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Musique congolaise

Le guitariste Zacharie ÉLENGA alias Jhimmy L’hawaïenne : un baobab au milieu du village

Le guitariste Zacharie ÉLENGA alias Jhimmy L’hawaïenne : un baobab au milieu du village. Il naquit à Brazzaville en 1926, Territoire du Moyen-Congo, d’un père congolais (Michel Élenga) et d’une mère originaire du Territoire d’Oubangui-Chari, actuelle Centrafrique.

Il prit le surnom de Jhimmy l’hawaïenne par coquetterie pour valoriser son leadership sur ses congénères.

Études en 1940 au séminaire de Bokoro dans le Mai-Ndombé (Congo-Belge) où il se perfectionne en musique en apprenant le solfège et l’harmonie, faisant de lui plus tard un des rares clercs qui lisent et écrivent la musique.

Premier guitariste virtuose et « technique » de la musique congolaise

Qui ne se souvient de la partition de guitare contenue « Na kombo ya Jhimmy putulu » qui devint durant longtemps (avec celle de « Masanga » de Jean-Bosco Mwenda wa Bayéké) l’exercice incontournable à affronter de tout guitariste en herbe ? Jhimmy quitte le Séminaire de Bokoro en 1945 pour Léopoldville où il rencontre Wendo, Bowané, Léon Bukasa, Manuel D’Oliveira, et Paul Mwanga.

C’est avec Jhimmy L’hawaïenne, alors guitariste rythmique du groupe Odéon Kinois d’Antoine Kasongo, aux éditions Ngoma, que ce dernier mit au point le sébène de guitare. Aux éditions Kina en 1949, rebaptisées Opika un an plus tard, aux côtés du chanteur Paul Mwanga d’origine angolaise avec qui il est désormais lié pour un duo légendaire, il introduit le solo de guitare dans la musique congolaise. Enfin, maître à jouer, c’est Jhimmy L’hawaïenne qui a formé Emmanuel Tshilumba Baloji, dit Tino Baroza, et Charles Mwamba dit Déchaud, appelé affectueusement « Petit Jhimmy » à Léopoldville en fin des années 40 début 50. Enfin c’est encore à Jhimmy L’hawaïenne que Franco LUAMBO MAKIADI doit le « style arpègé » devenu son identité.

Le retour à Brazzaville

En 1953, le règne sans partage de Jhimmy L’hawaïenne prend fin. Il regagne Brazzaville en 1954 où il renoue avec sa profession de sténo dactylographe au cabinet de l’avocat français Maître Pourcel. Il anime à ses heures perdues avec Marie-Isidore Diaboua le groupe Atomic Jazz. En 1957, Jhimmy L’hawaïenne s’installe à Bangui. Après son passage à la Radio Bangui en qualité d’animateur, Jhimmy devient secrétaire dactylographe à la présidence de la République Centrafricaine où il prend sa retraite en 1986.En 1990 Jhimmy L’hawaïenne quitte la terre des hommes, dans l’anonymat total dans lequel il fut plongé dès son arrivée à Bangui.

Audifax BEMBA

Un bar congolais à Poto-Poto Brazzaville

Précurseur de la guitare congolaise

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