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Musique congolaise

Le sébène dans la musique congolaise moderne

L’artiste-peintre- musicologue et professeur de musique, Guy-Léon Fylla, définit le sébène comme la répétition successive d’un certain nombre de notes pendant le passage de 2 accords : 1 accord fondamental et 1 accord 7ème, d’où la dérive lingala "sébène", de l’anglais seven, 7, ou seventh, septième. Ainsi pour le ton Do, poursuit Guy-Léon Fylla, les notes seraient :- Fondamental : Do, Mi, Sol - Accord de 7ème : Sol- Octave inférieur : Fa, Sol.

La position du sébène dans la chanson congolaise

C’est une phase musicale dynamique et dominante qui permet à la guitare solo de conclure une improvisation, avant reprise du chant, ou d’assurer l’alternance pour l’expression d’un autre instrument, généralement les cuivres (trompettes), les bois (saxophones, clarinettes), les claviers, auquel il sert alors de substrat à son exécution. Le sébène marque aussi le début de phase instrumentale de la chanson appelée « chauffer », sert de prélude ou de conclusion au solo de guitare. Il peut aussi être intégral, s’apparentant alors à un riff de guitare ou à un accompagnement.

Les origines du sébène

La paternité du sébène dans la musique congolaise revient à Antoine KASONGO et son groupe Odéon Kinois aux éditions Olympia en 1947, exécuté par le guitariste Zacharie Élenga alias Jhimmy L’hawaïenne lors de son bref passage dans son groupe, avant d’intégrer l’écurie Opika. Toutefois c’est au guitariste Henri BOWANÉ que reviennent les plus belles pièces du début de l’ère de la musique congolaise. En duo avec Wendo KOLOSOYI dans le premier tube de l’histoire, "Marie-Louise" en 1948, aux éditions Ngoma, ou encore accompagnant la chanteuse Marie KITOTO dans "Ya biso sé malembé" et "« Yokolo »" aux éditions Loningisa. 26 ans avant l’avénément de la troisième école de la musique congolaise, l’école Zaïko en 1974. Et le soliste Félix Manuaku alias Pépé Felly qui s’en réclame _coram populo_ aujourd’hui la paternité, appuyé en cela par les moins de 60 ans, n’était pas encore né. Encore moins, conçu !Le sébène se vulgarise dans les années 50, et Franco LUAMBO MAKIADI en devient un fervent pratiquant. Dans « Bolingo ékoma niongo » par exemple (1958), le chanteur Édo Ganga, comme pris par une transe, lance <> (écoute le sébène !) à 2:12, dans un chauffer de sébène intégral débuté à 2:07. Un des plus beaux de la carrière de Franco.

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