10/03/2005 - " Un Antonov 24 appartenant à Trans Air Congo (TAC) a pris feu jeudi 3 mars après-midi au moment du décollage de l’aéroport d’Impfondo (nord du pays), à 900 kilomètres de Brazzaville, a-t-on appris de source aéroportuaire. L’équipage russe de l’avion en est sorti indemne ". L’information, livrée par la PANA, est passée inaperçue.
Pourtant il s’agit d’une véritable alerte, les avions utilisés par les compagnies comme la TAC étant essentiellement des appareils en fin de vie. En effet, les Antonov 24, Boeing 727 et Boeing 737 en fin de vie sont désormais les seuls avions des lignes intérieures africaines. Sans parler du manque de confort que les congolais supportent avec une certaine philosophie dans les Antonov - sièges à la garniture avare, " pluie " dans l’avion, cohabitation avec la soute en queue de l’appareil qui diffuse les odeurs de viande boucanée ou de poisson -, il y a le problème de l’entretien.
Quelles normes sont appliquées à ces kufua lobi dont le potentiel des cellules et des turbopropulseurs n’est connu de personne ? Quels avions sont assurés ? Et pour combien ? Il circule à Brazzaville une rumeur - on nous dira vite qu’elle est mensongère - selon laquelle les compagnies basées au Congo ont quelquefois réussi à assurer leurs avions pour la modique somme de 5 millions de francs CFA [près de 9 900 dollars ou près de 7 600 euros], soit ce qui est payé par les passagers de deux rotations Brazzaville/Pointe-Noire/Brazzaville avec un Antonov 24 (en prenant le billet à 25.000 francs CFA au lieu de 35.000). Autant dire rien, qui pourrait être indemnisé en cas d’accident ?
On peut lire sur le site du ministère français des affaires étrangères : " Les appareils en service sont généralement vétustes. Une des compagnies assurant ces vols intérieurs, Trans Air Congo (TAC), est toutefois agréée IATA. Ses appareils à réacteurs contrôlés par l’aviation civile sud-africaine, sont aux normes " Var Ops " et certifiés" Veritas ". Les appareils à réacteurs, pas les autres !
La sécurité aérienne semble être encore une de ces fantaisies que nous avons délibérément décidé de laisser aux européens. Et quand on lit dans une certaine presse qu’ " un conseiller spécial du chef de l’Etat et secrétaire général du Conseil national de sécurité, contre-amiral de son état, a effectué le Lundi 24 Janvier 2005 le premier vol direct entre l’aéroport international d’Ollombo en cours d’achèvement et Paris ", on pourrait s’interroger sur les conditions d’utilisation d’un aérodrome inachevé. En tout cas voilà un bel exemple pour la sécurité aérienne ! (...)
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Antonov 24 : Spécifications et statistiques
Premier vol : 1959
Nombre d’appareils produits : 1332
Fin de production : inconnue
Séries : : -, B, RV
Propulsion : : 2 turbo propulseurs
Nombre maximum de passagers : 52
Nombre d’accidents avec perte de l’appareil : 114 ayant fait 1673 victimes (dont 199 en Afrique)
Autres accidents : 12 ayant fait 59 victimes
Hijackings (fautes de manœuvre) : 33 ayant fait 4 victimes
source : http://aviation-safety.net