email

mission du fmi : portraits croisés

Compilation de dépèches trouvées sur la toile par P. forumier à congopage

L’actualité qui doit retenir l’attention en ce moment est sans contexte la mission du FMI sur cette fin du mois d’octobre.
Voici glané sur les sites la façon de la traiter. Il faut noter la façon de la mettre en relief... ou de la minimiser.

Vu par Brazzaville-ADIAC (Pigasse)
Le chef de la délégation du FMI : « De grands efforts ont été faits par les autorités congolaises pour mobiliser les ressources »
En séjour à Brazzaville depuis le 13 octobre dernier, la mission du Fonds monétaire international (FMI) conduite par Dan Ghura, responsable de la division FMI-Afrique, s’est entretenue hier avec le chef de l’Etat, Denis Sassou Nguesso, dans sa résidence de Mpila. Centrée sur l’évaluation de la mise en œuvre du programme de référence du FMI, cette mission s’inscrivait dans le cadre de la négociation d’un programme à moyen terme susceptible d’être appuyé par la Facilité pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance.

Le chef de l’Etat congolais et ses interlocuteurs ont examiné les résultats de la mise en œuvre du programme de référence qui doit s’achever le 30 octobre. Il s’est félicité de la satisfaction exprimée par les experts du FMI à propos des progrès enregistrés dans la gestion des ressources financières et a noté que des efforts restent à accomplir en ce qui concerne la gestion de la SNPC.

Au terme de cette audience, Dan Ghura a déclaré à la presse : « Il y a eu des points forts dans les performances du programme et de grands efforts ont été accomplis pour mobiliser les ressources. L’audit de la Société nationale des pétroles du Congo a été fait, l’Etat n’a plus souscrit de dettes gagées et des progrès dans le sens de la transparence ont été constatés. Par contre, il subsiste des faiblesses dans la mise en œuvre de ce programme qui n’a pas permis d’atteindre les objectifs que s’étaient fixés les autorités ».


Retranscription du journal de 20h TV-Congo, du lundi 27 octobre 2003

4- Fin de la mission du FMI à Brazzaville :
Fin aujourd’hui de la mission du Fonds monétaire international (FMI). Durant deux semaines, la délégation conduite par Dhaneshwar Ghura a passé en revue toute la situation de gestion publique au Congo. Il en ressort que les perspectives de négociation entre les deux parties sont médiocres. « Certainement à cause des faiblesses et des contre-performances orchestrées par le Gouvernement », dixit Dan Ghura à l’occasion de sa conférence de presse que l’expert du FMI a donné aujourd’hui en face de nombreux journalistes.


Contre-performances du Congo : le FMI ajourne les négociations prévues

BRAZZAVILLE, 27 oct (AFP) - 18h34 - Le FMI a renoncé à entamer des négociations avec le gouvernement congolais pour un programme de 3 ans en raison des contre-performances enregistrées au cours des neuf premiers mois de 2003, a-t-il annoncé lundi à Brazzaville.
Ces contre-performances concernent la mise en oeuvre des réformes économiques, financières et structurelles.

Des experts du FMI à Brazzaville depuis la mi-octobre, devaient amorcer des négociations pour la conclusion, avant fin 2003, d’une facilité pour la réduction de la pauvreté et la croissance (FRPC) qui aurait permis au Congo de bénéficier d’une réduction de sa dette extérieure.

Mais lundi, le chef du service Afrique du FMI, également chef de la mission, Dan Ghuran a indiqué que les "résultats de la mise en oeuvre du programme de référence étaient en-dessous des objectifs".

"Ces résultats ne sont pas à la hauteur des objectifs visés par le gouvernement. Nous n’avons pas abouti au deuxième mandat de notre mission : les négociations pour la FRPC" a expliqué M. Ghuran qui s’est néanmoins réjoui de la centralisation des recettes au Trésor public.

Le haut fonctionnaire s’est félicité de la suppression de la politique d’utilisation par anticipation des recettes pétrolières - les "gages" - versés par les compagnies exploitant le pétrole congolais - qui avait contribué à alourdir la dette du Congo.

M. Ghuran a toutefois reproché au gouvernement congolais d’avoir "dépensé le surplus de recettes pétrolières" de 57 milliards pour le paiement des arriérés de dette intérieure liés à des investissements publics, alors que ces dépenses ne sont pas prévues dans le budget de l’Etat pour 2003.

Le Congo a une dette extérieure et intérieure de plus de 5.000 milliards de Fcfa. Une partie de cette dette est sociale, constituée d’arriérés de salaires et de retraites des fonctionnaires.

En juin, le FMI avait demandé au gouvernement congolais d’établir un calendrier d’apurement progressif des arriérés de la dette sociale.

"Jusqu’en juin, les arriérés sociaux n’ont pas été payés", a dit M. Ghuran qui a déploré une nouvelle fois l’absence de transparence dans les activités de la Société nationale des pétroles du Congo (SNPC).

"Il y a eu, au niveau de la SNPC, la retenue de recettes pétrolières dues à l’Etat ; la non-transmission à temps d’une partie des recettes au Trésor public ; et l’utilisation de recettes non conforme au budget de l’Etat", a dit M. Ghuran.

L’expert du FMI a également indiqué que les recettes non pétrolières, générées par la douane et les impôts, s’étaient "situées en-deçà des objectifs".

Créée en 1998 par le gouvernement, la SNPC commercialise pour le compte de l’Etat 20% de la production pétrolière congolaise. 80% sont commercialisés par les compagnies occidentales présentes au Congo.

Selon une convention liant l’Etat et la SNPC signée en 2001, la société doit reverser au trésor public la totalité des produits dans les huit jours qui suivent la vente du pétrole.


Négociations Congo-FMI : le fiasco

Mardi 28 octobre, 5h00

C’est la chronique d’un fiasco annoncé… par " Mwinda ". Il n’était nul besoin d’ailleurs d’être un grand devin pour prévoir que la partie congolaise se préparait à subir un échec humiliant, et sans précédent, dans ses négociations avec le FMI. Qui l’ignore encore : le PCT, ça ne marche pas. Depuis 1997, c’est même l’incompétence qui a repris le pouvoir dans le pays. En l’occurrence, pour avoir cru que le FMI était à l’image du parlement croupion, club de supporters du PCT-FDU qui vote " comme un seul homme " tous les brouillons présentés par les ministres, le gouvernement congolais se retrouve nu comme un ver, toute honte bue.

L’enjeu était pourtant de taille pour le Congo. « L’homme des masses » lui-même ne s’y était pas trompé : dans son adresse à la nation lors des fêtes du Nouvel An, il s’était fixé comme objectif majeur, pour l’année 2003, la qualification du pays parmi… les pays pauvres très endettés.

La mission du Fonds monétaire international qui vient d’achever son séjour à Brazzaville se trouvait sur place justement pour négocier avec le gouvernement congolais un programme de « Facilité pour la réduction de la pauvreté et la croissance » (FRPC). De l’issue des discussions dépendait l’éligibilité ou non du Congo à l’« Initiative des pays pauvres très endettés », une possibilité pour le pays d’obtenir l’annulation d’une grande partie de la dette qui étrangle l’économie.

Les discussions devaient également porter sur les points suivants : le projet de lettre d’intention ; le mémorandum de politique économique et financière et du protocole de suivi ; l’évaluation de la mise en œuvre du programme de référence ; la stratégie de réduction de la pauvreté au Congo.

Las. Constatant le peu de sérieux (et l’incapacité) de la partie congolaise en matière de gestion des finances publiques, la délégation du FMI vient de renoncer, ce lundi 27 octobre, à poursuivre les négociations. Comment pouvait-il en être autrement face à un pouvoir dont la pratique financière repose sur l’improvisation, " l’esbroufe ", le bluff et l’opacité propice aux détournements ? A ce sujet Dan Ghuran, le chef de la mission de l’institution internationale a évoqué, entre autres dérapages, le fait que le gouvernement congolais ait « dépensé le surplus de recettes pétrolières » d’un montant de 57 milliards (excusez du peu !) : une façon pudique de dénoncer la manière par laquelle le clan de M. Sassou a disposé seul de cette manne, hors de tout contrôle parlementaire et donc à l’insu du peuple. Sur ce plan la SNPC, véritable cercle restreint d’amis proches du président, qui commercialise dans un coin obscur du pétrole pour une valeur de plus 20 milliards de FCFA mensuels, tient l’ensemble du pays en otage, amassant mois après mois des intérêts faramineux sur le dos de nos compatriotes...

Même si, en bon cancre, le Congo obtiendra un jour, de guerre lasse et à l’ancienneté, sa qualification parmi les pays pauvres très endettés, ce malheureux épisode montre comment un clan organisé en une sorte de mafia pétrolière, enfonce toute une population dans la misère la plus sordide. On le rappelle : 70 % de la population du pays vit en dessous du seuil de pauvreté. N’est-ce pas un crime d’empêcher ses compatriotes de sortir la tête hors de l’eau ?

Laissez un commentaire
Les commentaires sont ouverts à tous. Ils font l'objet d'une modération après publication. Ils seront publiés dans leur intégralité ou supprimés s'ils sont jugés non conformes à la charte.