanité, dans le cadre de la disparition de 353 réfugiés congolais en 1999 à Brazzaville.

Immunité diplomatique

Il avait été incarcéré vendredi soir à la prison parisienne de la Santé mais a été libéré dans la nuit "en raison de l’immunité diplomatique dont il bénéficie", selon une source judiciaire.

"M. Ndengue a été mis en examen pour crime contre l’humanité", avait déclaré Me Jean-Marc Florand, ajoutant qu’une demande de référé liberté avait été immédiatement présentée et devrait être examinée mercredi devant la chambre de l’instruction.

Affirmant que son client était en visite officielle en France et bénéficiait de l’immunité diplomatique, M. Florand s’est élevé contre une mesure de "détention arbitraire".

La FIDH (Fédération internationale des droits de l’Homme) et une source policière avaient démenti vendredi soir que M. Ndengue, qui a des attaches à Meaux, soit en visite officielle.


Par : kongolais

Le gouvernement congolais sans doute sûr de son fait n’a pas réagi officiellement à l’annonce de l’arrestation de son chef de la police

Brazzaville : pas de commentaireaprès l’arrestation en France du directeur de la police

BRAZZAVILLE, 3 avr (AFP) - 11h00

Les autorités congolaises ont refusé de réagir à l’arrestation jeudi à Meaux, près de Paris, du directeur général de la police du Congo, le colonel Jean-François Ndengue dans le cadre d’une instruction judiciaire liée à la disparition de centaines de personnes en 1999.

"Je ne réagis jamais lorsqu’une affaire se trouve en jugement", a indiqué le ministre congolais de la Justice et des droits humains, Me Jean-Martin Mbemba, interrogé par l’AFP vendredi soir avant même l’inculpation de M. Ndengue pour "crime contre l’humanité".

Aucune réaction n’a été enregistrée du côté de l’Observatoire congolais des droits de l’homme (OCDH), la principale organisation de défense des droits humains au Congo.

"Nous n’avons rien à dire", a affirmé le directeur exécutif de l’OCDH, Roger Bouka-Owoko.

En mai 1999, des centaines de réfugiés congolais qui rentraient de leur exil en République démocratique du Congo (RDC), où ils avaient fui des affrontements dans leur pays, auraient été arrêtés par les forces de sécurité au débarcadère fluvial de Brazzaville, puis portés disparus.

Selon les familles de ces réfugiés, 353 personnes sont depuis portées disparues.

Ces hommes étaient soupçonnés d’avoir appartenu à la milice ninja de l’ex-Premier ministre Bernard Kolélas, ou d’avoir commis des exactions contre les populations civiles pendant la guerre civile de 1998 dans les quartiers sud de Brazzaville et dans le département voisin du Pool.


Le chef de la police congolaise, couvert par l’immunité diplomatique, libéré

PARIS, 3 avr (AFP) - 11h17

Le directeur de la police congolaise, Jean-François Ndengue, mis en examen en France pour "crime contre l’humanité" et incarcéré vendredi à la prison de la Santé, "a été libéré dans la nuit de vendredi à samedi en raison de l’immunité diplomatique dont il bénéficie", a-t-on indiqué de source judiciaire.

Arrêté jeudi, Jean-François Ndengue a été mis en examen à Meaux (Seine-et-Marne) pour crime contre l’humanité, dans le cadre de la disparition de 353 réfugiés congolais en 1999 à Brazzaville.

Il avait été incarcéré vendredi soir à la prison parisienne de la Santé mais a été libéré dans la nuit "en raison de l’immunité diplomatique dont il bénéficie", selon une source judiciaire.

Jean-François Ndengue "avait un passeport diplomatique en cours de validité et était en visite officielle", a affirmé de son côté un responsable du quai d’Orsay.

L’avocat de M. Ndengue, Me Jean-Marc Florand, déclare lui aussi que son client était en visite officielle "avec un ordre de mission".

Mais pour Me Patrick Baudouin, avocat de la FIDH (Fédération internationale des droits de l’homme) et de familles de rescapés, "M. Ndengue est en France depuis le 19 mars et il est venu à des fins privées". "Nous contestons totalement l’argument de la visite officielle", a-t-il déclaré à l’AFP
M. Ndengue est poursuivi dans le cadre d’une plainte déposée en 2001 à Meaux pour actes de tortures, et crime contre l’humanité, à l’encontre de plusieurs responsables congolais, dont le président du Congo-Brazzaville, Denis Sassou Nguesso.

Cette plainte concerne la disparition, en mai 1999, de 353 Congolais à leur arrivée au "beach", principal port de Brazzaville sur le fleuve Congo.

Ils faisaient partie d’un groupe de plusieurs centaines de Congolais qui rentraient de leur exil en République démocratique du Congo (RDC), où ils avaient fui les affrontements dans leur pays. Selon leurs proches et des rescapés, ces réfugiés ont été torturés et exécutés.

Selon Me Baudouin, la justice dispose "d’éléments à charge très concordants et précis contre M. Ndengue". "Il était chef de la police nationale et supervisait les opérations de retour des réfugiés. Rien ne pouvait se passer sans son aval", a-t-il dit.

La plainte déposée en France dans cette affaire est fondée sur la compétence universelle des juridictions françaises pour crimes de torture, disparitions forcées et crimes contre l’humanité, dès lors que l’auteur présumé se trouve sur le territoire français.

Or, l’un des mis en cause, le général Norbert Dabira, inspecteur général des armées, possède une propriété en Seine et Marne. Jean-François Ndengue, dont le nom est apparu plus tard au cours de l’instruction, a également une résidence à Meaux.

Vendredi soir, les autorités congolaises ont refusé de réagir à l’arrestation de Jean-François Ndengue.
"Je ne réagis jamais lorsqu’une affaire se trouve en jugement", a indiqué le ministre congolais de la justice et des droits humains, Me Jean-Martin Mbemba interrogé par l’AFP.

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